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Script VF épisode radio Asylum

Asylum / Asile

 

Un chien aboie, son maître l’appelle.

HOMME : Hé, qu’est-ce qui te prend ? Allez viens...

On entend un corps plonger dans l’eau, des cris, et le chien qui continue d’aboyer.

HOMME : Passez par là, traversez par là, donnez moi la main...

FEMME : Le chien.

HOMME : Il ne vous fera rien.

FEMME : Retenez-le.

La femme est sortie de l’eau.

HOMME : Hé, vous avez failli vous noyer. Ne prenez pas la fuite comme ça ! Hé !

 

Générique Torchwood

HOMME : Hé, c’est du vol !

FEMME : C’est à moi, c’est mon manteau ! Lâchez-moi !

HOMME : Je vous ai vu le prendre.

FEMME : Lâchez-moi !

HOMME : Aïe, espèce de petite peste !

Une voiture de police s'arrête.

PC ANDY : Hé , vous deux, arrêtez !

HOMME : Elle m’a mordu.

PC ANDY : Et je vous ai vu vous énerver contre elle. Vous, reculez sur le trottoir et montrez-moi vos mains. Vous, dites-moi ce qui s’est passé.

HOMME : C’est un vol à l’étalage caractérisé. Elle a pris un manteau, l’a enfilé, et s’est enfuie. Quand je l’ai interpellée, elle a sorti un flingue. Je l’ai désarmée et...

PC ANDY : Elle est où cette arme ?

HOMME : La voilà.

PC ANDY : Ce n’est pas une arme à feu, on dirait une arme à radar. Où avez-vous trouvé ça, hein ? Quel est votre nom ? Bien comme vous voudrez, je vous arrête pour vol, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous, et vous avez le droit de garder le silence, blablabla... En clair, il est dans votre intérêt de me donner votre propre version des faits, si vous en avez une... Je note que le suspect n’a rien à dire. Allez debout, on va faire un petit tour dans la voiture de police.

 

Au Hub

JACK : 20 points... 20 points de plus...

GWEN : Jack, tu me perturbes franchement.

JACK : Je vais jusqu’à 80.

GWEN : Jack !

JACK : Tu vois le truc avec le lancer de couteaux, c’est qu’il faut une cible mobile et une concentration optimale.

GWEN : Je suis occupée.

JACK : A quoi ?

GWEN : Les données informatiques de la Faille... Espèce de machine à la c... !

JACK : Laisse tomber. Viens être ma belle partenaire.

IANTO : Bonjour tout le monde.

JACK : Ianto !

IANTO : La nuit a été calme ?

JACK : Le seul monstre ici, c’est Gwen.

Un téléphone sonne.

GWEN : Allô ? Gwen Cooper... Bonjour à toi aussi... Hmm... ok, un laser ? Ok j’arrive.

JACK : Tu vas où ?

GWEN : Au commissariat. Andy a gardé quelqu'un qu’il faut que je voie, selon lui.

 

Au commissariat

AGENT DE POLICE : Très bien, quel âge avez-vous ? Si vous avez 17 ou moins, il nous faudra la présence d’un parent adulte. Votre mère ? Une grande sœur ? Un professeur ? Vous voulez téléphoner à quelqu'un ?

FEMME (à elle -même) : L’école, je me souviens d’une fille qui m’embête...

FILLETTE : C’est qui ta maman ? "Esprit"

FEMME (à elle-même) : Je ne réponds pas.

FILLETTE : Serpent à lunettes, Kathy, monte, tu as mangé le chat, pleure, « esprit », pleure, pleure !

FEMME (à elle-même) : Mais je ne pleure pas. J’observe. Je ressens de la haine mêlée à de la peur.

FILLETTE : C’est qui ta maman ?

FEMME : « esprits » !

GWEN : Pauvre gamine. Elle a l’air terrifiée.

PC ANDY : C’est nouveau pour elle. Elle ne figure pas dans nos fichiers.

JACK : Que savez-vous sur elle ?

PC ANDY : Rien, elle ne veut pas parler.

JACK : Elle a volé quoi ?

PC ANDY : Des trucs de première nécessité, un sandwich, un plan, un manteau.

GWEN : Elle est en cavale alors.

PC ANDY : Elle est traumatisée. Elle est trempée jusqu’aux os, couverte de boue, et elle a cette brûlure sur la main. Vous voulez voir l'arme ? Je pense qu'il s'agit d'un appareil radar.

JACK : Peut-être pour un braquage, peut-être pour les deux.

PC ANDY : Je n’ai jamais rien vu de tel.

JACK : Et ça ne risque pas de se répéter avant des années.

PC ANDY : Quoi ?

JACK : Je me demande où elle a bien pu le trouver ? Ok, Andy, on l’embarque.

PC ANDY : Quoi ? Mais je vous ai appelé pour le flingue.

JACK : Le revolver et la fille sont liés.

PC ANDY : Mais elle sous notre garde, et elle est mineure. Si vous ne voyez pas notre personne affectée aux mineurs, vous ne la touchez pas, fin de l’histoire !

GWEN : Jack, parlons avec elle, ensuite on avisera, on saura quoi faire et déléguer le cas à Andy…

FEMME (à elle-même) : De l’autre côté de la vitre. Je sais qu’ils parlent de moi, mais je n’entends pas ce qu’ils disent. Je me souviens, c’était une fenêtre différente, maculée de peinture. Un accident. Non, ce sont les voisins qui ont fait ça. Je vois des mains blanches , il y a quelqu'un dehors, qui essaie de nettoyer la vitre avec un chiffon. Son visage, on dirait qu’elle pleure. Je m’en souviens, c’est ma mère.

