Séquences habituelles d’introduction avec la voix-off, de Jack : « Torchwood, indépendante du Gouvernement, plus puissante que la Police. Nous traquons toute forme de vie extra-terrestre sur Terre et nous armons l’Humanité pour le futur. Le 21ème siècle est celui de tous les changements, et il faut s’y préparer. »
EXTERIEUR - UNE RUE DE BANLIEUE - JOUR
Le Lieutenant Swanson est en pleine discussion avec des experts en scènes de crime, devant une maison encerclée de voitures de police. On entend de loin le 4x4 de Torchwood rouler à toutes bringues. Swanson va à leur rencontre. Les membres de Torchwood sortent du véhicule et se dirigent vers elle, ils portent tous des lunettes de soleil et une veste.
SWANSON : C’est pas trop tôt, vous devez être Torchwood ? Mon équipe n’arrête pas de me tanner avec vous !
JACK : Et vous êtes ?
SWANSON : Lieutenant Swanson.
JACK : Je suis le Capitaine Jack Harkness.
Ils se serrent la main.
SWANSON : Je m’en doutais. Alors dîtes-moi vous vous habillez toujours aussi chic pour enquêter sur un meurtre ?
Jack enlève ses lunettes de soleil, et plonge son regard dans le sien, tentant de prendre l’avantage sur elle.
JACK : Pourquoi, vous auriez préféré me voir nu ?
SWANSON : Seigneur, c’était donc vrai…
Il lève les sourcils.
GWEN : Alors qui est la victime ?
SWANSON : Les victimes, il y en a plusieurs. Hier un homme a été poignardé au 96 rue Oakham, Alex Arwyn, 28 ans, célibataire, agent immobilier…
Swanson tend à Jack un dossier qu’il feuillette en s’attardant sur les photos.
SWANSON : C’est son dossier, les photos ont été prises sur la scène du crime. Aujourd’hui nous en avons 2 de plus. Mark et Sarah Briscoe, tous deux agés de 33 ans, mariés. Il est géomètre, elle est dans l’Education.
JACK : Et ces marques de sang sur le mur, faites à la main ?
SWANSON : On a une équipe qui y travaille… Venez à l’intérieur et vous verrez le résultat final.
Swanson les mène jusqu’à une chambre, des experts scientifiques prennent des photos.
GWEN : Oh… mon dieu.
2 corps inertes sur le lit. Ils baignent dans leur propre sang, des marques profondes sur leur cou et leurs membres - un meurtre barbare.
SWANSON : On dirait que quelque un veut attirer votre attention.
Un portrait du couple est tombé sur le haut du lit, le long du mur, sur lequel, inscrit avec le sang des victimes, on peut lire "Torchwood".
JACK : C’est fait.
Générique de début
SWANSON : On a retrouvé quelques cheveux du meurtrier qui correspondent avec ceux du premier crime. Le labo ne va pas tarder à nous envoyer les analyses.
JACK : Très bien, on en aura besoin. A présent, si vous voulez bien faire évacuer cette pièce, notre équipement est strictement confidentiel.
Swanson se dirige vers la sortie mais hésite un instant. Visiblement elle se demande si elle doit parler ou ne rien dire. En s’avançant vers la porte elle se retourne.
SWANSON : Ce n’était qu’une question de temps…
JACK : De quoi ?
SWANSON : Torchwood règne sur cette ville entière comme si elle vous appartenait, et maintenant ces gens en paient le prix fort, ces personnes ordinaires qu’on a lacérés et dont le sang a servi pour écrire votre nom. Selon moi, vous êtes le responsable de ça, vous seul !
Elle quitte la chambre et Owen referme la porte derrière elle.
OWEN : On sait par où commencer. Si c’est quelque un qu’on emmerde, ça réduit le nombre à… disons, 4 ou 5 millions.
JACK : Sans compter les aliens.
Jack parle à Toshiko par oreillette.
JACK : Tosh, qu’est-ce-que ça donne ?
PLAN COUPE SUR
Toshiko dans le 4x4, travaille sur son ordinateur et fait un comparatif des victimes.
TOSHIKO : Je n’ai aucun dossier sur M. et Mme Briscoe sur nos fichiers, rien non plus sur la victime de mercredi dernier, aucun lien entre lui et les Briscoe, aucun lien entre aucune des victimes.
Swanson prend des documents des mains d’un officier de police et se tient près de la voiture de patrouille. Les résultats de l’ADN s’inscrivent sur l’écran de l’ordinateur de Toshiko.
TOSHIKO : Jack, j’ai les résultats des cheveux du tueur.
Jack, Gwen et Owen se dirigent vers Swanson et Jack se penche au dessus de la portière de la voiture de patrouille, tout près de Swanson.
SWANSON : Les premiers résultats disent qu’il s’agit d’un individu de race blanche, la petite quarantaine. Fumeur et buveur de tequila… Ça ne correspond à aucun de nos profils ADN. Le seul truc intéressant c’est un composé inconnu jusqu’ici.
Owen lui prend le dossier.
SWANSON : Ça vous rappelle quelque chose ?
OWEN : oh… euh… on a un problème là !
GWEN : Qu’est-ce-que c’est ?
OWEN : Composé B67.
JACK : Tu déconnes ?
OWEN : C’est du Retcon, il a du Retcon dans le sang.
INTERIEUR - LE HUB - JOUR
Vue depuis la passerelle face à la salle de réunion. Ianto passe devant la chute d’eau et se dirige vers la salle de réunion, plan direct à travers la vitre de la salle, les autres membres de l’équipe sont à l’intérieur. Plan sur l’écran d’ordinateur. Owen lit les données concernant le Retcon.
OWEN : B67, alias le Retcon, alias l’ingrédient magique de la pilule amnésiante.
Sur l’écran, des schémas du système moléculaire du Retcon. Plan arrière sur Jack, Gwen et Toshiko assis à la table de conférence. Owen est debout devant l’ordinateur et leur tourne le dos.
GWEN : Et ça vient de chez nous. Quelle que soit l’identité de l’assassin, c’est une personne à qui l’on a donné une pilule amnésiante.
Ianto entre dans la pièce sans faire de bruit.
OWEN : Est-ce qu’il se souvient qu’il est un tueur en série ou est-il devenu un tueur en série à cause du Retcon ?
GWEN : Et une minute ! J’ai pris du Retcon moi.
Jack regarde Toshiko et Gwen en souriant, l’air amusé.
JACK : Surtout reste à bonne distance de tout objet tranchant. Ianto, à combien de personnes avons-nous donné une pilule amnésiante ?
IANTO : 2008 personnes.
OWEN (avec enthousiasme) : Hé, et s’ils devenaient tous psychotiques !
TOSHIKO : Tu trouves que c’est marrant ?
OWEN : Je dis ça comme ça, mais imagine un peu ce qui se passerait dans les rues étroites…
JACK : Tosh, réduis la liste qu’on a pour coller avec le profil de Swanson, et commence à vérifier sans tarder. Vous deux , il doit y avoir un lien entre les victimes, trouvez ce lien et vous trouverez le meurtrier. Au boulot.
Ils se lèvent pour partir, mais Gwen reste assise.
GWEN : Jack, s’il existe un lien on pourrait se charger nous-même d’interroger les victimes ?
JACK : Merci beaucoup mais ce n’est pas le moment de faire une séance de spiritisme.
GWEN : La première fois que je vous ai vus, Torchwood, vous aviez ce gant…
Jack et Owen échangent un regard avant de répondre.
JACK : Hé, pas question…
OWEN : Pas après ce qu’il a fait à Suzie.
GWEN : Il ramène les personnes à la vie, pendant deux minutes ok, on peut interroger les victimes de ce tueur.
OWEN : Elle disait la même chose, elle faisait partie de l’équipe, nous lui avons fait confiance, et elle est morte à cause de cette chose.
JACK : Le gant restera dans son coffre. C’est là qu’est sa place.
