EXTÉRIEUR - SUR UNE ROUTE DE CAMPAGNE - NUIT
Nous sommes en 1965 en Écosse, un bus roule de nuit avec des enfants à son bord. Un jeune garçon regarde l'extérieur où la pluie tombe.
INTÉRIEUR - BUS - NUIT
FILLE 1 : Est-ce que tu peux me dire où l'on va ?
FILLE 2 : Non, non, on nous a rien dit.
GARCON : Il fait tout noir dehors.
Les enfants se mettent à rigoler. Le bus continue sa traversée lorsque le chauffeur s'arrête et les enfants descendent.
EXTERIEUR - SUR UNE ROUTE DE CAMPAGNE - NUIT
FILLE 3 : On est où ?
Ils se mettent à marcher lorsqu'une lumière aveuglante se trouve devant eux. Ils se figent quelques instants, puis repartent sauf un qui préfère rester sur place. L'un des jeunes garçons se retourne et, en plan large, tous les enfants se dirigent vers la lumière, laissant le chauffeur qui les voit partir. Tout devient blanc.
Générique
VUE AÉRIENNE SUR CARDIFF
EXTÉRIEUR - SUR MARKET STREET - JOURNEE
Il y a une vue sur l'horloge qui indique 8 heures 40 minutes. Gwen se trouve à un distributeur automatique et il y a pas mal de monde autour d'elle. Une voix se fait entendre.
UNE MÈRE : (Hors cadre.) Allez, avance Tyler. Arrête un peu, s'il te plaît.
Gwen tape son code et entendant la femme, elle se tourne. Un jeune garçon ne bouge pas et semble paralysé, ce qui agace sa mère.
UNE MÈRE : Je n'ai vraiment pas le temps de m'amuser. Tyler ! (Elle croise les bras.) Très bien, je vais te laisser ici. (Hors cadre.) C'est ce que tu veux ? (Gwen sourit.)
La même scène semble se répéter mais cette fois-ci c'est entre un père et sa fille.
UN PÈRE : (Hors cadre.) Suzette...
UNE MÈRE : (À Tyler.) Que je te laisse tout seul, en pleine rue ?
UN PÈRE : (À Suzette.) Allez, on va être en retard. (Gwen se tourne de l'autre côté.) Suzette !
INTÉRIEUR - MAISON DES FROBISHER - JOURNÉE
JOHN FROBISHER : (Descendant l'escalier, il semble pressé.) J'ai réservé une voiture pour 19 heures 30 mais elle va peut-être devoir m'attendre, parce qu'une fois que Baxter commence à parler, on ne peut plus l'arrêter.
Pendant que son épouse passe devant lui, il prend un dossier et s'en va, ne se rendant pas compte que leurs deux enfants, en uniforme d'écolier, ne bougent plus devant leurs petits-déjeuners.
JOHN FROBISHER : Alors, je ne sais pas trop à quelle heure je serais à la maison, en tous cas, je t'enverrai un texto dès que je serai sur l'autoroute. (La porte de l'entrée claque.)
INTÉRIEUR - MAISON DES CARTER - JOURNÉE
Une femme est en train de marcher alors que son fils, prêt à partir à l'école, reste lui aussi figé.
ALICE CARTER : (En parlant fort.) Steven, si tu laisses la porte ouverte, il y a des chats qui vont entrer, tu le sais bien.
Le jeune garçon, se trouvant sur le palier, ne bouge également pas alors que sa mère continue de marcher, mais voyant qu'il ne réagit pas, va vers lui.
ALICE CARTER : Mon chéri, ne reste pas là, tu vas arriver en retard. (Le regardant, elle semble surprise de le voir comme ça.) Steven. (Toujours pas de réponse.) Steven ?
EXTÉRIEUR - DANS UNE RUE DE CARDIFF, PROCHE D'UNE ÉCOLE - JOURNÉE
Un bus est bloqué devant un passage piéton car les enfants, se rendant à l'école, sont eux aussi comme figés.
CHAUFFEUR DE BUS : Arrêtez de jouer à ça ! Dégagez le passage !
Des coups de klaxon retentissent, alors que la personne, chargée de la sécurité les regarde, ne sachant que faire. Les automobilistes continuent de klaxonner.
INTÉRIEUR - MAISON DES DAVIES - JOURNÉE
RHIANNON : (Hors cadre.) David ? Est-ce que tu m'écoutes ?
Pareil pour les deux enfants qui sont devant leur petit-déjeuner, ne bougeant pas.
RHIANNON : Mica, ohé, les enfants, je vous parle !
Elle les regarde l'un après l'autre, ne comprenant pas ce qu'il se passe.
INTÉRIEUR - MAISON DES CARTER - JOURNÉE
STEVEN CARTER : (Reprenant ses esprits, il parle à sa mère comme si de rien était.) À tout à l'heure !
Il s'en va sous le regard soulagé de sa mère.
EXTÉRIEUR - DANS LA RUE, SUR LE PASSAGE PIETON - JOURNÉE
Les enfants se remettent à marcher alors que le chauffeur de bus se met à sourire, pensant qu'ils le faisaient exprès.
INTÉRIEUR- MAISON DES DAVIES - JOURNÉE
DAVID DAVIES : (Reprenant le cours normal des choses, sous les yeux médusés de sa mère qui continue ses activités.) C'est celui qu'il dit qui y est, alors tais-toi parce que c'est toi qui chialait, tu faisais ton bébé.
INTÉRIEUR - MAISON DES FROBISHER - JOURNÉE
ANNA FROBISHER : (Descendant de l'escalier et va vers la cuisine prévenir ses enfants.) Vous allez être en retard, on s'active !
Les enfants se lèvent de table et commencent à partir, comme si de rien était.
HOLLY FROBISHER : Oui, on y va, c'est bon !
LILLY FROBISHER : (Prenant son sac.) Après, je vais chez Polly, je rentrerai un peu plus tard. Bye !
Elles s'en vont pendant que Holly prend son sac à son tour.
EXTÉRIEUR - CARDIFF - DANS LA RUE PRÈS DU DISTRIBUTEUR AUTOMATIQUE - JOURNÉE
UNE MÈRE : (Voyant son fils qui se remet à marcher, elle est énervée contre lui.) Tu exagères franchement. Allez, dépêche-toi !
Pendant que Gwen continue de marcher, elle croise Suzette et son père, celle-ci la regarde. Elle se retourne et elle voit la jeune fille continuer sa route.
EXTÉRIEUR - CARDIFF - PRÈS D'UNE BAIE - JOURNÉE
Gwen est en train de marcher sur les rives de la mer. Elle a un gobelet entre les mains. Un homme s'appuie à une rembarde et elle lève les yeux vers lui.
GWEN : Ça va, Glyn ? Alors, quoi de neuf ?
GLYN : Eh ben, je regarde la mer. Et aucun monstre en vue !
GWEN : (Levant l'index gauche au ciel.) Ce n'est pas encore l'heure !
Elle se met à rigoler lorsqu'elle passe la porte d'entrée du "bureau" pour se rendre au complexe.
INTÉRIEUR - LE HUB - ZONE PRINCIPALE - JOURNÉE
Gwen ouvre la porte coulissante ainsi que la grille, mais l'intérieur semble vide et non éclairé.
GWEN : Il y a quelqu'un ? (Allumant les lumières.) Vous êtes en train de comploter dans le noir ? Jack ?
Elle monte au premier étage vers son bureau, voit la photo de Tosh et Owen et la touche avec le doigt.
GWEN : Salut, vous deux !
À l'ordinateur, elle tape "Children" ("Enfants"). Une barre de recherche se met en route. Les pourcentages défilent alors que cela cherche du côté des "Services d'urgences" ainsi que du "Réseau d'information du Gouvernement".)
INTÉRIEUR - HÔPITAL A&E - JOURNÉE
Des médecins très occupés s'affairent autour d'un patient en arrêt cardiaque. L'un d'entre eux utilise un défibrilateur.
RUPESH PATANJALI : Dégagez ! On recommence.
VOIX MASCULINE : Je charge à 200.
RUPESH PATANJALI : Dégagez !
Ça ne fonctionne pas et c'est l'électrocardiogramme plat.
RUPESH PATANJALI : (Arrêtant le moniteur.) Je crois qu'il n'y a plus rien à faire. On est d'accord ?
Deux voix masculines et une voix féminine acquiescent.
RUPESH PATANJALI : (Regardant sa montre.) Bon, heure du décès : 9 heures 17. (S'adressant à une infirmière.) Sally, je te laisse t'occuper du reste, d'accord. Moi, je vais les prévenir.
Il sort de la pièce et va rejoindre deux hommes, dont l'un porte un manteau datant de la Seconde Guerre mondiale.
RUPESH PATANJALI : Excusez-moi.
Les deux hommes se retournent et il s'agit en réalité de Ianto Jones et Jack Harckness.
RUPESH PATANJALI : On a fait tout ce qu'on a pu pour le sauver mais, (hésitant à continuer) il n'a pas tenu le choc.
JACK : (L'air triste, il baisse la tête.) C'est très regrettable.
IANTO : C'est très triste.
JACK : (Se tournant vers Ianto.) Pauvre Mr Williams.
RUPESH PATANJALI : (Les regardant.) Vous êtes des voisins, c'est bien ça ?
JACK : (Pendant que Ianto acquiesce.) On habite à côté de chez lui.
IANTO : Il n'avait vraiment pas de famille. Il vivait tout seul. Alors, nous... on veillait sur lui, normal.