***

GWEN : Salut, je m’appelle Gwen. Je peux m’asseoir ? Tu veux quelque chose à boire ? A ta place j’éviterais le café mais le chocolat est bon. Alors comment tu t’appelles ? Tu viens d’où ? Tu comprends l’anglais n’est-ce pas ? Si tu ne veux pas parler, c’est ok, mais fais-nous un signe si tu comprends. Parfait, je ne parle pas toute seule dans ce cas. Ecoute, je ne suis pas là pour le vol, ce qui m’intéresse, c’est le revolver. Où l’as-tu trouvé ? Tu l’as acheté ? On te l’a donné ? Tu l’as trouvé ? Bon, ça fait trop de questions à la fois… Tu as eu une rude matinée, un long voyage, hein ? Ok, nous sommes ici à Cardiff, au Pays de Galles, et nous sommes en 2009...

La femme pleure.

GWEN : Tout va bien, tu n’as rien à craindre. Je comprends ce que tu as. C’est mon travail d’aider les personnes comme toi qui se sont égarées. D’accord, par où veux-tu commencer ?

FEMME : Frida, je m’appelle Frida.

GWEN : Ok, Frida. Voyons, si nous pouvons te sortir d'ici, ok.

FRIDA : Dehors, là-bas, il y a trop de bruit, trop de lumières...

GWEN : On va t’emmener dans un endroit confortable et sécurisé.

FRIDA : Des « autos »  partout. Ce n’est pas chez moi.

GWEN : Et on te fera une prise de sang...

FRIDA (à elle-même) : Quelque chose dans du sang, ça je me souviens mais tout est trouble dans ma tête. Ne montre pas que tu as peur. Tu serais démasquée. Tu as peur de quoi ? Quelque chose de mauvais, de très mauvais, c’est eux... Les autres... Les « esprits » !

 

Dans le Suv

IANTO : Elle est comment ?

JACK : Environ 16 ans, maigre, pâle, et livrée avec un pistolet laser.

IANTO : Alors elle vient sans doute de Newport.

JACK : Le voilà ! Pas de viseur, juste un gros bouton rouge.

Il active le pistolet.

IANTO : Pas quand je conduis !

JACK : C’est un jouet, Ianto.

IANTO : On devrait d’abord le tester correctement.

JACK : Je t’assure.

IANTO : C’est toi qui as ouvert toutes les vitres ?

JACK : Je crois que c’est le jouet.

IANTO : Intéressant ce jouet !

JACK : Essayons la position 2.

La radio s’allume.

IANTO : Il s’est mis en marche sur la station bad beat.fm.

JACK : Ce revolver est une télécommande.

IANTO : Qu’est-ce qu’une adolescente peut bien faire avec ça ?

JACK : Je ne préfère pas y penser. Position 3.

IANTO : Si tu pouvais remonter la vitre... Les... ordinateurs viennent de s’éteindre.

JACK : Et les oreillettes blue-tooth aussi.

IANTO : Tu peux inverser le processus ?

JACK : Peut-être en appuyant sur la manette rouge...

IANTO : Rouge, comme la couleur de toutes les feux de circulation !

JACK : Oups !

Ils descendent du véhicule.

IANTO : Jack, regarde, toutes les caméras civiles sont pointées vers le ciel.

JACK : Tu sais ce que ça signifie ?

IANTO : On devrait inverser la position 4 ?

JACK : Ce gadget détraque les transports, les communications et les systèmes de sécurité. Si de mauvaises mains s’en emparent, ça devient une arme.

IANTO : Tout est HS. Il va nous falloir un hélicoptère pour rentrer à la Base.

JACK : Ou une moto, comme cette FZ6, parfaite pour circuler en ville.

IANTO : Elle est cadenassée.

JACK : Plus pour longtemps.

IANTO : C’est pas du vol, ça ?

JACK : Viens et monte, je la rendrai.

IANTO : En une seule pièce ?

JACK : Salut, ma chatte !

IANTO : Miaou !

JACK : Grimpe !

 

Ailleurs

GWEN : Nous y sommes !

FRIDA : Whouah... Epouvantable ou quoi ?

GWEN : Je te laisse visiter, choisis une chambre... C'est quoi, cette tête ?

PC ANDY : Rien, je pensais juste que Torchwood serait un peu plus « high tech ».

GWEN : C’est un refuge, idiot ! Il faut qu’on s’y sente comme à la maison.

PC ANDY : Et c’est quoi tout ça ?

GWEN : Ianto a fait quelques courses.

PC ANDY : Vous stockez pour la Troisième Guerre Mondiale ?

FRIDA : Je prends la chambre verte !

GWEN : Ok...

PC ANDY : C’est temporaire, on est d’accord ? Jusqu’à ce qu’on remonte la piste du revolver et qu’on retrouve sa famille...

GWEN : Jusqu’à ce que Torchwood ait terminé son enquête, oui, Andy. Que ce soit clair, tu es ici en tant qu’observateur de police.

PC ANDY : Observateur ? Et pourquoi pas comme baby-sitter ?

GWEN : Et ce n’est pas négociable !

PC ANDY : C’est mon affaire.

GWEN : Et on te livrera toute information que nous jugerons utile.

FRIDA : Toutes les fenêtres sont fermées.

GWEN : C’est pour ta sécurité. C’est un appartement sûr.

FRIDA : Je suis prisonnière !

GWEN : C’est pour ton bien. Frida, montre-moi ta main, je ne te toucherai pas, juste regarder. C’est une vilaine brûlure, il faut la soigner ou tu vas tomber malade. Il y a des pansements sur la table.