GWEN : Ces meurtres ont eu lieu à cause de Torchwood. Alors Torchwood doit s’en occuper.
INTERIEUR - LE HUB - BUREAU DE JACK
Près du coffre. Jack, soulève une plaque du métal du coffre et la pose sur le bureau. Les autres le regardent faire. Jack ouvre la boite.
JACK : Il est arrivé par la Faille il y a environ 40 ans, enseveli au fond de la baie jusqu’à ce qu’on le déterre. J’ai toujours été persuadé que quiconque l’avait fabriqué s’en était débarrassé, qu’il ne l’avait pas perdu.
Jack sort le gant du casier et le tient de façon à ce que tous puissent le voir.
OWEN : On ne lui a jamais trouvé un nom sympa.
TOSHIKO : On pourrait l’appeler « le gant de la résurrection ».
OWEN : J’ai dit un nom sympa…
IANTO : Que dites-vous de « la mitaine vivante »?
Ils regardent tous vers Ianto, visiblement peu emballés.
IANTO : Je trouve que ça sonne bien.
INTERIEUR - LE HUB - SALLE D’AUTOPSIE
Jack et Gwen se tiennent debout, chacun d’un côté de la table d’autopsie où le corps de la première victime, Alex Arwyn, est allongé.
GWEN : Ça va Jack ?
Jack lance un chronomètre à Ianto qui se tient près de l’écran de contrôle, à côté d’Owen et enfile « la mitaine vivante ».
JACK : N’oubliez pas, le temps maximal de la résurrection est de 2 minutes, et encore c’est parce que Suzie avait plus de pratique, le mieux que l’on puisse espérer c’est environ 30 secondes, ok ? Tosh tu es prête ?
Toshiko est assise devant un ordinateur sur la passerelle.
TOSHIKO : J‘y suis… et j‘enregistre... Cet homme est la victime numéro un, il s’appelle Alex Arwyn.
Jack pose le gant sur la tête du cadavre et ferme les yeux. Il se concentre pour chercher Alex.
JACK : Reviens, Alex, allez reviens…
GWEN : Ça marche comment ?
JACK : C’est juste une question de sensation, comme si tu plongeais dans le noir à la recherche du mort. Je ne peux pas… non… argh !
Il sort rapidement sa main du gant et secoue énergiquement sa main brûlée.
JACK : Mince ! Désolé, je n’ai jamais su me servir de ce truc… Owen ?
Il tend le gant à Owen.
OWEN : Non, j’ai déjà essayé, on a tous tenté le coup, il ne marchait qu’avec Suzie.
GWEN : Eh bien, moi je n’ai jamais essayé.
Jack lui tend le gant avec prudence. Jack et Gwen échangent leur tandis que Gwen enfile le gant.
GWEN : Il est froid...
JACK : Il se réchauffe vite… Le gant réagit à une sorte d’empathie, voire de la compassion et…reste toi-même.
Gwen pose le gant sous la tête d’Alex et le gant se met à réagir immédiatement. Elle inspire profondément, Alex se réveille, et Ianto commence à chronométrer.
ALEX : Aidez-moi ! Aidez-moi ! Aidez-moi !
JACK : Alex j’ai besoin que tu m’écoutes attentivement.
ALEX : Je vous en prie, aidez-moi.
JACK : C’est ce que nous faisons, Alex. Vous avez été agressé, vous connaissez son nom? Qui vous a attaqué ?
ALEX : Qui êtes-vous ?
OWEN : Combien de temps ?
ALEX : Où suis-je ?
IANTO : 15 secondes.
ALEX : Qui êtes-vous ?
GWEN : J’essaie juste de t’aider, mon ange, j’essaie seulement de t’aider.
ALEX : Je veux voir ma maman, je vous en prie, laissez-moi voir ma maman.
Alex s’étouffe et meurt.
OWEN : C’est fini.
GWEN : Laisse-moi réessayer…
OWEN : Gwen, il est mort.
GWEN : Mais je peux le ramener.
JACK : Le gant ne fonctionne qu’une seule fois.
GWEN : Mais je peux le faire, encore un essai !
JACK : Gwen, regarde moi, il est mort.
Gwen fixe Jack du regard, incrédule. Elle s’éloigne d’Alex.
IANTO : C’est étonnant, elle est douée. 24 secondes.
OWEN : Tu files un chronomètre à Ianto et il est heureux.
IANTO : C’est le bouton sur le dessus qui me plait.
JACK : Alors Gwen, qu’en penses-tu, on arrête ?
Gwen se retourne vers lui. Elle tient fermement sa main dans le gant.
TOSHIKO : J’enregistre, victime numéro 2, Mark Briscoe.
Gwen pose sa main sous la tête du mort.
GWEN : Oh mon dieu, je le sens, c’est comme… une corde qui descend de mon cœur vers le gant. Ahh, c’est tellement chaud.
Mark se réveille, il semble perdu mais il est calme.
JACK : Salut. Regardez moi bien, regardez moi droit dans les yeux. C’est ça !
MARK : Où suis-je ?
JACK : Vous avez été blessé. Nous n’avons pas beaucoup de temps, nous devons savoir qui vous a agressé.
MARK : Est-ce que ma femme va bien ?
JACK : On s’occupe d’elle. Dites moi Mark, qui était-ce ?
MARK : C’était ce type. Il faisait partie de Pilgrim, il était là-bas.
JACK : C’est quoi Pilgrim ?
MARK : Oh mon dieu... il avait un couteau.
JACK : Non, Mark, il est parti, mais nous n’avons pas le temps. Vite , comment s’appelait-il ?
IANTO : 35 secondes.
MARK : Max, j’ai oublié son nom de famille.
TOSHIKO : J’essaie avec Max et Pilgrim, essayez d’avoir une description du type.
JACK : Il faut nous donner plus d’informations si on veut l’arrêter.
MARK : Il y avait… il y avait quelque un qui le connaissait mieux… cette femme, elle lui parlait souvent.
JACK : Son nom ?
MARK : Où est ma femme ?
JACK : Son nom ?!
MARK : Suzie.
Un silence s’abat et Mark décède à nouveau.
IANTO : 1 minute 15 secondes.
TOSHIKO : Jack, est-ce que j’ai bien entendu ?
OWEN : Ça peut être n’importe qui. Des tas de femmes s’appellent Suzie.
JACK : Aucune n’est liée à cette affaire. On n’a pas parlé au bon cadavre.
INTERIEUR - LE HUB - SALLE DE REUNION - NUIT
Toshiko entre et distribue aux autres des photocopies et des tracts sur Pilgrim.
TOSHIKO : Pilgrim. Ou Pèlerin, groupe religieux plus proche du débat contradictoire sur le sens de la Vie et de l’existence de Dieu, enfin, toutes ces choses… mais c’était un groupe très réduit. Pilgrim était sans doute une sorte de hobby, dirigé par la femme de Mark Briscoe, Sarah. Elle avait caché tout ça dans sa garde robe, tout écrit à la main et photocopié, c’est pour ça qu’on n'avait aucune trace, pas de lien internet.
JACK : On y parle de Suzie ou de Max ?
TOSHIKO : Pas un mot sur eux. Elle ne tenait même pas de fichier.
OWEN : Ça peut pas être notre Suzie de toute façon. Elle n’aurait jamais été dans un de ces groupes à la con.
GWEN : Qu’est-ce que tu en sais ? Je veux dire, vous étiez amis ? L’un d’entre vous ? Qui était son meilleur ami ici ?
OWEN : Elle était plutôt du genre « réservé » en fait.
GWEN : Alors, si elle avait besoin de parler, c’est sans doute là qu’elle aurait pu se confier... à de parfaits inconnus.
JACK : Possible. Tu marques un point Gwen. Il est temps pour nous de faire plus ample connaissance avec notre collègue décédée.
EXTERIEUR - UN GARAGE SCELLE - NUIT
Le 4x4 se gare sur l’emplacement réservé aux stockages. Jack, Owen, Gwen et Toshiko sortent du véhicule, sous la pluie. Toshiko s’approche du digicode placé sur le mur extérieur, près du garage. Et tape le code.