RUPESH PATANJALI : (Souriant.) Je suis persuadé que cela lui faisait chaud au cœur. Sincèrement, ce serait bien qu'il y ait plus de gens comme vous sur Terre.
JACK : (Jetant un œil vers Ianto puis se tournant vers Rupesh, ne sachant que dire.) Oui, euh, on ne voudrait pas vraiment abuser, mais comme on était des voisins modèles, est-ce que l'on pourrait voir le corps, c'est possible ?
INTÉRIEUR - DANS UNE PIÈCE DE L'HÔPITAL - JOURNÉE
Le rideau s'ouvre sur le corps où un drap blanc l'enveloppe.
JACK : Paix à son âme.
IANTO : Que Dieu l'accueille.
JACK : (S'adressant à Rupesh.) Est-ce que vous croyez que l'on pourrait rester seuls avec lui ? (Il lève le bras, comme pris par l'émotion.)
RUPESH PATANJALI : Ouais, sans aucun souci. Vous viendrez me voir quand vous aurez fini. Et, toutes mes condoléances à tous les deux.
JACK : Merci.
Rupesh referme le rideau pour qu'ils puissent rester seuls. Tous les deux relèvent le drap.
IANTO : (En souriant.) Il a cru qu'on était ensemble. Comme un couple. (Ouvrant une mallette.) Il a dit "À tous les deux" et la façon dont il a dit (en ricanant) "à tous les deux".
JACK : (Le regardant.) On est en couple et alors, quelle importance ?
IANTO : (Prenant quelque chose venant de la mallette, il semble gêné.) Ah, aucune, c'est juste que pour moi, c'est tout nouveau. (Donnant un objet à Jack.) Tiens, le laser.
Jack se sert du laser pour commencer à ouvrir le corps de l'homme mort, au niveau de l'abdomen. Une fissure apparaît.
JACK : Les pinces.
IANTO : Les pinces.
Jack utilise les pinces afin d'attraper quelque chose dans le corps de l'homme décédé, mais éprouve quelques difficultés.
JACK : J'y suis presque.
Ianto regarde vers le rideau.
JACK : Ça y...
Alors que Jack sort une espèce inconnue, Rupesh Patanjali tire le rideau.
RUPESH PATANJALI : Vous n'avez plus que...
Il est surpris parce qu'il est en train de voir, de même que Ianto, étonné que quelqu'un puisse être venu. Jack, avec du mal, arrive malgré tout à attraper l'espèce, qui se trouve désormais dans les pinces.
JACK : Voilà !
RUPESH PATANJALI : Mais qu'est-ce que ?...
JACK : Oh, oh. (Essoufflé, il lève les pinces pour montrer l'espèce à Rupesh.) Regardez, est-ce que ça ressemble à quelque chose d'humain ? Non, loin de là. Voyez plutôt ça comme un pique-assiette. Ce n'est pas ça qui l'a tué.
IANTO : (Prenant une boîte dans la mallette et Rupesh est toujours aussi étonné.) Ce serait même un truc bénéfique, parce que ça libère des endorphines dans le sang. (Il sourit.) Il est mort de sa belle mort. (À Jack.) Tiens, la boîte.
JACK : (En mettant l'espèce dans la boîte.) Et comme on fait bien les choses, vous n'aurez pas à le recoudre. (Il se sert du laser pour fermer la plaie dans l'abdomen. Il range le laser et ferme la mallette.) Merci infiniment.
IANTO : On ne vous embête plus.
Jack et Ianto commencent à partir sous les yeux médusés de Rupesh, qui ne sachant pas quoi faire, se décide à les rappeler.
RUPESH PATANJALI : Attendez, pas si vite ! Attendez, je vous dis !
Il se lance à leur poursuite.
EXTÉRIEUR - PARKING DE L'HÔPITAL - JOURNÉE
Jack et Ianto rejoignent leur véhicule et Rupesh court derrière eux et les rattrape.
RUPESH PATANJALI : Même si ce n'est pas humain, vous l'avez mutilé, alors je suis bien obligé de faire un rapport.
JACK : (Lui tournant le dos.) Dans ce cas, faites-en un.
RUPESH PATANJALI : Mais le truc que vous avez comparé à un pique-assiette, c'était quoi ?
Le système d'ouverture du véhicule se met en route.
JACK : Essayez de le mentionner dans votre rapport. (Il ouvre la porte droite de la voiture.)
RUPESH PATANJALI : (Voyant l'inscription "Torchwood" écrit sur le véhicule.) Vous êtes de Torchwood ?
JACK : (Entrant dans la voiture et ferme la portière, tout comme Ianto.) Jamais entendu parler !
RUPESH PATANJALI : (Se mettant devant la portière.) Il y a plein de cadavres qui ont disparu !
JACK : (Abaissant la fenêtre pendant qu’Ianto met sa ceinture de sécurité.) Combien ?
RUPESH PATANJALI : Tout a commencé il y a deux mois. Plusieurs corps sont arrivés jusqu'à la morgue et ensuite, on a perdu leur trace. Ils avaient disparu. Il y a eu cinq. Cinq en deux mois. Et aucun d'eux n'étaient blancs. Il y a un d'origine antillaise, il y aussi un Africain, trois Chinois. Que des hommes.
JACK : (Réfléchissant.) Comment vous vous appelez ?
RUPESH PATANJALI : Rupesh. Rupesh Patanjali.
JACK : (À Ianto.) Qu'est-ce que tu en dis ?
IANTO : Service de santé.
JACK : Ouais, ça fait beaucoup trop de paperasse. (À Rupesh.) Désolé, bonne chance quand même.
Jack démarre laissant Rupesh sur place mais celui-ci leur crie après.
RUPESH PATANJALI : Non, stop, attendez !
Trop tard, ils sont déjà partis et Rupesh reste sur place.
EXTÉRIEUR - LONDRES - JOURNÉE
Plan large du Parlement et de ses alentours.
EXTÉRIEUR - LONDRES - PRÈS DU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - JOURNÉE
Une voiture noire roule vite tandis qu'un bus s'arrête derrière un autre bus stationné devant lui. Une jeune femme, Loïs Habiba en sort, avec dans sa main droite un sac. Elle commence à courir car elle est pressée. Alors que la voiture s'arrête devant l'entrée d'un bâtiment. John Frobischer descend du véhicule et se dirige vers la porte où se trouve, semble-t-il des policiers chargés de la sécurité.
JOHN FROBISHER : Vous fermerez.
CHAUFFEUR : Oui, monsieur.
La voiture s'en va et Loïs arrive en courant et rentre aussi dans le bâtiment.
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - DANS UN COULOIR - JOURNÉE
Le sol est recouvert de moquette et des chaussures noires apparaissent. Frobischer, tenant une mallette dans la main, traverse un couloir et va vers la droite. Il est suivi de près par Loïs Habiba, qui se dirige vers le côté gauche, mais elle se trompe et revient sur ses pas, prenant le même chemin que Frobisher.
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - DANS LES BUREAUX - JOURNÉE
John Frobisher arrive et semble surpris par ce qu'il voit, c'est-à-dire, un militaire en uniforme.
JOHN FROBISHER : Oh, ce n'est pas vrai !
BRIDGET SPEARS : Bonjour, monsieur.
JOHN FROBISHER : Bonjour.
COLONEL ODUYA : (À voix basse.) Oui, c'est ça, bonjour.
BRIDGET SPEARS : (Se levant.) Le colonel Oduya pour vous. Il n'a pas rendez-vous et je vous rappelle que vous avez une réunion à et quart.
JOHN FROBISCHER : (Au colonel Oduya.) Entrez, je vous en prie.
COLONEL ODUYA : (Entrant dans le bureau de Frobischer.) Merci.
Loïs Habiba arrive en courant vers son lieu de travail.
LOÏS HABIBA : Je suis vraiment désolée. Excusez-moi, je suis en retard ! Ce n'est pas dans mes habitudes, je vous assure.
BRIDGET SPEARS : Bonjour, Bridget Spears.
LOÏS HABIBA : Loïs Habiba.
Toutes les deux se serrent la main.
BRIDGET SPEARS : (Montrant la nouvelle place de Loïs.) Alors, voilà, votre bureau est ici.
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR – DANS LE BUREAU DE FROBISHER - JOURNÉE
Les vitres du bureau sont carrées et sous forme d'arc, ressemblant à une cage. Forbischer commence à parler avant de s'asseoir.
JOHN FROBISHER : S'il vous plaît, dites-moi qu'il n'y a rien de grave.
COLONEL ODUYA : Ce n'est peut-être rien, mais il est de mon devoir d'informer le gouvernement, (s'asseyant à son tour), même s'il s'avère que c'est une fausse alerte.
JOHN FROBISHER : De quoi s'agit-il ?
COLONEL ODUYA : Des enfants, monsieur. (Hors cadre.) Il s'agit des enfants. (Frobischer est surpris par ce que lui annonce le colonel.)
INTÉRIEUR - DANS LE HUB – ENTRÉE PRINCIPALE - JOURNÉE
Jack et Ianto arrivent au repaire et continuent à rigoler et à blaguer.
IANTO : Tu vas finir par nous faire tuer.
JACK : Ah non, c'est toi qui te feras tuer. Tu crèveras comme un chien ! (Hors cadre.) Dans le caniveau. (Ils montent pour rejoindre Gwen.)
GWEN : (Leur faisant revenir à la réalité.) Hé, les comiques de service, j'ai trouvé quelque chose.