PC ANDY : Je vais faire du thé, d’accord ?

GWEN : Du café, oui merci. Ok Frida, ça va piquer un peu. J’y vais ? Ok.

PC ANDY : Tu prends du sucre ?

GWEN : Non merci.

FRIDA : Moi nein plus.

PC ANDY : « Nein » ? Tu parles drôlement toi !

FRIDA : Toi aussi, mano, aïe !

GWEN : Désolée, je fais aussi doucement que je peux.

PC ANDY : Comment tu t’es fait ça au fait ?

FRIDA: Chais pas. C’est comme si je m’en souvenais comme d’un rêve, quelque chose qui fonce sur toi, et si j’y pense trop, l’image disparaît. Je me souviens de l’école, mais pas d’hier, c’est si mélangé...

GWEN : De quoi te souviens-tu ?

FRIDA : Une fenêtre, un homme qui hurle, qui tente de descendre, un trou dans le toit, avec de la fumée qui s’en échappe, des boites en métal qui explosent, des escaliers qui s’effondrent...

PC ANDY : Et c’est comme ça que tu t’es brûlée ?

FRIDA : Ce ne sont pas mes souvenirs je crois, on dirait que je l’ai vu à la télé.

GWEN : Quoi d’autre ?

FRIDA : Une adresse, 51 Laundy Street.

PC ANDY : C’est à Cardiff.

GWEN : Ah ?

PC ANDY : Il y a quoi là-bas ?

FRIDA : Je sais pas. Tout ce que je vois, c’est un arbre avec des fleurs jaunes. Je me souviens d’un nom aussi : Moira Evans, mais j’ignore si tout cela est lié. Puis-je y aller ? Cela m’aiderait à me souvenir...

PC ANDY : Pourquoi pas ? Avec une escorte.

GWEN : Andy, il nous faut attendre l’autorisation, une fois que les analyses de sang seront terminées.

PC ANDY : Les analyses de sang ?

FRIDA : Je savais que vous diriez non.

GWEN : Je n’ai pas dit non.

FRIDA : Ça revient au même. Vous dites que vous êtes là en amis, mais en vrai, vous êtes mes geôliers !

GWEN : Hé, nous aussi, nous sommes coincés ici. Moi aussi j’aimerais rentrer chez moi, mais pour le moment c’est impossible.

FRIDA : Je vous l’ai déjà dit, je ne suis pas malade !

PC ANDY : Espérons que non.

GWEN : Ok, tu veux que je t’apporte des vêtements, ou prendre un bain ?

FRIDA : Un bain ? J’ai le droit de prendre un bain ?

GWEN : Je t’y encourage vivement !

FRIDA : Mais le rationnement de l’eau ?

GWEN : Ça n’existe pas ici. On a plein d’eau à Cardiff, de l’eau chaude si tu aimes les bains de vapeur.

FRIDA : Je peux ? Ça c'est trop fort, vraiment trop fort.

PC ANDY : Tu m’en diras tant !

 

Au Hub

JACK : Haha, je t’ai eu. Ianto viens voir, les données de la Faille d'aujourd‘hui.

IANTO : Aucune activité, rien.

JACK : Han, han, mais si j'augmente le taux de l'échantillon... C’est là : 7h 03 du matin près du barrage.

IANTO : C’est synchro. Juste au moment où on a déclenché l’alarme.

JACK : Et assez long pour laisser passer quelque un à travers.

IANTO : On devrait aider Gwen.

JACK : Mets la sur haut-parleur.

GWEN : Allô ?

JACK : Gwen, il y a eu une activité de la Faille ce matin au dessus de la rivière, à Maindy.

GWEN : Tu crois qu’elle est venue par là ? Elle était trempée, ça peut coller, oui.

JACK : Le pic d’activité est parfaitement localisé, comme si on a ouvert une fenêtre.

GWEN : Qu’est-ce que tu dis ? Elle peut contrôler la Faille ?

JACK : Quelqu'un le peut en tout cas, et cette personne est potentiellement dangereuse vu le matériel qu’elle transporte.

GWEN : Donc, elle n’est pas venue ici par hasard ?

JACK : Y a des chances.

GWEN : Elle se souvient de quelqu'un : Moira Evans, 51 Laundy Street, et d’une maison en feu. C’est tout ce qu’elle m’a dit pour le moment.

JACK : Parfait !

PC ANDY : J’appelle le commissariat…

GWEN : C’est bon, Andy, on s’en occupe.

IANTO : On a testé le revolver, c'est de la haute technologie, pas de notre monde. Une télécommande assez puissante pour court-circuiter les caméras de surveillance.

GWEN : Et qu’a donné la prise de sang ?

IANTO: Encore... 20 minutes, avant de savoir.

PC ANDY : Dis-lui pour le rationnement de l’eau.

GWEN : Je dois y aller.

JACK : Garde ton flic bien en laisse, ne m’oblige pas à lui administrer du Retcon.

GWEN : Je ferai de mon mieux.

JACK : Gwen, elle ressemble peut être à une voyageuse innocente, mais tant qu’on n'en aura pas le cœur net, reste vigilante, garde tes distances.

 

Dans l'appartement

PC ANDY : Elle nous parle de boites tupperware, elle se balade avec un drôle de flingue, elle a l’accent de Cardiff mais elle utilise des mots bizarres, vous parlez de machins sur une Faille...

GWEN : Arrête de réfléchir !

PC ANDY : Tu m’as mis sous quarantaine et tu n’as rien à me dire !

GWEN : Andy, je ne peux pas, je suis désolée, tu en as déjà trop entendu.