GWEN : Si je comprends bien, vous allez conservez tous mes biens quand je serai morte ? Toute ma vie va être stockée dans un garage fermé.
JACK : Selon le strict règlement.
GWEN : Et si je laisse toutes mes affaires à Rhys ?
La porte s’ouvre, ils observent tous la pièce de stockage, des lampes torches à la main pour s’éclairer. C’est une grande pièce, des tas de boites s’empilent les unes sur les autres, -chacune d’elle portant le logo de Torchwood.
JACK : On le rangera aussi avec. Avancez doucement, les gars, avec respect. Il s’agit de la vie de Suzie Costello.
TOSHIKO : C’est tout ce qu’on est en fin de compte, une pile de cartons.
Ils se mettent à fouiller les cartons. Jack tend à Gwen une boite, elle en sort une photo de Suzie avec son père.
GWEN : Son père vit encore ?
TOSHIKO : Aucune idée.
GWEN : Vous auriez pu tenter de le joindre pour lui dire que sa fille était morte.
TOSHIKO : Quand Suzie a quitté Torchwood, elle était en cavale, elle a effacé tous ses dossiers. Je n’ai pas pu les récupérer. Elle était douée en informatique. Elle était douée en tout.
OWEN : Elle était aussi douée pour les meurtres. Vraiment marrante cette Suzie.
Gwen dirige sa lampe sur le livre que Jack tient dans sa main.
GWEN : C’est quoi ?
JACK : Un livre. Emily Dickinson, poète.
TOSHIKO : Jack.
Toshiko donne à Jack un tract de Pilgrim.
TOSHIKO : Pilgrim, elle en faisait bien partie.
JACK : Nous voilà convaincus, nous n’avons plus le choix… il est quand que Suzie revienne.
INTERIEUR - LE HUB - MORGUE
Jack entre dans la salle mortuaire et s’avance du casier réfrigéré qui contient le cadavre de Suzie. Il le sort complètement et ouvre partiellement la fermeture éclair du sac, en faisant une pause avant de découvrir le visage de Suzie.
PLAN COUPE SUR SALLE D’AUTOPSIE
L’équipe est dans la salle d’autopsie, prête à ressusciter Suzie, dont le corps gît sur la table. Gwen enfile la mitaine vivante.
GWEN : On va tous finir congelés, chaque membre de Torchwood, quand on sera mort, on sera conservé ici ?
JACK : Selon le strict règlement.
GWEN : Pendant combien de temps ?
JACK : Pour toujours.
TOSHIKO : Je suis prête.
OWEN : Tu as ton chrono ?
IANTO : Toujours…
TOSHIKO : J’enregistre depuis mon poste, je suis désolée, mais je ne veux pas la regarder droit dans les yeux. Désolée…
Toshiko court vite vers son poste de travail.
JACK : Qui d’autre ?
Jack les regarde un par un, Owen détourne la tête pour ne pas le regarder en face.
GWEN : Un dernier conseil ? Je sais, empathie, même si elle a tenté de me tuer.
JACK : De nous tuer, toi et moi.
Gwen se rappelle l’évènement, puis elle pose le gant sous la tête de Suzie. Gwen revoit en flash la nuit où Suzie est morte.
OWEN : J’ai quelque chose... oh non, c’est parti.
Jack dégage le visage de Gwen en relevant une mèche de cheveux sur son oreille. Il a l’air inquiet.
GWEN : Que des souvenirs, rien de vivant, elle est trop loin…
TOSHIKO : Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
JACK: Rien du tout, c’est terminé, on n’a aucune autre piste.
OWEN : Il nous reste le couteau, c’est vrai elle a tué tous ces gens avec ce couteau, et il est fait du même métal que le gant.
TOSHIKO : On a déjà eu ce cas de figure, phénomène de résonance métallique, le gant fonctionne mieux si on l’associe au couteau, il fait partie du même circuit fermé.
GWEN : Alors utilisons le.
JACK : A ce détail près que ce couteau sert à tuer des gens, et elle est déjà morte.
GWEN : Ok, tuons la une deuxième fois.
INTERIEUR - LE HUB - BUREAU DE JACK
Jack sort le couteau.
OWEN : Ianto…
Ianto se concentre, il est très sérieux.
IANTO : Le couteau de vie.
Les autres reconnaissent en silence que c’est un bon surnom.
INTERIEUR - LE HUB - SALLE AUTOPSIE
Jack fait une entaille dans le bras de Suzie.
JACK : Alors ?
GWEN : Rien, il y a juste eu une brève lueur et puis plus rien, je suis désolée Jack, il va falloir y allez franchement.
JACK : Après tout.
Il poignarde Suzie en pleine poitrine et y laisse le couteau ainsi planté. Soudain Gwen sent que le gant réagit, Suzie se réveille.
JACK : Suzie, écoute moi, regarde autour de toi, regarde où tu es, Suzie, essaie de te souvenir, concentre toi. Suzie, regarde moi.
SUZIE : Oh mon dieu, j’ai un couteau planté dans le cœur. Est-ce que tu m’as tuée ?
JACK : Tu t’es suicidée, souviens toi.
SUZIE : Oh mon dieu, je me suis flinguée.
JACK : Nous avons besoin d’informations sur Pilgrim.
SUZIE : Une seconde, mais… je ne t’avais pas tué ?
JACK : Oublie ça, on a besoin de noms et de détails
SUZIE : Qui utilise le gant ?
GWEN : Désolée…
SUZIE : Oh, j’aurais du m’en douter, maudite Gwen Cooper !
IANTO : 30 secondes…
JACK : Quand tu étais dans ce groupe, Pilgrim, tu as donné une pilule amnésiante à un type, un certain Max, tu t’en souviens ?
SUZIE : Quoi? Tu m’as ramenée de si loin juste pour ce Max ?
JACK : Nous devons le retrouver. Qui est-il ? Quel est son nom ?
SUZIE : C’était juste un pauvre type…
OWEN : On est en train de la perdre.
GWEN : Reste là saleté…!
JACK : Ne force pas, Gwen.
GWEN : Cette fois-ci elle ne va pas s’en tirer comme ça, pas question !
La douleur l’oblige à arrêter la connexion. Elle tombe, évanouie.
JACK : Je t’avais dit d’arrêter.
OWEN : C’est bon, je la tiens, ok le pouls est régulier, elle va bien. Il faut qu’on la sorte d’ici. Tu viens m’aider ?
JACK : C’est ce gant, je vous avais prévenu, il rend accro !
OWEN : Ok, n’en fais pas tout un plat. C’est fini maintenant.
IANTO : hum… Excusez moi mais je chronomètre toujours.
OWEN : Plus la peine, Suzie est morte.
IANTO : Non, si je me fie à ton matos, elle est juste inconsciente.
JACK : C’est quoi ce bordel ?
Owen se lève et se dirige vers l’ordinateur. Jack reste auprès de Gwen.
OWEN : Il a raison, elle est vivante. Suzie est toujours vivante, regarde, sa respiration est normale !
JACK : Impossible.
Il retire brutalement le couteau du cœur de Suzie.
OWEN : Non, elle respire toujours, rien à faire, elle ne mourra pas.
IANTO : 1 minute 30 et ça continue…
INTERIEUR - LE HUB - SALLE D’INTERROGATOIRE - JOUR
Suzie est dans un fauteuil roulant, assise à la table. Jack et Gwen descendent pour l’interroger. Vue panoramique de la pièce, qui nous montre distinctement la vilaine blessure par balle que Suzie a derrière la tête. Jack s’assoie et dispose des dossiers sur la table. Toshiko et Owen assistent à la scène depuis le hub central.
SUZIE : Ça fait combien de temps ?
JACK : 3 mois.
SUZIE : Je peux pas mourir ? Je veux m’en aller…
Suzie a sa tête penchée sur le côté, et ses yeux sont clos, elle est très faible. Le trou béant laissé par la balle qu’elle s’est tirée est clairement visible sous son menton.