JACK : (S'adressant à Gwen, pendant qu’Ianto pose la mallette au sol.) J'aimerais que tu fasses des recherches sur l'hôpital Saint-Helen, (hors cadre) surtout sur la morgue.
GWEN : Ouais eh ben, t'es pas manchot, l'ordi est juste là.
Ianto pouffe de rire.
GWEN : J'ai reçu des rapports ce matin qui font état de dix-sept accidents de la route à travers tout le pays, de Glasgow à St Ives.
JACK : (Tapant sur le clavier pour faire sa recherche.) C'est plus que la moyenne ?
GWEN : Tous ces accidents ont eu lieu entre 8 heures et 8 heures 41. Dix-sept accidents de la route qui se produisent exactement en même temps. (Ianto se met à son poste informatique.) Et en plus, ils impliquent tous des enfants.
IANTO : (Il tente de trouver les informations sur ces accidents.) Le ramassage scolaire, ça craint.
GWEN : Ils se trouvaient tous en plein milieu de la chaussée.
Sur l'ordinateur, une carte du pays montre les emplacements où se passait ce mystérieux phénomène. Les points clignotent.
GWEN : Ils ne traversaient pas, ils étaient arrêtés sur la chaussée. J'en ai été témoin moi-même, Jack. J'ai vu deux gosses sur Market Street. Ils sont restés figés, carrément.
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR – DANS LE BUREAU DE FROBISHER - JOURNÉE
COLONEL ODUYA : Mais ces accidents, ce n'est qu'une seule partie du problème. Parce que tous les enfants se sont arrêtés net à la même heure. Et pas seulement en Grande-Bretagne.
IANTO : (Hors cadre.) Il s'est passé la même chose en France.
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE INFORMATIQUE - JOURNÉE
IANTO : Il y a eu quinze accidents de la route. On a signalé également des accidents en Norvège, (sur son écran défile le nom des pays touchés), en Suède, au Danemark, au Luxembourg...
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR – DANS LE BUREAU DE FROBISHER - JOURNÉE
COLONEL ODUYA : (Tendant les feuilles vers Frobisher, qui les regarde.) ...en Allemagne. À 8 heures 40, heure de Greenwich, la plupart des Américains dormait encore, mais même là-bas, il s'est passé exactement la même chose. On peut en déduire que tous les enfants sont concernés. D'après nos informations, à 8 heures 40 ce matin, tous les enfants du monde, sans la moindre exception, étaient immobiles.
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE INFORMATIQUE - JOURNÉE
GWEN : (À Jack.) Tu avais déjà vu une chose pareille ?
JACK : Non, jamais. Des enfants...
COLONEL ODUYA : (Hors cadre.) Tant qu’on n’a pas d'autres informations...
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - DANS LE BUREAU DE FROBISHER - JOURNÉE
COLONEL ODUYA : ... on ignore si ce phénomène est d'origine extraterrestre. Les Nations-Unies ont néanmoins décidé de faire passer UNIT en alerte jaune, au cas où.
Quelqu'un frappe à la porte du bureau.
JOHN FORBISHER : (Les mains croisées posées sur son menton, pensif.) Nom de Dieu.
Loïs Habiba entre et les deux hommes en profitent pour changer de sujet.
JOHN FORBISHER : Et le colonel Mace, comment est-ce qu'il va ?
COLONEL ODUYA : (Regardant vers Loïs, il joue le jeu de Forbisher.) Ça va.
Loïs apporte des boissons aux deux hommes et pose les gobelets sur la table.
COLONEL ODUYA : Moi aussi, j'aimerais bien un poste à Vancouver. Les paysages sont magnifiques à ce qu'on dit.
JOHN FORBISHER : Ça dépend pour qui.
Les deux hommes se regardent, espérant que Loïs Habiba parte le plus vite possible afin de reprendre leur vraie conversation.
LOÏS HABIBA : Excusez-moi, je m'appelle Loïs. Loïs Habiba. J'ai commencé ce matin, j'assiste Mlle Spears dans l'installation du nouveau système informatique.
JOHN FORBISHER : (Après une pause.) Merci beaucoup.
LOÏS HABIBA : (En souriant.) De rien.
Elle quitte désormais le bureau.
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR – DANS LES BUREAUX - JOURNEE
LOÏS HABIBA : (À Mlle Spears.) Ça y est. C'est quoi cet uniforme ? Ce n'est pas l'armée britannique, si ?
BRIDGET SPEARS : (Changeant de sujet.) Ce sera gentil de transférer tous les noms et toutes les adresses. (Loïs retourne à son bureau.)
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÈRIEUR - BUREAU DE FROBISHER - JOURNÉE
COLONEL ODUYA : Pour le moment, ce phénomène est passé assez inaperçu. Et si quelqu'un a l'intention de divulguer aux informations, nous lui couperons l'herbe sous le pied. Nous sommes les seuls à disposer d'un système informatique assez intelligent pour recouper toutes ces données. Enfin, nous et Torchwood.
JOHN FROBISHER : Vous aimeriez que je leur parle ? Ce sont de vrais emmerdeurs mais ils peuvent nous être utiles.
COLONEL ODUYA : On les a au téléphone en ce moment.
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - BUREAU DE JACK - JOURNÉE
Jack se trouve dans son bureau mais vu depuis la fenêtre extérieur.
JACK : (Au téléphone.) Dès que vous avez du nouveau, vous me prévenez immédiatement. (Il raccroche pendant que Gwen le rejoint.) Martha Jones a choisi le pire moment pour partir en vacances. J'ai eu le sergent Grunt. Je dois m'adresser à un sergent !
GWEN : (Menaçante.) T'avise pas de l'appeler, (pointant son index vers Jack) elle est en lune de miel. Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
JACK : L'UNIT, basée à Washington, a effectué une batterie d'analyses médicales sur deux enfants.
Ianto voit quelque chose sur l'ordinateur et va prévenir Jack.
JACK : Scanner du cerveau, glycémie, vérification du taux de radiation, que dalle.
IANTO : (Ouvrant la porte du bureau de Jack, il s'adresse à lui.) Tu avais raison, il est venu.
JACK : (Il se met à rire.) Ah, j'en étais sûr.
Jack quitte son bureau pour retourner dans la pièce principale, sous le regard de Gwen, qui ne comprend rien à ce qu'il se passe.
GWEN : De qui vous parlez ?
JACK : (Regardant les images de Rupesh en compagnie d’Ianto.) Qu'est-ce qu'il fait ?
IANTO : Il attend, comme tu l'avais deviné. Depuis vingt minutes.
JACK : Persévérant.
IANTO : C'est un bon signe ?
JACK : Ouvert d'esprit.
IANTO : C'est toujours un plus.
GWEN : (Venue les rejoindre et se rendre compte de ce qu'ils sont en train de regarder.) Ah, il ne faut jamais travailler avec un couple, on dirait vraiment des jumeaux. (En souriant.) Dites-moi qui est cet homme ?
IANTO : Rupesh Patanjali. Il a vu le pique-assiette. (Se tournant vers Gwen.) Il est au courant pour tous les cadavres qui ont disparus.
JACK : Docteur Patanjali. Voilà, il nous faut un docteur.
GWEN : (Regardant Jack.) Vous avez voulu qu'il vous suive.
IANTO : Quand les gens demandent où est Torchwood, on leur indique toujours la baie.
Rupesh Patajanli est toujours en train d'attendre à l'extérieur.
GWEN : (Se mettant à sourire.) Bande de salauds ! Vous avez fait également le même coup quand on s'est rencontrés. Ca ne va peut-être pas vous plaire, mais je m'improvise officier-recruteur !
Ianto se tourne et voit Gwen partir pendant que Jack soupire.
IANTO : Elle nous voit comme un couple, maintenant.
JACK : (Regardant Ianto, vexé parce qu'il vient de dire.) C'est quoi ton problème ?
IANTO : (Se défendant.) Je dis ça comme ça.
JACK : (Retournant vers son bureau.) Je déteste le mot couple.
IANTO : (Voyant Jack entrer dans son bureau.) Moi aussi.
Jack ferme la porte et Ianto continue de regarder les images avec Rupesh.
EXTÉRIEUR - PRES DE LA BAIE - JOURNÉE
Rupesh Patanjali continue de patienter lorsque Gwen va le rejoindre.
GWEN : Hey ! (Il se retourne alors qu'elle la main pour le prévenir. Elle pointe également l'index vers lui.) Rupesh, c'est ça ?
RUPESH PATANJALI : (Étonné.) Oui, oui, c'est ça.
GWEN : (Elle tend sa main pour saluer et Rupesh accepte de la lui serrer.) Gwen Cooper, de Torchwood.
EXTÉRIEUR - TERRASSE D'UN CAFÉ - JOURNÉE
Gwen et Rupesh sont assis à une terrasse d'un café, et Gwen prend connaissance des morts qui ont depuis disparus.
GWEN : (Lisant un dossier.) Trois des morts étaient Chinois ? (Regardant vers Rupesh.) Il existe un lien entre eux ?
RUPESH PATANJALI : Non, il y en avait un qui avait 27 ans et les deux autres avaient entre 50 et 60 ans. Ils n'étaient pas de la même famille.
GWEN : (Replongeant dans le dossier.) Statistiquement, c'est assez étrange. Dans une ville aussi petite.
RUPESH PATANJALI : Je me suis fait la même réflexion. Enfin bon, comparé au pique-assiette, c'était rien.
GWEN : (Se tournant vers lui.) Ça vous fait peur ?
RUPESH PATANJALI : Ça oui !