PC ANDY : Cette faille, c’est comme un monde parallèle, c’est ça ?

GWEN : Non.

PC ANDY : C’est quoi alors ?

GWEN : Tu es ici pour protéger Frida, hein ?

PC ANDY : Oui.

GWEN : Alors contente-toi de ça. Il se peut que tu voies ou entendes des choses qui n’ont aucun sens mais si tu paniques, elle panique, et qui sait...

FRIDA : On mange quoi ?

GWEN : Euh... de la pizza, un peu de salade, ça te va ?

FRIDA : « Top boers », est-ce que c’est végétal ?

PC ANDY : Non c’est jambon / champignons.

FRIDA : Pas grave, je suis affamée.

GWEN : Frida, tu utilises des racourcis. [?]

FRIDA (à elle-même) : J’ai faim, regarde où tu marches, qui dit ça ? Ne les laisse pas sortir, il y a un «esprit » qui rôde. Encore ce mot « esprit »...

GWEN : Ça va ?

FRIDA : Oui. Ce sont des tomates fraîches ?

PC ANDY : Oui , « top boers » !

FRIDA : Vous parlez le scandinave, vous !

Gwen rit.

FRIDA : Quoi ? Quoi ?

GWEN : Rien, le pouvoir impressionnant de la mal bouffe, tu es redevenue presque humaine. Il faut qu’on te trouve des vêtements décents, Frida. Viens faire des essais.

FRIDA : Je devrais aussi m’arranger les cheveux, ça fait des épis, là, tu vois ?

GWEN : Oui maintenant que tu me le dis.

FRIDA : Mais je n’ai pas d’argent.

GWEN : On te le paiera.

PC ANDY : Tu as entendu, fini le vol à l’étalage.

FRIDA : Je n’ai pas volé délibérément, c’était une erreur. Mon URC était en panne.

GWEN : Ton quoi ?

FRIDA : Ma télécommande universelle.

PC ANDY : Le revolver ?

FRIDA : Oui. On veut acheter quelque chose, on active le URC, avec un code, et on établit un rationnement. Mais ça ne marche pas ici.

GWEN : Non.

PC ANDY : Une minute...

FRIDA : Vous allez tout manger ?

GWEN : Tu peux le finir.

PC ANDY : Est-ce que j’ai bien compris ? Elle vient d’où ? D’un endroit où chacun se promène avec un mesureur de débit personnel, mais où il n’y a pas de tomates, ni d’eau. Comme si elle venait d’ici, mais d’un « ici » différent...

GWEN : S’il te plait, oublie ça.

PC ANDY : Elle vient du futur ? C’est ça hein ?

GWEN : Allez, Frida, réunion de fille... On va s’occuper de te couper les cheveux.

 

Au Hub

JACK : Ok, Moira Evans, occupant Laundy Street. Elle n’a ni compte bancaire, ni passeport, ni numéro de sécurité sociale.

IANTO : Mmm...

JACK : Du nouveau? 

IANTO : J’ai les résultats.

JACK : Et ?

IANTO : Frida n’a pas de cellule T. (plaquettes sanguines).

JACK : Pas de système immunitaire ?

IANTO : Elle ne peut pas être en bonne santé avec une seule cellule.

JACK : Et elle a attrapé un virus ou pas ?

IANTO : Tous les scanners sont négatifs.

JACK : Refais les tests.

IANTO : C’est en cours. J’ai aussi vérifié le taux de globules, et regarde, la composition du sang est vraiment bizarre. Je ne suis pas expert en la matière, Jack, mais c’est sûrement pas humain.

 

A l’appartement

FRIDA : Ouille, ne coupe pas trop.

GWEN : Non, mais je dois égaliser sur le côté. Voilà, qu’en dis-tu ?

FRIDA : Ça va, « schlump » un peu mais avec du produit, on met en arrière, vous dites ça maintenant.

GWEN : Non, mais je comprend par glissement.[?] Ce que tu viens de dire là, c’est de l’allemand, hein ?

FRIDA : Chais pas. C’est comme ça qu’on dit. Il y a beaucoup d’Islandais là d’où je viens.

GWEN : Tu t’en souviens ?

FRIDA : Par bribes.

GWEN : Ta date de naissance ?

FRIDA : 30/05/53, citoyenne anglaise 81945/CF209B. Oui, ça m’est revenu en entier.

GWEN : Alors tu as... 16 ans ?

FRIDA : 17.

GWEN : Et tu es donc de 2069 ?

FRIDA : Mm.

GWEN : C’est comment ?

FRIDA : C’est sombre. Avec coupures de courant et permissions dans la journée, tu vois. On doit préserver nos ressources.

GWEN : Et tu parles aussi de rationnement ?

FRIDA : La plupart du temps, ça va, nous disposons de tout ce dont nous avons besoin. Mais nous n’avons pas autant de choix, de variétés que vous avez ici.

GWEN : C’est une période difficile, on dirait ?

FRIDA : On y est habitué.

GWEN : Ça va ?

FRIDA : J’ai le mal du pays, c’est pesant, j’ignore pourquoi...

GWEN : Comment es-tu venue jusqu’ici, tu t’en souviens ?

FRIDA : Je ne me souviens que de la rivière et de la suite, c’est tout.

GWEN : Pas avant ça ?

FRIDA : Non.

GWEN : Tu es sûre ? Rien ?

FRIDA : Ça n’a pas de sens.

GWEN : Pour moi si, peut-être...

FRIDA : Mais non !

GWEN : Essaie.

FRIDA : Je suis tombée du ciel. J’étais dans l’incendie, je suis montée sur le toit, secouée dans cet ouragan pendant des lustres, ensuite je suis tombée dans la rivière... C’est impossible, hein ? Impossible.