SUZIE : Vous pouvez pas me laisser tranquille ?
JACK : On dirait que tu es coincée.
Suzie ouvre les yeux et relève la tête.
SUZIE : Mais, je vais rester comme ça ? Pendant longtemps ?
GWEN : Aucune idée.
SUZIE : Est-ce que je peux voir mon père ?
JACK : Non.
GWEN : Tu as effacé tes dossiers, impossible de le contacter.
SUZIE: Alors il ne sait même pas que je suis morte ?
GWEN : Eh bien, ce n’est plus le cas.
SUZIE : C’est glauque !
JACK : C’est de ta faute. Mais pour l’instant on a une enquête à mener. Pilgrim, tu as assisté à ces réunions, et tu as donné une pilule amnésiante à quelque un prénommé Max. Où peut-on le trouver ?
Jack disperse des photographies des membres du groupe Pilgrim sur la table, Suzie ne les regarde pas.
SUZIE : Pourquoi ? Qu’a-t-il fait ? C’était juste un type comme les autres.
JACK : On pense que le Retcon a déclenché chez lui une psychose. Il s’est mis à tuer des gens.
SUZIE : Combien de victimes ?
GWEN : 3, tout comme toi.
OWEN (par oreillette) : Tu dois nous dire combien de Retcon tu lui as fait prendre.
SUZIE : Owen, bonjour, tu as peur de me voir en face ?
OWEN : Ouais, je suis mort de trouille, c’est ça !
SUZIE: Et Toshiko, elle est toujours là ?
OWEN : Elle est là, ouais, on est tous là comme au bon vieux temps… Les pilules amnésiantes, combien lui en as-tu données ?
SUZIE : Une chaque semaine et ce pendant 2 ans.
OWEN : Seigneur, pas étonnant…
JACK : Qu’est-ce qui t’a pris, pourquoi as-tu fais ça ?
SUZIE : J’avais besoin de parler à quelque un. De parler de cet endroit. Je devenais dingue… et lui, il se contentait d’écouter, c’est tout, il m’écoutait. Chaque semaine, après lui avoir parlé, je lui donnais une pilule.
JACK : Tu lui en as beaucoup trop donné.
SUZIE: Je l’ignorais, j’ai toujours été à la ramasse hein ? C’est pour ça que tu m’as ramenée, tu penses que je ne me suis pas assez sentie coupable ?
JACK : C’était quoi son nom ?
SUZIE : Je sais pas. Je ne parlais que de moi, tout le temps. Tout ça est de ma faute n’est-ce-pas ? Ce sera toujours de ma faute, putain ! Tu ne peux pas me laisser mourir ?
JACK : Tu ne t’en sortiras pas si facilement…
SUZIE : C’est vrai, tu m’avais mise en garde dès le départ. Tu m’avais bien dit que c’était un boulot qu’on ne quitte jamais.
JACK : Alors retournons-y, au boulot. Allez Suzie, en souvenir du bon vieux temps, il y a forcément quelque chose que tu sais.
Suzie examine avec soin les photographies étales sur la table.
SUZIE : Attends, il manque une personne. Une étudiante qui venait toutes les semaines, elle était blonde; elle ne figure pas sur ces photos.
JACK : C’était qui ?
SUZIE : Lucy, Lucy MacKenzie. Elle travaillait dans un club…
JACK : Lequel ?
Suzie commence à s’endormir, elle semble très fatiguée.
JACK : Allez Suzie, quel club ? Pour l’amour de dieu, ce type est en train de tuer chaque membres de Pilgrim, alors tu vas me dire où travaille cette Lucy Mckenzie, dans quel club ?
SUZIE : Le loup… Le Bar du Loup.
Gwen quitte la pièce.
INTERIEUR - LE BAR DU LOUP
L’équipe Torchwood entre dans le club. C’est un club qui passe du rock assourdissant. L’endroit est noir de monde, qui danse.
JACK : Surveillez les sorties.
GWEN : Putain ! Comme si j’avais pas déjà assez mal à la tête.
PLAN COUPE SUR LE HUB
Toshiko reste en ligne avec le reste de l’équipe, et chaque membre de Torchwwod est suivi par une caméra. Toshiko et Suzie peuvent les guider pas à pas.
SUZIE: C’est à cause du gant Gwen, il pénètre dans ton esprit.
GWEN : Ouais, c’est ça Suzie, arrête de me faire peur et dis nous si tu vois Max ou cette Lucy McKenzie ?
SUZIE : Pas encore. Continue à te déplacer.
JACK : Alerte maximale. Je récapitule, Max, selon la description que l’on a : homme, la quarantaine, 1m83/84. Forte corpulence, cheveux courts noirs, tatoué sur le bras gauche.
Owen fait le tour des personnes présentes dans le club - beaucoup d’entre elles ont des tatouages.
OWEN : Ça diminue le choix.
SUZIE : Tu ne peux même pas me regarder, hein ? Ce n’est pas ton genre pourtant de juger ainsi.
TOSHIKO : Ce n’est pas ton genre cette folie meurtrière. C’est vrai que ce boulot nous rend tous un peu dingue, et dieu sait si j’ai fait des choses stupides, mais aujourd’hui je dois travailler tous les jours, et ce travail a perdu un peu de son honneur, à cause de toi.
OWEN : Ok j’ai un gars qui correspond au profil.
JACK : Où ça?
OWEN : Au nord-ouest du bar.
SUZIE : Montre moi.
Owen se retourne pour faire face à l’homme.
SUZIE : Owen, rapproche toi, de quel type tu parles ?
OWEN : Attends, j’ai quelque un qui ressemble à Lucy ! Lucy McKenzie, l’étudiante.
SUZIE : C’est elle, je suis catégorique !
OWEN : Trop tard, il se barre.
Owen saute sur le type et l’envoie au sol, en luttant.
SUZIE : Ce n’est pas lui !
Jack et Gwen ont rappliqué à l’endroit où Owen a trouvé l’homme. Un homme surgit soudain derrière Gwen un couteau à la main, prêt à la poignarder.
SUZIE : Gwen derrière toi !
Gwen recule et Jack se rue sur l’homme, le colle au sol et lui envoie une décharge de revolver assommant.
JACK : Ça c’est pour Ianto. La mitaine vivante, le couteau de vie et le bon vieux classique : le pistolet assommant. Allez, ramassez le et sortons d’ici.
Tout le monde les dévisage.
GWEN (par oreillette, à Suzie) : Tu m’as sauvé la vie.
SUZIE : C’est peut-être pour ça que je suis revenue.
INTERIEUR - LES CELLULES DU HUB - PLUS TARD
Max est dans une cellule, Owen et Jack discutent dans le couloir, en observant Max.
OWEN : Tu t’appelles Max Tresillian. Tu peux confirmer ? Tu habite au 106 Endeavour Terrace, c’est bien ça ? Tes parents se prénomment Sandra et Dave ? Oui, vous êtes à Torchwood.
Max se lève et se met à cogner avec rage sur la baie vitrée.
OWEN : et 5, 6, regarde bien… Dès qu’on arrive à 10, il stoppe net. Si c’est une psychose générée par une drogue, elle est vraiment spéciale.
JACK : On dirait qu’il réagit quand on prononce le mot Torchwood.
Max se lève à nouveau et cogne contre la vitre.
OWEN : Merci, Jack.
JACK : Désolé…
Jack regarde Max qui tambourine toujours sur la vitre.
JACK : Mais si c’est bien déclenché par le Retcon, on va avoir des tonnes de problèmes à gérer.
Max s’arrête.
JACK : Préviens moi de ce que les scanners montreront.
OWEN : Et Suzie, que va-t-on faire d’elle ?
JACK : Aucune idée. Qu’en penses-tu ?
OWEN : C’est toi le patron.
Jack fait oui de la tête et se retourne pour quitter la pièce.
JACK : Torchwood !