GWEN : A moi aussi. Et tout le monde peut être un hôte potentiel. (Rupesh la scrute du regard, ce qui la gêne en levant la main.) Taisez-vous, je sais.
RUPESH PATANJALI : (Pendant que Gwen feuillette toujours le dossier.) Cette ville ! Depuis que j'ai emménagé ici, tout est... bizarre.
GWEN : (Refermant le dossier.) Et, d'où vous venez ?
RUPESH PATANJALI : Moi, je viens de Chesterfield.
GWEN : Hmmm.
RUPESH PATANJALI : J'ai débarqué ici il y a dix-huit mois.
GWEN : Et ça vous plaît ?
RUPESH PATANJALI : Enormément, oui.
GWEN : Je parie que vous ne gagnez pas beaucoup.
RUPESH PATANJALI : Au début, non. Ca pourrait être pire.
GWEN : Torchwood est payé par la Couronne d'Angleterre. En voyant mon premier chèque, j'ai failli tomber dans les pommes. J'ai été obligée de cacher à mon copain. Je m'achetais des fringues que je planquais en-dessous du pieu. (Elle se met à rigoler.)
RUPESH PATANJALI : (Pendant que Gwen prend sa tasse. posée sur la table) A quoi ça ressemble, à l'intérieur de Torchwood ? Dites-moi, qu'est-ce que vous faites exactement ?
GWEN : (En buvant.) Pourquoi, ça vous intéresse ?
RUPESH PATANJALI : (Hésitant.) Eh bien... D'après ce que j'ai entendu, (Gwen repose la tasse sur la table) ça à l'air... Je ne sais pas...
GWEN : (Tentant de l'aider.) Excitant ?
RUPESH PATANJALI : Oui, j'imagine.
GWEN : Ou Glamour ?
RUPESH PATANJALI : Non, je dirais plus... quelque chose de... A vrai dire, on a tous été témoin un jour ou l'autre... depuis quelques années de la vie extraterrestre. Même si beaucoup de gens nient encore son existence. (Gwen sourit.) Pour moi... OK. C'est le taux de suicides. Depuis quelques années, le taux de suicides a doublé. Et ça coïncide avec la découverte du premier extraterrestre. Mon premier corps, ma première autopsie, c'était un suicide. Et si la victime s'est suicidée, c'est à cause... Elle avait laissé des lettres manuscrites. Elle expliquait qu'elle avait été chrétienne durant toute sa vie et puis, les extraterrestres sont arrivés. Elle a écrit ça, mot pour mot "on dirait que la science a gagné."
GWEN : Elle n'avait plus la foi.
RUPESH PATANJALI : C'est plus que ça. Elle a dit qu'elle savait que sa place dans l'univers... était minuscule. Alors en fait, si elle est morte, c'est pace qu'elle a cru qu'elle n'était rien.
GWEN : (Comprenant ce qu'il veut dire.) Moi aussi, j'ai connu ça. Encore maintenant, je suis terrifiée. (Avec plus d'entrain et une touche d'émotion dans la voix.) Mais d'un autre côté, c'est magnifique, c'est extrêmement beau et c'est magique, (sur le point de pleurer) c'est le moins que l'on puisse dire. Tout prend une autre dimension. On dirait... (Elle bouge ses cheveux car ils la gênent à cause du vent.) que le monde aussi a pris une autre dimension. Ma vie a pris une autre dimension.
Gwen se met à sourire mais, en face d'elle, une autre enfant est restée figer pendant que sa mère tente de la faire partir de là. Elle comprend que cela recommence.
GWEN : (En se levant.) Oh, nom de Dieu !
Elle court vers la fille, se trouvant devant un carrousel. Rupesh prend le dossier et se met à courir pour la rejoindre.
MÈRE 2 : (La prenant par la main.) Sasha, allez, viens ma chérie, il faut que j'aille au travail, je n'ai vraiment pas le temps.
GWEN : (Au téléphone avec Jack et se met à crier.) Jack ! Il faut que tu viennes tout de suite, vite, ça recommence ! Les enfants !
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE INFORMATIQUE - JOURNÉE
JACK : (Sortant de son bureau en courant, il prévient Ianto.) Ҫa recommence !
EXTÉRIEUR - PRÈS DU CARROUSEL - JOURNÉE
Gwen et Rupesh arrivent devant la jeune fille et Gwen tente d'entrer en contact.
GWEN : (À Sasha.) Est-ce que ça va ?
MÈRE 2 : (Elle tente de rassurer Gwen, pensant que sa fille lui fait une farce.) Ne vous inquiétez pas, elle est en train de me faire marcher. (À Sasha ; hors cadre.) Allez, arrête ma chérie, les gens te regardent. (Rupesh commence à s'inquiéter de la tournure des événements.)
EXTÉRIEUR - DANS DIFFERENTES ÉCOLES - JOURNÉE
Un groupe d'enfants en sweat bleu sont aussi figés sur le terrain de sport. Pareil pour d'autres enfants, cette fois-ci en uniforme rouge. Parmi ces enfants, se trouve Steven. Dans une rue, d'autres enfants sont également figés, ce qui attire l'attention des passants, qui ne comprennent pas ce qu'il se passe, ni pourquoi ils sont comme ça. Retour sur le premier groupe, un adulte passe entre les enfants et c'est à ce moment-là qu'ils se mettent tous à hurler, un son strident et désagréable. Un directeur d'école semble impuissant face à cet événement, ne sachant que faire.
EXTÉRIEUR - SUR LA PLACE, PRÈS DE LA BAIE - JOURNÈE
Jack, suivi d’Ianto, se met à courir. Il rejoint Gwen alors que les enfants continuent toujours de crier.
JACK : (À Gwen.) Mais qu'est-ce qu'elle fait ? C'est quoi ce bruit ?
GWEN : (Paniquant.) Je n'en ai aucune idée.
MÈRE 2 : (Tentant de résonner sa fille.) Sasha, arrête ! Sasha ! Mais qu'est-ce qu'elle a ?
Ianto tente de comprendre ce qu'il se passe et regarde les enfants. Jack utilise son manipulateur de vortex.
RUPESH PATANJALI : Il y a d'autres !
Il court vers deux écoliers pour tenter de les aider. Il parle à une mère, inquiète de voir sa fille dans cet état.
RUPESH PATANJALI : Ça va aller, ne vous inquiétez pas, je suis médecin.
Ianto prend une vidéo d'un des enfants afin d'avoir une preuve.
EXTÉRIEUR - DANS UNE ÉCOLE - JOURNÉE
Le groupe dont les enfants ont un uniforme rouge, arrêtent de hurler.
ENFANTS / STEVEN) : On... On... On...
EXTÉRIEUR - DANS LA RUE - JOURNÉE
ENFANTS : (En manteau rouge) On... On... On... On... On...
EXTÉRIEUR - SUR LA PLACE - PRÈS DE LA BAIE - JOURNÉE
RUPESH PATANJALI : (Étonné.) Mais...
IANTO : (La caméra à la main.) Whoa...
ENFANTS : (Avec un uniforme gris.) On va... On va...
Jack et Gwen sont eux aussi de plus en plus étonnés devant cet étrange spectacle.
EXTÉRIEUR - DANS UNE ÉCOLE - JOURNÉE
ENFANTS / STEVEN : (En uniforme rouge.) On va... On va...
EXTÉRIEUR - DANS UNE ÉCOLE - JOURNÉE
ENFANTS : (En sweat bleu.) On va revenir...
EXTÉRIEUR - SUR LA PLACE - PRÈS DE LA BAIE - JOURNÉE
ENFANTS : (Avec un uniforme gris.) On va revenir...
GWEN : Oh, mais c'est dingue !
ENFANTS : (Avec un uniforme gris.) On va revenir...
EXTÉRIEUR - DANS UNE ÉCOLE - JOURNÉE
ENFANTS : (En uniforme rouge.) On va revenir... On va revenir... On va revenir...
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - BUREAU DE FROBISHER - JOURNÉE
John Frobisher est au téléphone. Il a été mis au courant des derniers événements concernant les enfants.
JOHN FROBISHER : Merde !
Il raccroche, se lève et sort de son bureau.
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR – DANS LES BUREAUX - JOURNÉE
JOHN FROBISHER : (S'adressant aux personnes présentes.) Qui a des enfants ? Trouvez-moi un gamin, bordel ! Et plus vite que ça !
INTÉRIEUR - HÔPITAL PSYCHIATRIQUE - COULOIR - JOURNÉE
Des aides-soignants se mettent à courir dans un couloir, apparemment il y a une urgence, et se dirigent vers la cour.
EXTÉRIEUR – HÔPITAL PSYCHIATRIQUE - DANS LA COUR
INFIRMIERE : (En courant.) Il ne s'arrête plus, il répète toujours la même chose en boucle. C'est sans fin.
TIMOTHY WHITE : On va revenir...
Une infirmière est en train de le filmer.
TIMOTHY WHITE : On va revenir... On va revenir... On va revenir... On va revenir...
EXTÉRIEUR - SUR LA PLACE - PRÈS DE LA BAIE - JOURNÉE
ENFANTS : On va revenir...
MÈRE 2 : (Elle commence à désespérer.) Sasha, je t'en supplie.
ENFANTS : On va revenir...
MÈRE 2 : Oh, mon Dieu ! (Regardant vers Gwen.) Oh, non !
ENFANTS : On va revenir...
GWEN : (À Sasha.) Qui êtes-vous ? Qui est-ce qui revient ?
Mais trop tard, Sasha reprend ses esprits et se remet à parler à sa mère.
SASHA : (Regardant sa mère.) Tu viens maman.