GWEN : En fait, si. Cardiff cache un lourd secret. Il existe ici une sorte de porte dans le ciel qui ouvre sur d’autres mondes, d’autres temps. En effet, j’ignore si tu as ouvert toi-même cette porte ou si tu es juste tombée du ciel d’une manière ou d’une autre, mais tu es là, tu es arrivée par... la Faille.

FRIDA : La faille ?... Ok.

GWEN : C’est sans doute pourquoi tes souvenirs sont si chamboulés.

FRIDA : Ils me reviennent.

GWEN : Oui, ça commence et c’est bon signe pour toi.

FRIDA : Je peux rentrer chez moi ?

GWEN : On y travaille. Mais pour l’instant, on ne peut pas maîtriser la Faille, je suis désolée.

FRIDA : Je n’arrive pas à me souvenir d’où je viens. Ma maman me manque. D’où je viens les gens sont si stressés, affamés, voulant à tout prix dominer son prochain. Et avec l’arrivée des « esprits », c’est pire. Si quelque un est un tant soit peu différent...

GWEN : Les « esprits », c’est quoi ?

Un téléphone sonne.

PC ANDY : Quelle journée ! Non, Jack, euh... elle est dans la salle de bain.

GWEN : C’est bon, Andy, je le prends. Salut, c’est moi. Tu as les résultats ? Pas de virus ? Quel genre de problème ?

PC ANDY : Quoi, qu’est-ce qu’il y a ?

GWEN : Quoi ?

PC ANDY : Qu’est-ce qu’il dit ?

GWEN (elle chuchote) : Ok, alors, on fait quoi maintenant ? Je l’amène.

PC ANDY : Alors ?

GWEN : Je dois l’emmener à la Base.

PC ANDY : Ok, j’appelle le commissariat.

GWEN : Non.

PC ANDY : Non ?

GWEN : Je suis désolée, Andy, mais pour toi cette affaire est classée.

PC ANDY : Quoi ?

GWEN : On ne la garde plus ici.

PC ANDY : Où qu’elle aille, je viens.

GWEN : On doit la placer en isolement.

PC ANDY : Pourquoi ? Qu’est-ce qu’elle a ?

GWEN : Elle est différente, ça te va ? Et...

PC ANDY : Et tu m’en diras pas plus oui je sais... Gwen, je t’ai toujours soutenue avec ton histoire avec Torchwood, parce que je disais tout le temps que « c’est une personne bien, elle a fait le bon choix ». Mais là, isoler une enfant malade ! Tu te fais des droits élémentaires de la personne humaine ? Gwen, là, sur ce coup, je ne te suis plus, tu dois m’expliquer.

GWEN : Très bien, elle n’est pas humaine.

PC ANDY : Quoi, c’est un animal ? Un monstre ?

GWEN : Non ! Andy !

PC ANDY : Frida est un alien ?

GWEN : Parle moins fort !

Bruit de verre qui se brise.

GWEN : Frida !... Frida ! Elle a sauté, elle a cassé la vitre !

PC ANDY : On est au moins à 4 mètres du sol.

GWEN : Elle s’est taillée !

FRIDA (à elle-même) : Ne cours pas, me dit maman, si tu cours, tu seras conspuée, mais c’est plus fort que moi, il faut que je coure, la peur me saisit jusque dans les mains, tandis qu’on s’approche des gardes. Les chiens. « oui, monsieur l’officier, voici nos papiers », souris, même si tu frémis de peur, pourquoi aie-je si peur, regarde. Parce que c'est après qu'ils en ont...

FEMME : Hé, regarde où tu vas !

FRIDA : Désolée.

 

Dans la voiture de police

PC ANDY : Je n’arrive pas à y croire ! Elle a l’air si humaine...

GWEN : Sa physiologie est complètement différente.

PC ANDY : Mais elle baille comme une humaine, elle pleure comme une humaine.

 

Dehors

FRIDA : Gardez un œil sur la route !

 

Dans la voiture de police

PC ANDY : Je n’arrive pas à y croire.

GWEN : Ralentis !

PC ANDY : Ce n’est pas réel...

GWEN : Et arrête cette sirène, on n’est pas censés parader, c'est supposé être une opération à couvert !

PC ANDY : Faut l’en empêcher, non ?

GWEN : De faire quoi, courir pieds nus autour du monde ? Elle est fragile, elle n’a plus d’arme et elle a un lien avec Laundy Street. Jack nous a dit de l’emmener jusqu’au Hub, calmement.

Andy éteint la sirène de police.

Gwen: Ok, merci.

PC ANDY : Alors, c’est votre boulot, vous combattez les monstres ?

GWEN : On s’occupe de tout ce qui passe par la Faille, oui. Parfois ce sont des aliens...

PC ANDY : Oui, mais...

GWEN : Parfois, c’est un aérostat, comme en 1953.

PC ANDY : Mais pourquoi tu ne m’as jamais rien dit ?

GWEN : Parce que je savais comment tu réagirais.

PC ANDY : Ça veut dire quoi, ça ? Oh... c’est une rue à sens unique mon vieux ! Tu crois qu'on est à la fête nationale !

***

FRIDA (à elle-même) : 55... 53... 51... 51 Laundy Street. Et voici l’acacia, l’arbre de l’autre côté du monde. Il ne devrait pas vivre à Cardiff mais il est là, il était là, avant qu’on ne le coupe, pour créer un bosquet. Et derrière, dans les débris, il y a des haricots qui ont poussé. Et pas de chien qui aboie, car il n’existe pas encore. Le jardin, je me souviens parfaitement de cet endroit, les cabanes et le bassin. C’est important d’avoir un chien, disait maman, les chiens n’aiment pas les « esprits », maman... maman, viens, c’est pas bon, pas bon du tout, mon corps se souvient de quelque chose dont il ne veut pas se souvenir.