Ils quittent la pièce des cellules en laissant Max, qui tambourine à nouveau sur le mur.
INTERIEUR - LE HUB - SALLE D’INTERROGATOIRE
Gwen et Suzie sont assises à la table.
SUZIE : Tu pourrais demander à Jack ? Juste une faveur, je veux voir mon père.
GWEN : Dis nous où il est, on l’amènera ici.
SUZIE : Pas question qu’il s’approche de Torchwood. S’il est toujours en vie.
GWEN : Que lui arrive-t-il ?
SUZIE : Un cancer. Toutes ces angoisses, et c’est moi qui suis morte avant lui.
GWEN : Je pourrais le contacter de ta part ?
SUZIE : Pour lui dire quoi ?
Elles cessent de parler, le temps de boire un peu, et de faire retomber la tension et la gêne.
SUZIE : Alors raconte, c’est comment ici depuis mon départ, tu t’y plait ?
GWEN : Ouais, tu le sais bien, cet endroit est … C’est fou, non ?
SUZIE : Dingue !
GWEN : Complètement tordu !
SUZIE : Le meilleur job que j’ai eu…
GWEN : Moi pareil.
SUZIE : Et le pire !
GWEN : Ouais, tu m’en diras tant !
SUZIE : C’est marrant, on se dit toujours que quand on meurt, oh « qu’est-ce que je vais leur manquer »!!! Je suis si indispensable. Et regarde ce qui s’est passé, on m’a remplacée, par quelqu'un de plus doué que moi. Tu manies le gant bien mieux que je n’ai pu le faire.
GWEN : J’ai eu de la chance.
SUZIE : Non, c’est plus que ça. C’est clair, les autres te préfèrent à moi.
GWEN : Ne dis pas ça.
SUZIE : Tu as eu ma place, si tu avais calculé ton coup.
GWEN : Sauf que ce n’est pas le cas, et je regrette mais j’ai ma propre fonction au sein de Torchwood, et je suis bien plus qu’un simple remplacement.
SUZIE : Tu as couché avec Owen ?
Gwen lui fait oui de la tête.
SUZIE : Tu vois, tu m’as complètement remplacée !
INTERIEUR - LE HUB - BUREAU DE JACK
Gwen entre comme une furie dans le bureau de Jack. Jack est assis à son bureau.
JACK : J’ai eu un petit ami qui faisait toujours des entrées fracassantes comme ça. C’était lassant à la longue mais il avait un jumeau alors bon, je m’étais fait une raison. Des jumeaux acrobates. Mince, je devrais écrire un bouquin là-dessus, voire même l’illustrer. Je peux parler encore comme ça pendant longtemps, très longtemps.
GWEN : Ça m’a pris du temps de tout remettre dans l’ordre.
JACK : Ce qui veut dire ?
GWEN : Suzie avait la garde du gant, tu lui as confié cette responsabilité mais dis-moi, Jack, tu t’es déjà demandé pour son père ?
JACK : Qu’est-ce que tu veux dire ?
GWEN : Il a un cancer. Il est en train de mourir à petit feu, allongé quelque part,depuis des années et que fais-tu ? Tu lui donnes la seule chose qui puisse ramener les morts à la vie. Pas étonnant qu’elle en soit obsédée !
JACK : Oh alors tout est de ma faute hein ?
GWEN : Tu en doutes ? Tu ne t’es jamais dit « stop, je réfléchis ». As-tu au moins déjà observé Suzie ? As-tu déjà songé à ce que ce gant pourrait provoquer en elle ? Hein ?
JACK : Depuis le début, tu as cru que Suzie était morte à cause de toi, parce qu’elle est morte le jour où tu es arrivée ici, puis tu l’as ramenée à la vie… parce que tu y tenais vraiment, à ce que ça marche, ok ? Nous sommes tous les deux responsables ! Et maintenant, que va-t-on faire d’elle, bordel ?
GWEN : Je ne sais pas. Et si elle ne mourait jamais ? Tu y as pensé ? Immortelle, pour toujours, juste elle et toi.
JACK : Jamais.
GWEN : C’est possible…
JACK : Je ne le lui souhaite pas. Je préfèrerais la tuer tout de suite.
GWEN : Le pourrais-tu d’abord ? La tuer ?
JACK : Oui.
GWEN : Vraiment ?
JACK : Oh que oui !
OWEN (par oreillette) : Jack, tu peux venir à la salle de conférence un instant, il faut que tu voies ça, c’est assez urgent…
INTERIEUR - LE HUB - SALLE DE CONFERENCE
Jack s’en va, Gwen reste dans le bureau.
OWEN : J’étais en train d’étudier les dossiers médicaux de Gwen et Suzie. Je les fait passer via le filtre Fillmore. Regardez ce qui change.
Ils regardent l’écran, Gwen est en train de réanimer Mark, et un fluide d’énergie descend de Gwen vers Mark.
OWEN : Là c’est le moment où Gwen ramène le mari, Mark Briscoe à la vie, vous voyez ? Et maintenant voyons son décès, l’énergie remonte et s’arrête juste au moment où il va mourir. Mais regardez ce qui se passe avec Gwen et Suzie.
L’énergie qui relie Suzie à Gwen est clairement plus intense que pour Gwen et Mark, et elle ne s’arrête jamais.
TOSHIKO : Woua c’est quoi ?
OWEN : De l’énergie, de la vie. Mais avec Suzie c’est une connexion permanente, et elle devient encore plus forte. Ça continue à l’heure actuelle, elle est en train de pomper la vie de Gwen.
JACK : Il y a toujours un prix à payer.
INTERIEUR - LE HUB - SALLE D’INTERROGATOIRE
Gwen apporte sur un plateau un thé et des biscuits à Suzie.
SUZIE : M’offrir encore du café, c’est tout ce que tu peux faire ? Alors laisse moi tranquille.
GWEN : Manges au moins un biscuit. Allez, fais le pour moi.
Gwen soulève le plateau de biscuits pour lui montrer le petit mot qu’elle a écrit où elle propose à Suzie de faire un tour en voiture. Suzie la regarde.
INTERIEUR - LE HUB - SALLE DE CONFERENCE
JACK : Le porteur du gant peut ramener quelque un à la vie mais il perd la sienne en retour.
TOSHIKO : Mais comment l’arrêter ?
JACK : On doit la tuer. Suzie doit mourir.
TOSHIKO : Encore ?
OWEN : Qui va s’en charger ?
JACK : Comme tu l’as dit, c’est moi le patron.
Il sort son arme et quitte la pièce.
INTERIEUR - LE HUB - INTERROGATOIRE
Jack entre dans la salle d’interrogatoire et s’aperçoit que Suzie et Gwen n’y sont plus.
JACK (à l'oreillette) : Toshiko, où diable est Suzie ? Et où est Gwen ?
TOSHIKO (par oreillette) : Dans la salle d’interrogatoire.
JACK : Non elles n’y sont pas. Retrouvez-les et vite.
EXTERIEUR - PARKING
Gwen pousse Suzie dans le fauteuil roulant. Elles sont dans un parking désert.
INTERIEUR - LE HUB
Toshiko passe au scanner le hub sur son ordinateur, Jack et Owen sont à ses côtés.
TOSHIKO : Je ne les vois pas… Attendez, je lance un scan…
OWEN : Qu’est-ce que qui se passe ? Où sont-elles allés ?
TOSHIKO : Rien sur les scans internes.
JACK : Continue de chercher. Montre moi le 4x4.
Toshiko vise le 4x4 sur l’écran de contrôle.
TOSHIKO : Il est toujours là. Je vais pousser jusqu’aux extérieurs, peut-être sur la voiture de Gwen ?
Ils la voient sur l’écran .Elle monte avec Suzie dans sa voiture.
OWEN : Qu’est-ce qu’elle fabrique ?
JACK : Elle est en train de perdre son job.
OWEN : Mais c’est complètement stupide, elle s’imagine qu’elle peut juste s’en aller comme ça.