EXTÉRIEUR - DANS UNE ÉCOLE - JOURNÉE
Tous les enfants reprennent leurs activités comme si rien ne s'était passé. Une institutrice, intriguée, va voir une écolière.
INSTITUTRICE : Qu'est-ce qui s'est passé ? (L'écolière hausse les épaules, ne sachant pas elle-même.)
EXTÉRIEUR - HÔPITAL PSYCHIATRIQUE - DANS LA COUR - JOURNÉE
Timothy White, qui a repris ses esprits, se met à genoux et une aide-soignante va le soutenir.
AIDE-SOIGNANTE : (Le tenant par l’épaule.) Vous n'avez rien, vous n'avez rien. Est-ce que ça va ?
TIMOTHY WHITE : (Épuisé.) Ils m'ont retrouvé.
EXTÉRIEUR - LONDRES - JOURNÉE
Large plan de la ville de Londres et vers le bâtiment du ministère de l'Intérieur.
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR – DANS LES BUREAUX - JOURNÉE
Tout le monde est au téléphone, tentant de contenir les appels des parents, très inquiets pour la sécurité de leurs enfants, suite aux récents événements.
BRIDGET SPEARS : (Au téléphone.) Désolée, on ne fait aucun commentaire.
LOÏS HABIBA : (Au téléphone.) Ils ne reçoivent personne pour le moment.
John Forbisher est en train de marcher, avec des dossiers à la main, à travers les bureaux.
FEMME : Le Ministère de l'Intérieur exige que vous lui fassiez un rapport circonstancié, conjointement à une note...
LOÏS HABIBA : (Au téléphone.) Je suis vraiment désolée, je ne sais du tout qui vous êtes, excusez-moi.
Forbisher entre dans son bureau et ferme la porte derrière lui.
UNE FEMME : (À Bridget Spears.) Il faut appeler UNIT et les convier à une réunion de toute urgence.
BRIDGET SPEARS : (Agacée.) Oui, oui, oui, oui, oui.
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - BUREAU DE FORBISHER - JOURNÉE
Il est assis à son bureau, le regard perdu, ne sachant pas trop l'attitude à adopter, face à cette nouvel événement.
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR – DANS LES BUREAUX - JOURNÉE
BRIDGET SPEARS : (À un homme et une femme.) Je suis à vous tout de suite, j'en ai pour deux secondes.
Elle se lève et se rend vers le bureau de Loïs Habiba.
BRIDGET SPEARS : (À Loïs, lui montrant un post-it.) Je ne peux pas m'occuper de la presse. Est-ce que vous pouvez préparer une réponse automatique ? Il va falloir entrer dans mon compte. Le nom d'utilisateur c'est Spears ; le mot de passe est Hastings, avec un H majuscule et le reste en minuscule.
LOÏS HABIBA : (Prenant le post-it.) Entendu. (Bridget rejoint son bureau.)
Derrière la fenêtre du bureau, Forbisher se touche la tête et semble avoir mal. Il a l'air épuisé. Un homme marche vers le bureau de Bridget. Il s'agit de Dekker qui interrompt même la conversation entre Spears et deux personnes se trouvant à ses côtés.
DEKKER : Bridget... Je veux voir Mr Forbisher. (Loïs regarde la scène avec intérêt pendant que Bridget interrompt ses deux interlocuteurs.)
BRIDGET SPEARS : Veuillez m'excuser. (Elle se lève, va vers le bureau de Forbisher. Elle frappe à la porte et entre.)
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - BUREAU DE FORBISHER - JOURNÉE
BRIDGET SPEARS : Monsieur ?
JOHN FORBISHER : (Sa main gauche sur son front et sa tête baissée.) Je ne veux voir personne.
BRIDGET SPEARS : Monsieur Dekker est là.
Dekker entre dans le bureau et Bridget Spears s'en va. L'homme s'assoit en face de Forbisher.
DEKKER : 456. Je vous avais prévenu.
Forbisher a le regard inquiet.
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE INFORMATIQUE - JOURNÉE
JACK : (Au téléphone.) Dites-lui que c'est le capitaine Jack Harkness. Il prendra la communication.
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - DANS LES BUREAUX - JOURNÉE
LOÏS HABIBA : (Au téléphone avec Jack.) C'est impossible, je suis désolée. Laissez-moi votre numéro et...
JACK : (Au téléphone.) Dites-lui que c'est Torchwood.
LOÏS HABIBA : D'accord et vous écrivez ça comment ?
INTÉRIEUR - DANS LE HUB – ZONE INFORMATIQUE - JOURNÉE
JACK : (Au téléphone ; il est étonné de sa réponse.) Vous travaillez au ministère de l'Intérieur et vous ne connaissez pas Torchwood ?
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - DANS LES BUREAUX - JOURNÉE
LOIS HABIBA : (Au téléphone.) Je suis nouvelle. J'ai commencé ce matin.
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - BUREAU DE JACK - JOURNÉE
JACK : (Entrant dans son bureau et agacé.) Il ne manquait plus que ça ! Désolé, ce n'est pas de votre faute. Vous avez mal choisi votre jour. Écoutez...
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - DANS LES BUREAUX - JOURNÉE
JACK : (Au téléphone.) ...Dites-lui juste Torchwood, W-O-O-D.
Pendant ce temps, Loïs regarde vers Bridget Spears.
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - BUREAU DE JACK - JOURNÉE
JACK : (Au téléphone.) On va peut-être pouvoir vous aider, OK.
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - DANS LES BUREAUX - JOURNÉE
JACK : (Au téléphone.) Comment vous vous appelez ?
LOIS HABIBA : (Au téléphone.) Loïs, Loïs Habiba.
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - BUREAU DE JACK - JOURNÉE
JACK : (Au téléphone.) Alors, bonne chance, Loïs Habiba. (Il raccroche.)
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - DANS LES BUREAUX - JOURNÉE
Loïs Habiba raccroche à son tour. Elle voit le post-it avec le nom d'utilisateur et le mot de passe du compte de Bridget Spears. Elle commence à taper le nom "Capitaine Jack Harkness" de la société "Torchwood", mais c'est un dossier confidentiel de sécurité de niveau 2. En regardant vers Bridget Spears et après une hésitation, elle tape "spears" et "hastings" sur le clavier. Pendant ce temps, Dekker sort du bureau de Forbisher, sous le regard de Spears et d'Habiba Les deux hommes s'en vont. Sur l'ordinateur de cette dernière apparaît toutes les informations concernant Torchwood. C'est une société créée en 1879 par la Reine Victoria afin de défendre la Terre contre des menaces extraterrestres. Au départ, elle a été créée dans le but de rechercher dans le domaine du paranormal et extraterrestre. Il y a une organisation, mais elle est aujourd'hui dissoute. Depuis c'est une nouvelle équipe basée à Cardiff qui a été constituée, pour continuer les recherches. Sa mission principale est de garder un œil sur les activités extraterrestres. Elle a été nommée "Torchwood 3" - Cardiff. Un zoom apparaît sur le terme "menace extraterrestre".
EXTÉRIEUR - LONDRES - JOURNÉE
Une voiture roule dans les rues de Londres et, pendant sa traversée tourne à droite sur le rond-point, passant devant un grand bâtiment.
INTÉRIEUR - LONDRES - DANS UN BÂTIMENT - JOURNÉE
La voiture arrive devant un parking souterrain muni d'une porte de sécurité qui se ferme, ainsi qu'un policier. Ils sortent de la voiture et se rendent à l'intérieur d'une maison.
INTÉRIEUR - BÂTIMENT - DANS UN COULOIR - JOURNÉE
Dekker et Forbisher ouvrent la porte d'entrée pour se diriger dans un couloir. Ils vont en face, en direction d'une porte que Dekker ouvre.
DEKKER : (À Forbisher.) Ça faisait longtemps que personne ne nous avait rendu visite. Je croyais que vous nous avait oubliés. Mon petit domaine n'est peut-être pas aussi prestigieux que le MI-5.
INTÉRIEUR - BÂTIMENT - DANS UNE PIÈCE - JOURNÉE
Tous les deux entrent dans une pièce où semble-t-il, sont stockés des documents.
DEKKER : (À Forbisher.) Ça fait maintenant plusieurs années qu'on est passé au système numérique, mais j'ai gardé le matériel d'origine. (Un détecteur d'activité extraterrestre est posé sur une table, Dekker tape deux fois, avec ses doigts, sur un boîtier.) La nostalgie, que voulez-vous. Et ce matin, il s'est rallumé à 8 heures 40 et une seconde fois, à 10 heures 30. Et il a émis sur la 456. (Dekker fait écouter la transmission à Forbisher, qui écoute avec intérêt, puis stoppe l'appareil.) Mais ce que je veux dire, c'est que la 456 était ouverte.
JOHN FORBISHER : (Intrigué.) Pourquoi est-ce qu'il changerait ?
DEKKER : Ҫa, ce serait plutôt à vous de le dire.
JOHN FORBISHER : (Comprenant la gravité de la situation.) Je vais en référer au Premier Ministre.
DEKKER : Les hauts-fonctionnaires, ils arrivent et ils repartent. Les 456 étaient là bien avant lui et ils seront encore là une fois qu'il sera parti, tout comme nous. Vous savez, la fonction publique, c'est la gangrène du gouvernement.
JOHN FORBISHER : (Choqué.) Est-ce que vous avez des enfants ?
DEKKER : (Toujours en train de trafiquer le détecteur.) Trop de boulot. (Regardant vers Forbisher.) Et c'est un véritable cadeau du ciel.