GWEN : Frida !

FRIDA : Que faites-vous ici ?

GWEN : Nous sommes ici pour t’emmener dans un endroit hors de danger.

FRIDA : Une prison, oui !

GWEN : On essaie de t’aider.

FRIDA : M’aider ? Vous m'enfermez en disant que je suis malade ! Que je suis un monstre ! Je ne viens pas avec vous. Je reste ici !

PC ANDY : Je te conseille de coopérer.

FRIDA : Sinon quoi ?

GWEN : Andy, je m’en occupe. Alors tu veux rester ici, dis-moi, pourquoi ici, dans cette maison ?

FRIDA : Chais pas.

GWEN : Qu’est-ce qu’elle évoque pour toi ?

FRIDA : Rien.

PC ANDY : Qui est Moira Evans ? Elle est des vôtres, c’est votre chef ?

FRIDA : Chef ?

GWEN : Andy !

FRIDA : Chef ? c’est ma grand-mère... mamie Evans, je me souviens, c’était notre maison. J’ai grandi ici. Nous vivions tous ici, moi, maman, mamie...

PC ANDY : C’est une invasion.

GWEN : Andy, je t’en prie !

FRIDA : De quoi parlez-vous ?

GWEN : Frida, tu n’es pas humaine, tu le sais.

FRIDA : Quoi ?

GWEN : On a analysé ton sang.

FRIDA : Non !

GWEN : C’est écrit là noir sur blanc.

FRIDA : Tu mens !

PC ANDY : Frida, on sait. Tu as sauté du deuxième étage, tu t’es blessée au bras mais tu ne saignes pas, pourquoi ?

FRIDA : Parce que je suis une alien, c’est ça, un « esprit », c’est-ce que vous pensez ? C’est ça, n’est-ce pas, c’est-ce que je suis ?

GWEN : On le pense.

FRIDA : Et après ? Qu’est-ce que ça peut vous faire ce qu’il y a dans mon sang ? Ma famille a vécu ici pendant 50 ans, sans jamais causer le moindre problème à quiconque, alors vous, pourquoi me persécutez-vous ainsi ? Je n’ai rien fait de mal !

PC ANDY : Tu avais une arme.

FRIDA : C’est un URC.

PC ANDY : Tu es arrivée par la Faille.

FRIDA : Par accident.

PC ANDY : Tu es une « alien » !

GWEN : Oh, Andy, tu n’arrange pas les choses !

FRIDA : A moitié « alien », mon père était humain.

PC ANDY : Ok, dans ce cas, tout va bien…

FRIDA : Et qu’allez-vous faire, monsieur le gardien, nous tuer ?

GWEN : Personne ne sera tué, Frida, Torchwood va t’aider.

FRIDA : Torchwood ?

GWEN : Mais il faut venir avec nous.

FRIDA : Torch...Wood ? C’est quoi cette odeur, c’est horrible !

GWEN : Frida ?

FRIDA : C’est le feu, il y avait le feu, je me souviens, les flammes, j’ai du mal à respirer. ... ça brûle. Ils essaient de nous tuer !

GWEN : Qui ça ?

FRIDA : Vous ! Les gens ont tué ma maman ! (Elle pleure) C’est-ce que vous disiez qu’il arriverait...

GWEN : Frida, tout va bien.

FRIDA : Ne vous approchez pas ! Laissez-moi tranquille !

JACK : Stop ! Couche-toi par terre et garde tes mains bien en vue. A terre, tout de suite !

FRIDA : Sinon quoi ? Vous me tuerez ? Allez-y, je n’ai plus rien à perdre. Tirez !

GWEN : Frida , reviens !

PC ANDY : C’est bon, je vais la chercher... Frida ! Frida !

Frida s’en va sur la moto.

GWEN : Jack, t’as pas fait ça ?

JACK : Quoi ? Laissé la clé sur la moto ? Je crois bien que si...

GWEN : On l’a perdue !

JACK : Où va-t-elle ? Réfléchis ! Elle connaît qui ? Elle est venue pourquoi ?

PC ANDY : Elle veut rentrer chez elle.

JACK : Impossible.

GWEN : Mais elle peut essayer, Jack.

JACK : Bien, elle va vers la rivière, je prends le volant.

 

Dans la Suv

GWEN : Alors, on fait quoi si on la retrouve ?

JACK : J’ai une grenade de sûreté.

GWEN : Non, pas assez localisé.

JACK : Du spray anti-weevils ?

GWEN : Trop de vent !

JACK : Il reste le pistolet étourdisseur.

GWEN : Faut d’abord s’assurer qu’il ne fera que l’étourdir... Tu te souviens des types du Wolf Bar ?

JACK : Comment oublier ça ? Il reste encore des épines sur le plafond.

GWEN : C’est quoi ? Pourquoi s’est-on arrêté ?

PC ANDY : Je ne suis pas content.

JACK : Vraiment ?

PC ANDY : Vous dites qu’elle n’est pas dangereuse et vous préparez des grenades, des pistolets étourdisseurs. Frida n’est pas un monstre avec des épines... C’est une ado.

JACK : A moitié « alien ».

PC ANDY : Oui, et à moitié humaine. Alors vous ne la tuerez pas !

JACK : Elle est en cavale.