JACK : C’est bon, on va les chercher !
Les lumières s’éteignent et toutes les portes du hub se ferment automatiquement.
JACK : Bon sang, c’est quoi ? Ianto ? Ianto !
IANTO : Capitaine !
Ianto s’avance vers Jack, une lampe torche à la main, prêt comme un boy scout. Ils se croisent près de la tour d’eau.
JACK : Que s’est-il passé ?
IANTO : Mais je croyais que c’est vous qui l’aviez fait. On a enclenché le verrouillage.
JACK : Alors inverse-le.
IANTO : Impossible, il est à 100%, on est enfermés, les portes sont scellées.
EXTERIEUR - PARKING
Gwen entre dans la voiture, Suzie est déjà installée, côté passager.
GWEN : Ok, je t’emmène voir ton père et c’est tout. Je deviens folle, Jack n’est pas stupide, il va nous rattraper, c’est sûr.
SUZIE : Peut-être qu’avec un peu de chance…
Gwen sort du parking.
INTERIEUR- LE HUB
TOSHIKO : Plus rien ne marche, ordinateurs, réseau téléphonique mobile, ascenseurs, rien. On est enfermés.
JACK : Combien de temps encore avant que Gwen ne meurt ?
OWEN : 2 heures, peut-être moins…
TOSHIKO: Réfléchissons, si c’est Suzie qui a enclenché le verrouillage, comment a-t-elle fait ?
OWEN : En entrant un contrordre dans l’ordinateur.
TOSHIKO: Non, elle est officiellement morte, elle n’a pas pu avoir accès à un ordinateur.
JACK : Alors comment a-t-elle fait ? Bon sang, qu’est-ce-qu’elle a bien pu faire ?
PLAN COUPE SUR
La voiture de Gwen qui roule dans Cardiff.
TOSHIKO : Il existe forcément une réponse. Suzie ne pouvait pas physiquement enclencher le verrouillage. Les programmations ne l'auraient pas autorisé, mais il n’y a personne d’autre.
JACK : Une minute, nous avons un invité !
INTERIEUR - LE HUB - LES CELLULES
Jack et Owen se précipitent dans la salle des prisons. Max est en train de réciter un poème en boucle.
MAX : …et l’immortalité/car je n’ai pu m’arrêter pour la mort/ il m’a gentiment arrêté…
OWEN : C’est un poème ?
JACK : On dirait… Emily Dickinson.
OWEN : Qu’est-ce ça veut dire ?
JACK : C’est un déclencheur vocal. Tu le répètes à voix haute, une centaine de fois si besoin est, et le hub se verrouille automatiquement.
OWEN : Mais si ça fait partie du système. Suzie a du installer un programme de commande vocale à l’époque où elle bossait encore ici.
JACK : Quand elle était encore vivante, oui. Max est un cheval de Troie, Suzie avait tout planifié depuis le début.
Ils quittent les geôles. Max continue de réciter le poème.
PLAN COUPE SUR
La voiture de Gwen qui roule toujours.
PLAN COUPE SUR
JACK : Tu comprends, le Retcon, Max, tout… Suzie nous a manipulés pour nous forcer à la ressusciter.
OWEN : Elle a donné à Max cet ensemble de déclencheurs subconscients.
TOSHIKO : Dès qu’elle décède, Max devient une bombe à retardement, elle disparaît pendant 3 mois, et vlan les ordres s’enchaînent. Il suit les instructions de Suzie à la lettre et commence à tuer des gens.
JACK : Et cet enchaînement d’évènement nous intime logiquement à ramener Suzie.
TOSHIKO : Ensuite elle prend la fuite.
OWEN : Faut avouer que c’est pas si mal comme plan. Je la prendrais bien dans mon équipe.
TOSHIKO : Elle a réussi à verrouiller le hub. Elle a du installer un processus d’inversion au cas où.
JACK : Ouais…
INTERIEUR - VOITURE DE GWEN - NUIT
Gwen et Suzie , dans la voiture.
GWEN : Tes joues reprennent un peu de couleur.
SUZIE : Et c’est grâce à toi. Cette nuit là, ma dernière nuit sur terre… ce que je croyais… peu avant que je me tire une balle, j’ai tiré sur Jack en pleine tête, je l’ai eu, il est tombé. Raide mort, et puis il s’est relevé, vivant. C’est ce qui s’est passé ? J’ai raison ? Gwen ?
GWEN : Oui ça s’est passé.
SUZIE: Alors il peut survivre à une balle dans la tête ?
GWEN : oui…
SUZIE : Comment ?
GWEN : J’en sais rien. Il ne veut pas l’expliquer vraiment. Il dit qu’il lui est arrivé quelque chose il y a longtemps, et qu’il… qu’il ne peut pas mourir. Jamais.
SUZIE : Et il se donne le droit de vie ou de mort sur moi. Tout est si facile pour le Capitaine Jack, n’est-ce-pas ? Tu ne t’es jamais demandé ?
GWEN : Quoi ?
SUZIE : Qui il est.
GWEN : Tout le temps.
INTERIEUR - LE HUB - CHUTE D’EAU
Ianto lève son téléphone mobile, près de la tour d’eau.
IANTO : J’ai du réseau, monsieur.
JACK : Comment as-tu fait ? Nous sommes en circuit fermé.
IANTO : La tour d’eau m’a servi de relais.
Jack lève les yeux vers la tour d’eau, puis prend le mobile de Ianto, et lui sourit, impressionné. Il retourne vers le poste de travail de Toshiko.
JACK : Beau boulot, Ianto… mais à qui va-t-on téléphoner ?
INTERIEUR - BUREAU DE POLICE
Un téléphone sonne dans un bureau vaste et plein de policiers qui travaillent.
PC : Lieutenant Swanson…
SWANSON : C’est qui ?
PC : Torchwood.
Swanson prend le téléphone et répond.
SWANSON : Ne me faites pas perdre mon temps inutilement.
PLAN COUPE SUR
JACK : Je me demandais si vous pouviez nous rendre un petit service.
SWANSON : Comment, les modestes policiers pour la puissante équipe Torchwood ? Pourquoi ne vous débrouillez-vous pas seuls comme d’habitude ?
JACK : Parce qu’on ne peut pas.
SWANSON : Et pourquoi ça ?
JACK : On est assez… débordés.
SWANSON : Moi aussi, appelez quelqu'un d’autre !
Swanson est sur le point de raccrocher.
JACK : Non, non, non ! On ne peut pas… Il se trouve que nous sommes en ce moment un peu…coincés.
SWANSON : De quelle façon ?
JACK : On est enfermés.
SWANSON : Vous êtes enfermés ?
JACK : Un petit peu oui…
SWANSON : Enfermés où ?
JACK : Hum… dans notre Base.
SWANSON : Vous êtes enfermés dans vos propres locaux ?
JACK : Et ce n’est pas drôle.
Swanson fait un signe à un collègue pour qu’il la rejoigne, en riant.
SWANSON : Et que peut-on faire pour vous exactement ?
JACK : Il nous faut un bouquin de poésie. Ce n’est pas drôle.
INTERIEUR - VOITURE DE GWEN - NUIT
GWEN : Quel enfer de rouler la nuit.
Gwen baille, elle est pâle et exténuée. Elle allume la radio.
SUZIE : Oh mon dieu…
GWEN : Je ne la connais pas celle-ci…
SUZIE : Oh… elle est assez ancienne, ma maman me la chantait quand j’étais enfant…il y a des lustres. Bien avant que je ne meure.
Suzie a l'air soucieux, et Gwen, mal à l’aise, continue de conduire en silence.
INTERIEUR - BUREAU DE POLICE
Tout un groupe de policiers en civil entoure le bureau du lieutenant Swanson, ils rient. Elle a mis le haut-parleur.
SWANSON : Très bien, Capitaine Jack, redîtes-le encore une fois. A haute et intelligible voix !
PLAN COUPE SUR
Jack toujours en ligne.