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - DANS LA ZONE INFORMATIQUE - JOURNÉE
JACK : À mon avis, il s'agit d'une émission ou d'une impulsion ou d'un signal radio.
IANTO : (Regardant vers Jack, comprenant ce qu'il veut dire.) Ah oui, genre un émetteur de son que seuls les enfants pourrait entendre.
JACK : Les préadolescents pour être précis.
IANTO : Il est possible que la testostérone annihile le signal et que les œstrogènes aient aussi un effet...
GWEN : (Regardant la vidéo avec une petite fille répétant "On va revenir". Elle les interrompt donc dans leur raisonnement.) Oh, non, non, non. Attendez une seconde. On est bête, on était en train de passer à côté d'un détail évident. Regardez. (Les deux hommes la rejoignent.)
FILLE TAIWAIENNE : (Sur l'ordinateur.) On va revenir... On va revenir...
GWEN : Ça a été enregistré à Taiwan, est-ce que vous comprenez de quoi je parle ?
FILLE TAIWAIENNE : (Sur l'ordinateur.) On va revenir... On va revenir... (Gwen pointe vers la bouche de la petite afin de faire montrer le détail.)
JACK / IANTO : Ils parlent notre langue.
GWEN : Et c'est la même chose sur toutes les images. Ce qui veut dire que tous les enfants de cette planète parlent notre langue. Comment ça se fait ?
JACK : (Essayant de trouver une explication.) Euh, il faut croire qu'au niveau mondial, notre langue est une langue très répandue et qu'elle est parlée par beaucoup de gens.
IANTO : (Quittant sa place.) Je crois que ce serait plutôt le chinois, enfin, le mandarin. Il y a, à peu près, un milliard de personnes qui parlent le mandarin, ça fait beaucoup plus de monde.
GWEN : (Trouvant encore quelque chose.) Dites-moi que je rêve.
JACK : Pourquoi ?
GWEN : (Hors cadre et Ianto fait demi-tour pour voir ce qui se passe.) Vous êtes prêts ? On a constaté que tous les enfants du monde entier parlaient à l'unisson, vous êtes d'accord ?
JACK : Ouais.
GWEN : Tous les enfants...
TIMOTHY WHITE : (Sur l'ordinateur.) On va revenir...
GWEN : (Regardant la vidéo.) ... et un homme.
TIMOTHY WHITE : (Sur l'ordinateur.) On va revenir...
JACK : C'est quoi ce cirque ? Qui c'est ?
GWEN : Il s'appelle Timothy White. C'est un patient du service psychiatrique de l'hôpital du Duc de York, à East Grinstead.
JACK : (Hors cadre.) Où est-ce que tu as eu ces images ?
GWEN : Le personnel de l'hôpital les a envoyées à la police, mais comme elle est submergée de papas et de mamans qui pètent les plombs, ils ne les ont pas encore vues. Et personne d'autre n'a dû y prêter attention.
IANTO : East Grinstead.
JACK : C'est à deux heures de route, ça ?
GWEN : Oui, j'y vais. (Elle s'en va pendant que Jack commence à taper sur le clavier de l'ordinateur.)
EXTÉRIEUR - CARDIFF - PRÈS D'UNE MAISON À VENDRE - JOURNÉE
Rhys se trouve dans une rue, restant debout, un dossier à la main. Il est au téléphone avec Gwen qui se trouve dans sa voiture, sur la route menant à l'hôpital psychiatrique. Derrière lui, se trouve un panneau où est noté "À VENDRE" avec les coordonnées de l'agence immobilière "Frost Lynch". Il semble se trouver devant une maison à vendre.
GWEN : (Au téléphone.) Je sais que j'avais promis, mais je ne peux plus, débrouille-toi !
RHYS : (Au téléphone.) Non, ce ne n'est pas grave. (Entrant par un portillon pour accéder à la maison.) Je savais que tu serais dans le jus. (Sur un ton sarcastique.) "On va revenir !"
INTÉRIEUR - SUR LA ROUTE - DANS LA VOITURE DE GWEN - JOURNÉE
GWEN : (Au téléphone.) Alors, elle ressemble à quoi, cette maison ?
RHYS : (Au téléphone.) Eh ben, la nana de l'agence n'est pas encore là...
EXTÉRIEUR - CARDIFF - PRÈS D'UNE MAISON À VENDRE - JOURNÉE
RHYS : (Au téléphone.) ... Mais bon, elle doit sûrement avoir des gosses. (Il ricane.) Alors, à ton avis...
INTÉRIEUR - SUR LA ROUTE - DANS LA VOITURE DE GWEN - JOURNÉE
RHYS : (Au téléphone.) ...c'est dû à quoi, ce phénomène ?
GWEN : (Au téléphone.) Désolée, mais je ne peux rien dire, c'est top secret.
RHYS : (Au téléphone ; petit retour vers Cardiff.) Tu n'as aucune idée, non ?
GWEN : (Au téléphone.) Aucune idée.
RHYS : (Au téléphone.) Bon alors, la maison, vue de l'extérieur elle est assez sympa.
EXTÉRIEUR - CARDIFF - PRÈS D'UNE MAISON À VENDRE - JOURNÉE
RHYS : (Au téléphone.) Je suis sûr qu'on pourra baisser de 10 000 par rapport au prix demandé. (Levant la tête pour la voir d'un peu plus haut.) Il y a trois chambres. Il pourrait y avoir une chambre d'enfant.
GWEN : (Au téléphone.) Ah ouais, si tu veux ?
RHYS : (Au téléphone, en souriant.) Bah, ça peut emmener ! (Retour dans la voiture de Gwen.) J'ai réfléchi à un truc. (Retour à Cardiff.) Les enfants se sont arrêtés à 8 heures 40, pile à l'heure où ils allaient à l'école. Et ensuite, à 10 heures 30, pile à l'heure de la récré. On dirait que ça a été programmé, tu vois, pour qu'un maximum d'enfants soient vu...
INTÉRIEUR - SUR LA ROUTE - DANS LA VOITURE DE GWEN - JOURNÉE
RHYS : (Au téléphone.) ... par un maximum de gens.
GWEN : (Au téléphone.) Oui, c'est possible.
RHYS : (Au téléphone.) Ouais, mais ça correspond à l'heure anglaise. (Retour à Cardiff.) Ça a été programmé pour l'heure anglaise. D'accord. (Retour dans la voiture.) Ça s'est peut-être passer à l'échelle mondiale, mais je pense que quelqu'un nous observe.
GWEN : (Au téléphone.) C'est finement analysé. C'est très bien tu es un champion !
Retour à Cardiff.
RHYS : (Au téléphone.) J'assure un max.
Retour dans la voiture.
GWEN : (Arrivant près d'un pont, marquant la frontière entre le Pays de Galles et l'Angleterre ; au téléphone.) Oh, mon Dieu ! Le pont de Severn. Je passe en Angleterre, alors c'est l'heure de me faire tes adieux !
RETOUR À CARDIFF
RHYS : (Au téléphone.) Tu as des devises anglaises sur toi ?
Retour dans la voiture
GWEN : (Au téléphone.) Oui, et j'ai fait tous mes vaccins. Allez, ciao !
EXTÉRIEUR - CARDIFF - SUR UNE PLACE - PRÈS D'UN BÂTIMENT - JOURNÉE
JACK : (Hors cadre.) C'est l'heure du déjeuner, (sur les marches en compagnie de Ianto) il devrait y avoir pleins de gamins partout.
IANTO : Ils sont tous rentrés chez eux.
JACK : Il nous faut un gamin. (Gros plan sur Ianto et Jack.) Il faut qu'on fasse des tests de fréquences, parce que si on réussit à trouver la bonne fréquence, alors on saura qui émet le signal.
IANTO : (Après une pause.) Où tu veux dégotter un gosse ? J'arrive à dégotter des lasers, des Weevils aussi et des pique-assiette, mais des gosses...
JACK : (Se levant.) À tout à l'heure.
IANTO : (Le voyant partir.) Où est-ce que tu vas ?
JACK : (S'apercevant que Ianto s'inquiète.) Tu vois qu'on fait un couple. (Ianto baisse la tête.)
INTÉRIEUR - DANS LE BUREAU DU PREMIER MINISTRE - JOURN3E
Le bureau possède une bibliothèque avec beaucoup de livres. La lampe est allumée et un vieux globe terrestre se trouve sur une petite table. Le Premier Ministre, Brian Green, est un homme d'un certain âge et porte des lunettes. Il est en train de lire un dossier et devant lui, se trouve John Frobisher qui est assis dans un fauteuil visiteur. Un bruit ininterrompu, comme une alarme, se fait entendre. Après avoir fini, le Premier Ministre s'adosse à sa chaise.
PREMIER MINISTRE BRIAN GREEN : Quand j'étais enfant, il y avait des bombes, le Rideau de fer, la chasse aux Communistes, tout était beaucoup plus simple à l'époque. Maintenant, le ciel nous tombe sur la tête. Les trucs en métals, les petits bons hommes verts ou je ne sais trop quoi encore.
JOHN FROBISHER : Quelles sont vos recommandations ?
PREMIER MINISTRE BRIAN GREEN : C'est à vous de me le dire.
JOHN FROBISHER : Etant donné que le phénomène est mondial, Monsieur le Premier Ministre, il serait préférable que certains... événements historiques soient effacés... de nos archives.
PREMIER MINISTRE BRIAN GREEN : Pour que notre pays n'est rien à se reprocher, c'est ça ?
JOHN FROBISHER : Absolument.