PC ANDY : Evidemment ! Sa mère est morte brûlée vive sous ses yeux, et vous lui collez un flingue en plein visage.

JACK : Vous feriez quoi ?

PC ANDY : Parler avec elle, laissez-moi 5 minutes avec elle, si je la ramène pas alors c’est bon, vous pourrez l’assommer. Donnez-moi une chance, s’il vous plait.

GWEN : Allez, Jack.

JACK : D’accord... D’accord !

La voiture redémarre.

JACK / GWEN : Hé ! Oh !

JACK : Vous allez où ?

PC ANDY: Raccourci. A travers le parc, comme une opération sous couvert. Pas besoin de vous cramponner.

JACK : J’aime votre style.

PC ANDY : Ouais ? J’ai un cousin, à Mancounlet, qui a été enlevé par des « aliens ».

JACK : Vraiment ?

PC ANDY : Je n’y ai jamais cru, personnellement. Le monde entier pour choisir et ils prennent un ivrogne comme lui.

JACK : Gardez le pied sur l’accélérateur.

PC ANDY : Vous devriez vous procurer un téléporteur, vous savez, comme dans Star Trek, ça vous éviterait pas mal de déboires.

JACK : Je m'en souviendrai... (à lui-même) Je me demande... si je lui donnais du Retcon tout de suite, est-ce qu’il serait encore capable de conduire ?

 

A la rivière

FRIDA (à elle-même) : C’est bien profond. Je ne vois pas mon reflet dans l’eau, juste une ombre craquelée. Ces yeux, « un esprit », sa peau est grise, il n’appartient pas à ce monde... Il n’est de nulle part. L’incendie m’a épargnée, les cieux m’ont sauvée, peut-être que c’est la rivière qui m’aura. On dit que quand on se noie, c’est comme s'endormir. Il me suffit d’avancer et de me laisser porter.

PC ANDY : C’est une belle soirée pour ça !

FRIDA : Allez-vous en !

PC ANDY : Je suis venu t’aider.

FRIDA : M’aider à mourir ? C’est-ce que vous voulez tous !

PC ANDY : Frida, je suis navré pour ta mère. Elle a du être forte pour t’avoir protégée durant toutes ces années. Une femme courageuse.

FRIDA : Oui.

PC ANDY : Et te voilà, seule, dans un monde que tu ne comprends pas, et tu n’as personne à qui te fier. Mais, tout est normal, beaucoup de gens vivent ainsi.

FRIDA : Non, je ne crois pas.

PC ANDY : Si, je t’assure. Peu importe d’où ils viennent, ou ce qu’ils ont pu vivre, c’est simplement ce qu’ils ressentent aussi. Cela m’arrive parfois.

FRIDA : Pour de vrai ?

PC ANDY : Ouais ! ce sentiment a même un nom, aliénation.

FRIDA : Super.

PC ANDY : Peu importe le poids du chagrin, tout le monde vit cela à un moment donné. C’est vrai, on a besoin de se sentir parfois « alien » pour se sentir humain.

FRIDA : C’est juste.

PC ANDY : Tant que tu penseras ainsi, tu t’en sortiras dans la vie. Ta mère voulait que tu vives. Tu as froid ?

FRIDA : Je suis gelée. Je ne sens plus mes doigts.

PC ANDY : Donne-moi la main, ok, pose ton pied là, c’est bon je te tiens, ça y est tu y es arrivée.

 

Plus tard

FRIDA : Ma mère était différente, pas parce que c’était une « alien », mais par sa personnalité. Elle était drôle, forte, comme toi. Tu as des enfants ?

GWEN : Euh... non.

FRIDA : Tu devrais.

GWEN : Je ne suis pas sûre de vouloir embarquer un enfant dans tout ça.

FRIDA : On dit que la vie choisit pour toi.

GWEN : Ça va ?

FRIDA : Dur à dire, le sommeil du brave, mon corps est si lourd, comme mon esprit.

GWEN : Parle-moi de ta grand-mère.

FRIDA : Mamie Evans était une « alien », pour de vrai. Quand ils se sont mis à chercher une planète, ils ont alors lancé tous ces engins volants à travers l’espace.

Une horloge fait tic-tac.

FRIDA : L’horloge... L’un d’eux a atterri ici, avec 13 aliens parmi les gens. Ils se sont installés, ont pris un crédit, ont trouvé du travail, ont gardé un URC. Ils ont eu des enfants « esprits », des petits- enfants, comme moi. Certains ne sont même pas au courant. Si jamais ils le découvraient...

GWEN : Oui, j’imagine un peu.

FRIDA : Gwen, ils sont déjà là. Là-bas, dans votre époque. Prêts à vous engloutir... Nos voisins collés à la fenêtre, la maison en feu, ma mère qui se noie dans la fumée. On peut se noyer dans de la fumée ? Et puis cet homme, qui a fait un trou dans le toit et qui a sorti ses bras vers l’extérieur, il a ouvert le ciel. Elle gisait là, les flammes s’avançaient, et je l’ai abandonnée. Non, je ne veux plus me souvenir, mais c’est plus fort que moi...

GWEN : Tout va bien.

FRIDA : C’est plus fort que moi, je ne peux pas, Gwen, je ne peux pas...

GWEN : Je peux t’aider.

FRIDA : Non, personne ne le peut.

GWEN : Moi si... Ecoute-moi. Nous possédons un médicament qu’on appelle le Retcon. On l’administre à des personnes qui ont vécu une expérience qu’il leur faut oublier.

FRIDA : C’est sans danger ?

GWEN : J’en ai déjà pris.

FRIDA : Vraiment ? Tu as vu des choses oubliées ?