JACK : Nous sommes enfermés dans notre base, et nous ne pouvons pas en sortir. Ok, vous vous êtes bien amusés, alors à présent écoutez-moi Lieutenant Swanson, un membre de notre équipe est en danger.
SWANSON : Très bien, vous autres, retournez bosser.
Swanson ouvre un sac en papier et en sort un livre : Les poèmes d’Emily Dickinson, l’intégrale.
SWANSON : Ok je l’ai, les œuvres complètes, ça ne m’a coûté que 20 £.
JACK : Et que dit le livre ?
SWANSON : Je n’en sais rien, que dois-je faire ?
JACK : Trouvez « Je n’ai pu m’arrêter pour la Mort » et lisez le vers qui suit.
SWANSON : Et si ça ne donne rien ?
JACK : Vous lirez tout le livre !
SWANSON : Je sens que la nuit va être longue.
Swanson tend son mug à un collègue (pour qu’il le lui remplisse, NDR).
INTERIEUR - VOITURE DE GWEN
SUZIE : Fatiguée ?
GWEN : Ça va…
SUZIE : Je ne voudrais pas que tu t’endorme au volant. Un cadavre c’est bien assez pour cette voiture merci…
GWEN : Ne dis pas ça.
SUZIE : Quoi ?
GWEN : Cadavre, tu n’en es pas un.
SUZIE : Je suis quoi alors ?
GWEN : Je sais pas. Autre chose en tout cas. Quand on meurt, je veux dire quand tu meurs, qu'est-ce qui se passe ?
SUZIE : Tu veux m’entendre dire quoi ?
GWEN : La vérité.
SUZIE : Vraiment ?
GWEN : Raconte.
SUZIE : Est-ce-que tu es croyante, ou…
GWEN : Plus ou moins, en passant comme ça…
SUZIE : Tu crois au Paradis ?
GWEN : J’en sais rien.
SUZIE : Mais si tu sais. Qu’est-ce que tu crois qu’il y a ?
GWEN : C’est stupide mais je me suis toujours dit que ça existait, la lueur blanche et tout ça, et que ma grand-mère serait là, qu’elle m’attendrait. L’odeur d’antiseptique.
SUZIE : Ta Foi date de l’école primaire on dirait…
GWEN : Alors qu’y a-t-il là haut ?
SUZIE : Rien. Rien du tout.
GWEN : Mais… mais s’il n’y a rien, à quoi ça rime tout ça ?
SUZIE : C’est ça, avancer dans le noir, tous ces trucs stupides, insignifiants. On n’est que des animaux hurlant dans la nuit, car c’est toujours mieux que le silence. Je pensais à Torchwood, et tous ces aliens qui débarquent sur Terre, que viennent-ils chercher ? Mais ce n’est que l’instinct. Ils viennent ici parce qu’il y a la Vie c’est tout. Comme des larves autour d’une flamme, des créatures qui s’accrochent les unes aux autres à cause du froid.
GWEN : Alors, quand on meurt, c’est juste…
SUZIE : Les ténèbres.
GWEN : Et on se retrouve seul, il n’y a personne d’autre ?
SUZIE : Je n’ai pas dit ça.
GWEN : C’est-à-dire ?
SUZIE : Pourquoi crois-tu que j’étais prête à tout pour revenir ? Il y a bien quelque chose, dans le noir… et ça bouge.
INTERIEUR - LE HUB
Jack est toujours en ligne avec le lieutenant. Ils lisent plusieurs passages du livre pour tenter d’inverser le verrouillage.
JACK : « La séparation est tout ce que nous savons du Ciel et tout ce qu’il nous faut de l’Enfer », non, essayez une autre…
SWANSON: « Le succès semblent plus doux à ceux qui ne réussissent jamais ». La vache, c’était une marrante !
JACK : « Le succès semble plus doux à ceux qui ne réussissent jamais ». Non…
TOSHIKO : Attendez… J’ai une idée, si les mots déclenchent le verrouillage, peut-être que les nombres l’inversent. Lisez le code barre, chaque livre porte un nombre différent.
JACK : Vous avez entendu ?
SWANSON : Oui, un instant, je cherche.
Toshiko place déjà ses doigts au dessus du clavier, prête à entrer le code barre.
TOSHIKO : Lisez-le à haute voix.
JACK : Mais les touches du clavier sont inactives.
TOSHIKO : Mais les membranes d’en dessous pourraient reconnaître le code.
SWANSON : Ok je l’ai, ISBN…
JACK : 019
SWANSON : 8600
JACK : 585...
La lumière revient.
JACK : C’est bon ! Allez on bouge, on bouge. Cathy, merci.
SWANSON : Pas de quoi.
Jack raccroche.
INTERIEUR - COULOIR D’HOPITAL
Gwen pousse Suzie dans sa chaise roulante, le long d’un couloir d’hôpital. Elles se dirigent vers la chambre d’un malade.
INTERIEUR - LE HUB
Toshiko est restée à la Base, elle donne des indications à Jack et Owen qui roulent dans le 4x4.
TOSHIKO : Ok, j’ai le pisteur de la voiture de Gwen. C’est un hôpital, je vous envoie les coordonnées.
JACK : On y va, combien de temps il lui reste ?
OWEN : C’est une estimation, mais je ne lui donne pas plus de 40 minutes.
JACK (par oreillette à Swanson) : Cathy, j’ai besoin que toutes les routes soient dégagées. Je vais mettre la gomme !
SWANSON : (par radio aux patrouilles de police) : A toutes les unités, l’équipe Torchwood est prioritaire, je répète, Torchwood prioritaire.
INTERIEUR - HOPITAL - CHAMBRE PRIVEE
Suzie et Gwen entrent dans la chambre d’un patient. Un homme est allongé sur un lit, endormi. Gwen avance le fauteuil roulant de Suzie jusqu’au pied du lit, puis recule pour aller fermer la porte.
GWEN : Suzie, je ne… Euh… Je ne suis … Oh mon dieu, quel mal de crâne, c’est…
Gwen s’appuie contre le mur, elle souffre. Elle pose sa main sur l’arrière de sa tête et est horrifiée de voir ses mains pleines de sang.
GWEN : Mais qu’est-ce qui m’arrive ?
SUZIE : Je suis désolée, Gwen.
Suzie enlève son foulard.
SUZIE: On te tire une balle dans la tête et crois-moi, c’est douloureux.
Elle pose sa main sur son menton, la blessure qu’elle avait lorsqu’elle s’était tirée dessus a pratiquement disparu.
SUZIE : C’est presque parfait… Bientôt plus aucune marque.
GWEN : Non… Non… Non.
Gwen s’effondre par terre, de douleur. Suzie se lève du fauteuil et se dirige vers le lit, ignorant les cris de douleur de Gwen.
SUZIE : Papa… C’est moi, réveille-toi ! C’est Suzie, papa.
Le père de Suzie ouvre les yeux et la vue de sa fille le terrifie.
SUZIE : Bonjour papa.
Suzie retire le respirateur de la bouche de son père qui se met à étouffer, incapable de respirer.
SUZIE : Adieu !
GWEN : Qu’est-ce que tu fais ?
SUZIE : Ça valait le coup de revenir pour ça… L’envoyer dans les ténèbres ! C’est tout ce que ce salaud mérite !
Suzie pousse Gwen, assise dans le fauteuil roulant, le long du couloir de l’hôpital. Gwen tente de saisir quelqu'un au passage mais Suzie lui attrape le bras et le repose sur sa jambe. Gwen est livide, tordue de douleur.
INTERIEUR - LE HUB
Toshiko toujours à la Base donne des indications par blue-tooth à Jack et Owen qui roulent à bord du 4x4.
PLAN COUPE SUR
Jack et Owen dans le 4x4.
ET PLAN COUPE SUR
Gwen et Suzie, dans la voiture de Gwen, Suzie est au volant. Gwen est assise côté passager, presque morte.
TOSHIKO (par oreillette) : Elles ont repris la route, je ne peux pas encore vous donner leur destination finale.