PREMIER MINISTRE BRIAN GREEN : Comment peut-on être sûr que ces... Comment est-ce qu'on les appelle ?
JOHN FROBISHER : Les 456, leur identité est inconnue alors on leur a donné le même nom que la fréquence sur laquelle ils émettent.
PREMIER MINISTRE BRIAN GREEN : Comment est-ce qu'on peut-être sûr que les 456 vont garder le silence ?
JOHN FROBISHER : On en sait rien. Tout ce qui nous reste à faire, c'est espérer qu'on soit couverts. (Le regardant réfléchir.) Vous allez devoir donner l'ordre de la page blanche.
PREMIER MINISTRE BRIAN GREEN : (Sur un ton déterminé.) Non !
JOHN FROBISHER : (Ne sachant pas trop comment réagir.) Alors, dans ce cas, qu'est-ce qu'on fait ?
PREMIER MINISTRE BRIAN GREEN : Hors de question que mon nom figure dans cette affaire. Vous ne m'avez jamais rien dit, je n'ai rien à voir là-dedans. Je ne suis au courant de rien. Est-ce que c'est clair ?
JOHN FROBISHER : Oui, c'est clair. (L'air inquiet.) Alors, celui qui va devoir donner l'ordre de la page blanche, c'est moi ?
PREMIER MINISTRE BRIAN GREEN : Vous ne m'en avez jamais parlé.
Frobisher se rend compte qu'il va devoir le faire.
INTÉRIEUR - MAISON DES CARTER - JOURNÉE
Quelqu'un sonne à la porte d'entrée vitrée. Alice s'y rend pour se rendre compte qui est derrière. Elle parle tout en se regardant derrière son épaule.
ALICE : Dis-lui qu'elles sont dans le tiroir du haut, c'est moi qui les ai mises hier, d'accord ?
Elle ouvre la porte et c'est Jack. Elle sourit en le voyant.
ALICE : Ah, j'en étais sûre.
JACK : Je suis content de te voir. Comment ça va ?
ALICE : (Sur un ton moqueur.) La grande forme.
STEVEN : (Il court vers Jack.) Oncle Jack !
JACK : (Le prenant dans ses bras.) Steven ! Salut, champion. Tout va bien.
STEVEN : (Excité.) J'ai parlé comme un extraterrestre, comme tous les autres. C'était génial !
ALICE : (Elle n'est pas très emballée par sa présence.) Vas-y, fais comme chez toi. (Il ferme la porte.)
EXTÉRIEUR - PRÈS DE LA MAISON DES DAVIES - JOURNÉE
Ianto sort de son véhicule et enclenche le sytème de fermeture des portes. Il marche sur la pelouse et se rend vers une maison. Plan large sur la ville de Cardiff, avec dans la rue, une autre voiture et des sacs poubelles sont posés sur le trottoir.
INTÉRIEUR - MAISON DES DAVIES - DANS LA CUISINE - JOURNÉE
Rhiannon, habillée de rose, est en train de plier un propectus, de couleur rose, dont le titre est "Perdre du poids en 21 jours". Sur la table, un carton remplie d'enveloppes s'y trouve, ainsi que toute une pile du prospectus. Une porte s'ouvre, c'est Ianto qui entre dans la maison.
IANTO : (Hors cadre.) C'est moi !
RHIANNON : Dites-moi que je rêve ! On est sûrement dans la merde ! À moins que ce soit Noël ? (Elle prend une enveloppe et met le prospectus à l'intérieur.)
Ianto arrive dans la cuisine alors que Mica est en train de jouer à la console.
IANTO : (À Rhiannon.) Comment vont les petits ?
RHIANNON : (Arrêtant ce qu'elle fait.) Ça nous a foutu la trouille. Je les ai ramenés à la maison par sécurité. Je suis sûre que c'est ce qu'on appelle une hystérie collective...
Ianto prend son portefeuille et sort une liasse de billets qu'il donne à Mica, qui les prends sans dire un mot.
RHIANNON : ... comme quand plusieurs filles tombent dans les pommes en même temps. (Voyant sa fille prendre les billets.) Est ce que tu as dis merci à ton oncle ?
MICA : (En jouant.) Oui.
RHIANNON : (En criant.) David, ton oncle Ianto est là.
Des bruits de pas se font entendre. Ianto remet son portefeuille dans sa poche pantalon, gardant une autre liasse dans sa main. Rhiannon reprend sa mise sous plis.
IANTO : Je me disais, comme j'ai loupé l'anniversaire de Mica, je pourrais peut-être (donnant d'autres billets à David, qui s'en va) l'emmener au fast-food, non.
RHIANNON : (Continuant sa mise sous plis.) À 3£95 le menu, ça va te faire un trou dans le porte-monnaie.
IANTO : (Insistant.) On se fera un cinéma.
RHIANNON : D'accord, bonne idée. (À Mica.) Est-ce que ça te ferais plaisir, Mica. (La jeune fille acquiesce.)
IANTO : Cet après-midi, c'est possible ?
RHIANNON : Non, désolée. Samedi, ça te va ?
IANTO : Non, samedi, j'ai du travail.
RIANNON : A ce que je sache, tu es fonctionnaire et les fonctionnaires ne travaillent pas le week-end. Ils ont inventé le week-end. Et je ne veux pas qu'elle sorte. Pas aujourd'hui, surtout avec ce qu'il s'est passé et avec toutes ces voix. Je veux qu'elle reste à côté de moi.
IANTO : Elle sera avec moi.
RHIANNON : (Catégorique.) Non, elle ne sortira pas.
IANTO : (Abandonnant l'idée.) OK, d'accord, c'était juste une idée. Je ne t'embête plus avec ça.
RHIANNON : (Le regardant fixement.) On va en rester là ? Tu vas t'en aller, c'est ça ? (Voulant qu'il reste.) Allez, assieds-toi, arrête de faire ta mauvaise tête. J'ai du guacamole au frigo et des chips. (Elle se lève et va vers le meuble de cuisine.) D'ailleurs, toi et moi, eh bien, (elle prend une bouilloire dans la main) on a des choses à se dire, non ?
IANTO : Quelles choses ?
RHIANNON : (Le regardant.) J'ai une copine qui t'a vu. (Ianto a l'air surpris.)
INTÉRIEUR - MAISON DES CARTER - DANS LA CUISINE - JOURNÉE
Alice et Jack sont dans la cuisine, lui est assis et elle prend une boîte à sucre, qui se trouve sur une étagère. Elle retourne vers la table de la cuisine et la pose.
ALICE : Ils ont dit aux infos qu'il fallait les remettre à l'école demain. Tu crois que ça ne crains rien ?
Steven est en train de jouer dans le jardin.
JACK : Euh, je n'en sais pas plus que toi, tu sais.
ALICE : (Prenant une cafetière en métal.) Arrête, je t'en prie.
JACK : Non, je te jure. (Elle verse le contenu dans une tasse.) Tu as des nouvelles de Joe ?
ALICE : Il est en Italie, avec elle. Ils ont fini par se marier. Mais il... (Elle se retourne et prend la bouteille de lait.) téléphone de temps en temps et... il envoie des cartes à Steven. Il se souvient de son anniversaire. (Rebouchant la bouteille.) Il y a des papas bien pires.
JACK : (Après une pause.) Ça va financièrement ?
ALICE : (Prenant les deux tasses.) Ne t'inquiètes pas, tu me donnes assez d'argent. (Posant une tasse.) C'est facile de faire des chèques, hein ? (Elle commence à boire.)
JACK : (Prenant la tasse.) Alice, c'est toi qui m'a demandé de ne plus venir. Je viendrais toutes les semaines, si tu me le demandais, tu le sais bien. (Il se met à boire à son tour.) Tous les jours.
ALICE : (Levant les yeux vers le plafond.) Ouais... (Après une pause.) Papa, ça devient de difficile. J'ai l'air de faire plus que ton âge et ça ne s'arrêtera jamais. Je vieillis de jour en jour et toi, tu restes toujours le même. Et tu viendras à mon enterrement, c'est logique. (Une pointe d'émotion dans la voix.) Et tu feras la même tête que quand tu es allé à l'enterrement de maman. Ce n'était pas étonnant qu'elle était furieuse, on se sent vieilles à côté de toi. (Elle boit.)
JACK : (Comprenant ce qu'elle ressent.) En fait, tu sais, j'ai trouvé un cheveux blanc.
ALICE : (Elle se met à rigoler.) Alors là, c'est la fin des haricots.
JACK : (Il rigole aussi et se retourne pour voir Steven, puis revient vers sa fille.) Tu as l'intention de lui dire ?
ALICE : Et qu'est-ce que je vais lui dire ? Que tu es son grand-père ?
JACK : Pour l'instant, il est trop petit pour se rendre compte que je ne veillis pas mais, mais un jour il se rendra forcément compte.
ALICE : Raison de plus pour que tu ne viennes pas trop souvent à la maison. (Elle continue de boire.)
JACK : (Hochant la tête.) Ouais, je suppose. Je pourrais peut-être en profiter pendant qu'il est encore petit. Le sortir, lui faire des cadeaux. Avoir une relation privilégiée avec lui.
ALICE : Aujourd'hui par exemple ?
JACK : Autant profiter de... ma présence.
ALICE : (Comprenant où il veut en venir.) Tu n'es vraiment qu'un salaud. Il arrive quelque chose aux enfants, et tu veux passer du temps avec lui, le jour même ? Je ne veux pas que tu fasses des expériences sur mon petit garçon, tu entends ? Si je ne veux pas que tu viennes ici, c'est parce que tu es dangereux.