GWEN : Notre mémoire s’étire pour couvrir la période concernée. Le cerveau humain est une chose si maligne.

FRIDA : Et je ne me souviendrais même plus d’avoir oublié ?

GWEN : Non, tu pourras recommencer à zéro, une nouvelle vie, de nouveaux souvenirs.

FRIDA : Ça ne m’intéresse pas.

GWEN : Réfléchis.

FRIDA : Je n’en ai pas besoin, je ne veux pas l’oublier. Elle fait partie de moi. Je ne suis qu’une fuyarde.

GWEN : Tu es une jeune femme très courageuse, voilà ce que tu es. L’homme qui t’a sauvée, qui était-ce ?

FRIDA : Je sais pas. Fairfood, je crois, ou bien Torchwood.

Elle baille.

GWEN : Torchwood, tu es sûre Frida ? Frida ?

 

Plus tard

JACK : Comment va la malade ?

GWEN : Elle dort.

JACK : Parfait.

PC ANDY : Je vais aller m’asseoir près d’elle un moment.

GWEN : Excellente idée, Andy, vas-y. (Il sort) Frida vient de me dire quelque chose de vraiment bizarre. Elle pense que c’est Torchwood qui l’a sauvée des flammes, en ouvrant le ciel. Qu’en penses-tu ?

JACK : Que dans le futur, Torchwood sera capable de contrôler la Faille.

IANTO : Et il nous l’envoie, ici, aujourd’hui, pourquoi ?

GWEN : Bonne question.

IANTO : Peut-être que Frida connaît les réponses ?

GWEN : Je ne pense pas qu’elle aie le temps de nous répondre, là. Elle a refusé de prendre le Retcon.

JACK : Dans ce cas, on doit la mettre en quarantaine. Sa connaissance du futur est trop dangereuse.

IANTO : Ça ne te ressemble pas, Jack. Tu n’es pas contre un peu de risques à tes heures.

JACK : Oui, mais je suis bien plus responsable ces temps-ci.

GWEN : Je crois que ce qui te tracasse, c’est qu’elle soit à moitié alien.

JACK : Normal ! Son ADN pourrait avoir un impact considérable sur l’évolution humaine.

GWEN : Oui, mais elle n’est pas seule, Jack, que comptes-tu faire, les enfermer tous ?

IANTO : Dans ce cas, Frida n’existera jamais.

GWEN : Son peuple est pacifiste, ce sont des réfugiés. Leur planète est devenue inhabitable.

JACK : Donc elle ne peut pas rentrer chez elle. Elle ne peut pas retourner dans le futur. Mais elle ne devrait pas être ici, si elle refuse la quarantaine. On devra lui donner du Retcon, de gré ou de force.

GWEN : Mais ses souvenirs, c’est tout ce qui lui reste !

JACK : Et ils ont failli la pousser du haut d’un pont !

PC ANDY : Hé, les gars, parlez moins fort.

GWEN : Alors, on fait quoi ?

JACK : [acheter un sourire] ?

IANTO : Peut-être que le Torchwood du futur ne l’a pas envoyée ici pour son bien à elle mais pour le nôtre...

GWEN : Hmm !

IANTO : Peut-être que nos actes actuels vont définir toute la situation du futur.

GWEN : Comme une sorte d’héritage de Torchwood, le contrecoups face au danger alien ?

IANTO : Pas forcément...

JACK : Alors on ouvre nos portes à tout l’univers pour y répandre l’amour... Sans blague. Vous savez ce qu’il y a de l’autre côté !

GWEN : Tout ce qui passe par la Faille n’est pas toujours mauvais. Ok, on tue les monstres, mais les autres, Jack, quelqu'un doit prendre ses responsabilités.

IANTO : Eh bien, les services sociaux ne pourraient-ils pas aider Frida ?

GWEN : Non, pas de jurisprudence.

IANTO : Andy pourrait nous aider ? Si on ne lui donne pas de Retcon après ça.

GWEN : Et nous aussi, nous devons continuer à la soutenir.

IANTO : On pourrait dire que tu es un membre du Service public. Tu as l’expérience en tant qu’ex-flic.

GWEN : C’est un travail d’équipe.

IANTO : Ça me plait.

JACK : Du calme, du calme ! Torchwood n’est pas dirigé par une bande de comédiens !

IANTO : Désolé, Jack.

JACK : C’est moi qui décide, d’accord ?

GWEN : D’accord.

JACK (en soupirant) : D’un côté comme de l’autre, j’ai l’impression que Torchwood doit se lancer dans une politique d'Asile !

 

Dans l'autre pièce

FRIDA : Maman ? Maman ?

PC ANDY : Non, c’est moi, Andy. Tu es en sécurité ici.

FRIDA : Andy ?

PC ANDY : Oui le gardien ! Tout va bien, rendors-toi.

FRIDA : J’ai fait un rêve.

PC ANDY : Oui je sais, ne t’en fais pas, je reste avec toi.

FRIDA : Andy, il ne va rien m’arriver, hein ?

PC ANDY : Non, rien. Je sais, tout semble « mélangé » en ce moment. Tu es courageuse, Frida. Tout ira bien. Je te le promets.

FRIDA (à elle-même) : En sécurité, des amis qui me parlent, je ne suis pas seule, quelque un est près de moi, qui respire, doucement, comme des vagues. Je m’imagine en train de marcher près d’un ruisseau, je marche dans l’eau qui encercle mes pieds... Le bruit de l’eau change un bref instant puis se remet à couler comme à son habitude.

 

FIN

 

Ndr : Version définitive, avec l'aimable collaboration de Rhéa01.

Ecrit par chrismaz66 
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