JACK : Envoie-nous tout ce que tu as, on va les rattraper.
Le téléphone de Jack sonne. Il prend l’appel.
JACK : Allo ?
SUZIE : Tu as aimé le poème Jack ?
JACK : Suzie, ne la laisse pas mourir ! Le gant est en train de la tuer et de te garder en vie.
SUZIE : Je sais.
JACK : Alors arrête !
SUZIE : Mais il faut que je vive. Pourquoi arrêter ?
JACK : Pour le bien de Gwen.
SUZIE : Elle m’a remplacée, maintenant c’est à mon tour. Ce n’est pas équitable ?
JACK : Suzie, cette voiture a un mouchard, on va vous rattraper, je te le promets !
SUZIE : Et ensuite ?
JACK : Si elle est morte, alors je te tuerai, Suzie Costello. Je t’en fais la promesse. Je te tuerai une bonne fois pour toutes !
SUZIE : Tu es sûr ? Alors qu’il y a une partie d’elle en moi à présent. Tu pourrais me tuer même si je suis la dernière chose qui reste d’elle ?
JACK : Pourquoi fais-tu ça ?
SUZIE : Parce que la vie c’est tout, Jack. Tu le sais bien ! Je ferais tout pour rester, tout !
JACK : Suzie, je t’en prie, arrête.
SUZIE : Cette Gwen Cooper, quelle trouvaille. Elle est meilleure que moi, tellement mieux que moi. Je n’ai jamais été bonne à rien ! Jack, je suis désolée.
Elle raccroche, en pleurant.
JACK : Suzie !
TOSHIKO (par oreillette) : Jack, elle se dirige vers la Côte, sur la B57, l’endroit s’appelle Headley Point, c’est de là que partent les ferries pour rejoindre les îles. Elles vont embarquer !
JACK : Owen, combien il nous reste ?
OWEN : quelques minutes.
EXTERIEUR - QUAI HEADLEY
La voiture de Gwen va jusqu’aux docks, et se gare. Suzie en sort. Le jour se lève, et Suzie aide Gwen à sortir de la voiture. Elle scrute l’horizon, le long du quai.
SUZIE : C’est magnifique, Gwen, tu vois ?
Suzie sort Gwen de la voiture. Suzie prend le bras de Gwen par-dessus son épaule et ensemble elles s’avancent le long du quai d’embarquement.
SUZIE : On va prendre le ferry et partir le plus loin possible. Continue à courir car il ne nous fera rien si on continue d’avancer, toi et moi.
Le 4x4 se gare le long de la jetée. Bien plus loin devant, Suzie n’arrive plus à porter Gwen. Elle est en train de mourir. Suzie pose Gwen sur le sol et l’allonge sur le dos.
SUZIE : Je suis désolée. Tu es partie Gwen ?
Gwen cligne faiblement des yeux. Jack et Owen sortent du 4x4, la voiture de Gwen les empêche de rouler plus près.
SUZIE : Tu m’entends, Gwen ?
Jack et Owen courent vers Suzie et Gwen, arme au poing, prêts à tirer.
SUZIE : Pauvre Gwen Cooper. Bon voyage.
Suzie embrasse Gwen sur le front, puis court vers le bord de la jetée. Owen s’arrête pour vérifier les signes vitaux de Gwen. Jack continue de poursuivre Suzie. Arrivés au bord, Jack vise Suzie avec son arme, Suzie n’a nulle part où aller.
JACK : Laisse la partir !
SUZIE : Je ne peux pas !
JACK : Laisse partir Gwen !
SUZIE : Je ne peux pas !
JACK : Owen, comment va-t-elle ? Owen, au rapport !
OWEN : Je crois qu’on est arrivé trop tard.
JACK : Si je te tue, est-ce qu’elle va vivre ?
SUZIE : Mais tu ne peux pas Jack, regarde-moi, je suis la seule chose qu’il reste de Gwen Cooper, tu ne vois pas ? La toute dernière petite chose d’elle.
JACK : Je vois rien du tout !
Il tire sur Suzie, qui s’effondre.
JACK : Owen, tu as quelque chose ?
OWEN : Rien !
JACK : Mais j’ai brisé la connexion !
Suzie ouvre les yeux et regarde Jack, en souriant.
JACK : Je t’ai tuée !
SUZIE : Mais je ne peux pas mourir…
Jack lui tire dessus, deux balles de plus.
SUZIE : Je ne mourrai jamais…
JACK : Il te faut encore combien de balles ?
Du sang s’écoule de la poitrine de Suzie, Jack lui tire à nouveau dessus. Suzie se retourne sur le dos et se met à rire.
SUZIE : Tout ceci est de ta faute Jack ! C’est toi qui m’a recrutée !
JACK (par oreillette à Toshiko) : Le gant ! Tosh, détruis le gant, il les maintient reliées !
PLAN COUPE SUR
Toshiko et Ianto, à la Base.
TOSHIKO : Ianto, Armements code5 ! Code 5 !
Jack tire encore sur Suzie pour la maintenir au sol.
SUZIE : Capitaine, mon Capitaine… Tu veux savoir un secret ?
Ianto ouvre le coffre qui se trouve dans le bureau de Jack et lance la Mitaine Vivante à Toshiko.
SUZIE : Il y a quelque chose qui avance dans le noir, et il s’approche Jack Harkness. Il vient te chercher.
Toshiko tire sur la Mitaine Vivante et la détruit. Suzie expire son dernier souffle, maintenant que la connexion est brisée. Gwen inspire profondément et revient à la vie.
OWEN : Whouah…C’est bon, tout va bien, reste calme.
La police arrive sur les lieux et ils courent vers eux. Owen continue de serrer Gwen contre lui, et celle-ci respire de plus en plus calmement. Jack range son arme dans son holster et fixe le corps de Suzie par terre.
INTERIEUR - LE HUB- JOUR
Gwen est assise avec Owen et Toshiko. Jack entre dans le hub et Gwen lui sourit. Jack quitte la pièce et se dirige vers la morgue.
INTERIEUR - LE HUB - MORGUE
Le corps de Suzie est enveloppé dans un sac en plastique, allongé sur un des tiroirs mortuaires. Ianto se tient debout face à elle, un porte-papier à la main. Il termine la paperasse.
Jack vient faire face à Ianto, le corps de Suzie les sépare.
JACK : Merci de te charger de ça.
IANTO : Ça fait partie de mon boulot, m’sieur.
JACK : Non, c’est moi qui aurait du le faire mais…
Jack s’appuie contre les portes des tiroirs mortuaires, en soupirant. Encore des morts.
JACK : Un jour nous allons manquer de place.
Ianto continue d’écrire, puis regarde Jack.
IANTO : Au cas où ça vous intéresse… j’ai gardé le chronomètre.
Jack le regarde, intrigué.
JACK : Et alors ?
IANTO : Eh bien, si on y pense. On peut faire des tas de choses avec un chronomètre…
Jack lui sourit, avec malice. Il vient de comprendre.
JACK : Ah oui, j’en vois quelques unes.
IANTO : Il y en a une sacrée liste.
JACK : Je vais renvoyer les autres chez eux plus tôt, rendez-vous dans mon bureau dans 10...
Mais Ianto a déjà enclenché le chronomètre.
IANTO : …10 minutes, top chrono.
Jack commence à partir vers le hub central.
IANTO : Oh Jack… Que dois-je mettre sur le certificat de décès ?
JACK : Bonne question…
IANTO : Elle est morte quelques fois en définitive.
JACK : Aucune idée… Cause du décès : Torchwood.
IANTO : Je vais mettre un cadenas sur sa porte, juste au cas où elle reviendrait…
JACK : Non, aucun danger. Le temps de la Résurrection est terminé, dieu merci.
IANTO : Oh je ne parierais pas trop dessus. C’est le problème avec les gants, monsieur, ils vont par paire...
Jack se retourne vers lui, puis s’éloigne pour de bon.
GENERIQUE DE FIN