INTÉRIEUR - HÔPITAL - JOURNÉE
Rupesh Patanjali se sert du téléphone pour appeler quelqu'un.
RUPESH PATANJALI : Docteur Patanjali. Vous m'avez bipé ?
EXTERIEUR - MAISON DES CARTER - JOURNEE
Jack sort de la maison et se trouve en communication avec Rupesh Patanjali. Il marche en même temps.
JACK : (Au téléphone.) Rupesh ! C'est le capitaine Jack Harkness. Vous avez un service pédiatrique à l'hôpital, non ? (Traversant la rue.) Il me faut un gosse.
INTÉRIEUR - MAISON DES DAVIES - JOURNÉE
Rhiannon et Ianto se trouvent face à face autour de la table.
RHIANNON : Susan, qui habite au coin de la rue, est allée en ville, et comme c'était son anniversaire, ils sont allés au restaurant français huppé qui se trouve tout près du Mémorial. Et elle t'as vu.
IANTO : Et...
RHIANNON : (Avec une tasse dans la main.) Tu étais au restaurant, en train de dîner, avec un mec.
IANTO : (En souriant.) Et alors ?
RHIANNON : Et Susan a dit qu'il était trop canon. Une vraie star de cinéma. Tu as viré pédé, c'est ça ?
IANTO : (Gêné, il se tourne vers la petite Mica.) Mica entend tout. (La fille se retourne.)
RHIANNON : Ce n'est pas un problème pour elle. Sa copine Sian a deux mamans.
Ils se regardent, ne sachant pas quoi dire. C'est Shiannon qui rompt le silence.
RHIANNON : Je t'écoute. (N'obtenant pas de réponse.) Tu ne me parles plus ces derniers temps. À la mort de papa, ça était terminé, tu n'as pas demandé ton reste, tu as juste disparu. Comme si j'avais fais quelque chose de mal. Je ne t'ai rien fait, si ?
IANTO : (Il a du mal à répondre.) Ça n'a rien à voir. C'est... le boulot, c'est... difficile. (Il ferme et les yeux puis les rouvre.) Il est très bel homme.
RHIANNON : (N'y croyant pas.) Non !
IANTO : Arrête, tu veux !
RHIANNON : Tu te fous de moi ! Ah, c'est vrai, tu es sérieux ? Et depuis quand ?
Il baisse la tête et semble nerveux lorsqu'il annonce cette nouvelle.
IANTO : C'est bizarre. C'est juste différent. Je n'aime pas les hommes en général. C'est lui... que j'aime. (Après une pause.) C'est lui que j'aime. D'ailleurs, je ne sais pas du tout comment qualifier notre relation. Alors, je ne le crie pas sur tous les toits.
RHIANNON : (Le rassure.) Oh, oh non, c'est juré, je ne dirais pas un mot, je te promets. Si tu ne veux pas que ça se sache, c'est promis, je saurais tenir ma langue, je te le jure, tu as ma parole.
La porte d'entrée derrière eux s'ouvre et se ferme. Il s'agit de Johnny Davies.
JOHNNY DAVIES : (Il voit Ianto et se moque de lui.) Eh, salut toi, l'homo. Elle m'a dit que tu étais de la jaquette. (Ianto ne réagit pas aux propos de Johnny qui, voyant sa fille, la gronde.) Mica, ne reste pas devant ce truc. (Rhiannon est gênée.)
IANTO : (En se levant.) Sympa !
JOHNNY DAVIES : (À Ianto.) Alors, comment est-ce que ça va, espèce de petit salopard ! (Il se met à rire tout en le prenant dans ses bras, puis se met en face de lui, alors qu'une alarme de voiture n'arrête pas de sonner.) Hey, elle est à qui la bagnole noire garée devant. C'est à toi ?
IANTO : (Trouvant une excuse.) Oh ça, c'est celle de ma boîte.
JOHNNY DAVIES : Tu as intérêt à la surveiller dans le quartier, mon gars.
IANTO : Non, ça va, c'est du haut de gamme, il y a un système anti-effraction.
JOHNNY DAVIES : Ah oui, et c'est quoi qui sonne, là ? (Ianto se retourne alors qu'un chien se met à aboyer.)
Ianto comprend que son véhicule est en train d'être volée. Il se précipite à l'extérieur, mais trop tard, ils sont déjà partis. Johnny puis Rhiannon, le rejoignent.
IANTO : (Mettant les mains sur la tête, choqué.) Mais enfin, il y a un système anti-effraction. (Dépité.) Comment est-ce qu'ils ont fait ?
JOHNNY DAVIES : (Prenant trois pierres qui se trouvent au sol, le chien continue d'aboyer.) Tu sais ce qu'ils vont faire maintenant ? Ils vont tourner dans la prochaine rue et repasser devant nous pour faire un tour d'honneur, et nous montrer qu'ils ont gagné. On les aura.
IANTO : On devrait appeler la police.
JOHNNY DAVIES : Non, c'est plus rigolo comme ça.
La voiture repasse devant eux, les voleurs sont tous fiers d'avoir réussi leur coup, dont un qui est à la portière, les fesses à l'air en guise de provocation.
JOHNNY DAVIES : Ça y est, les voilà. (Il lance les pierres vers la voiture.)
DAVID : (Devant la fenêtre de sa chambre.) Ouais !
RHIANNON : (Se retournant.) David ! (Pointant le doigt vers la fenêtre.) Eloigne-toi de la fenêtre !
IANTO : C'est ma bagnole !
Johnny court après la voiture, mais c'est peine perdue.
IANTO : (En hurlant.) C'est ma bagnole !
RHIANNON : (En hurlant à David.) Rentre à l'intérieur, maintenant !
INTÉRIEUR - HÔPITAL PSYCHIATRIQUE - DANS UN BUREAU - JOURNÉE
Gwen et une infirmière sont en train de regarder Timothy à travers un écran.
INFIRMIÈRE : Timothy White, il a 52 ans. Il est chez nous depuis trois mois. Mais il a été interné plusieurs fois au cours de sa vie.
GWEN : (Avec un gros plan sur Timothy.) Timothy White, c'est le nom d'un magasin où allait ma mère. (Elle sourit.)
INFIRMIÈRE : En tout cas, s'il a un autre nom, il l'a jamais révélé. (Vue de Timothy sur l'écran.) Il a passé 40 ans de sa vie à Leeds. C'est là qu'il apparaît sur les registres. Il était SDF, il vivait dans la rue depuis l'âge de 11 ans.
GWEN : (Surprise.) 11 ans ? Merde alors !
INFIRMIÈRE : Personne n'avait signalé sa disparition. Apparemment, à l'époque, il avait un accent écossais. Maintenant, il ne l'a plus. (Soupirant.) Mais maintenant, il revient de loin.
GWEN : (Hors cadre ; vue de Timothy sur l'écran.) Est-ce que vous vous souvenez de la voix ?
INTERIEUR - HÔPITAL PSYCHIATRIQUE - DANS UNE PIECE - JOURNÉE
Gwen et Timothy sont l'un en face de l'autre, une table les sépare. Il est assis sur le côté, ne regardant pas Gwen, sauf du coin de l'oeil.
GWEN : Vous avez dit : "On va revenir". (Il baisse la tête.) Vous vous souvenez pourquoi vous avez dit ça ? (Il bouge sur sa chaise de gauche à droite.) Je vais vous dire ce que c'était pour moi. Des extraterrestres. (Elle sourit.)
CLEMENT MACDONALD : (Faisant non de la tête.) Ça n'existe pas.
GWEN : Les temps ont changé. Je ne veux pas vous faire peur parce que vous êtes en sécurité ici, mais je crois que les extraterrestres vous utilisent pour s'exprimer. Qu'en pensez-vous ?
CLEMENT MACDONALD : Ça n'existe pas. (Tournant la tête.) C'est vrai, non ?
GWEN : Moi, j'en ai rencontrés. Ça fait partie de mon boulot. Je ne suis ni les autorités, ni la police, ni l'armée. Alors, tout ce que vous me direz, ne quittera pas cette pièce et je vous croirez sur parole.
CLEMENT MACDONALD : (Soupirant.) Donnez-moi votre main.
Gwen est surprise, mais avec après un temps d'hésitation, elle la lui tend. Il se met à l'amener vers lui pour la renifler. Elle arrive à dégager sa main et Clement se rassoit.
CLEMENT MACDONALD : Vous dites la vérité.
GWEN : Comment vous le savez ?
CLEMENT MACDONALD : Je le sens ! (Mettant ses mains sous la table.) Vous, vous... Vous en avez rencontrés ?
GWEN : Des dizaines, en effet.
CLEMENT MACDONALD : On est pas en sécurité. (Tournant la tête vers la droite.) C'est vrai, c'est vrai ! (Redevenant normal.) Ils nous observent. (Il regarde la caméra de vidéosurveillance.)
INTÉRIEUR - HÔPITAL PSYCHIATRIQUE - DANS LE BUREAU - JOURNÉE
L'écran montre Gwen et Clement et, à ses côtés, l'infirmière plongée dans ses dossiers, ne voyant pas ce qui se passe.
INTÉRIEUR - HÔPITAL PSYCHIATRIQUE - DANS UNE PIÈCE - JOURNÉE
Gwen regarde vers la caméra puis vers Clement.
GWEN : Je peux arranger ça, je m'en occupe. (Retour sur l'infirmière qui est toujours occupée, puis vers Gwen, mettant l'index devant sa bouche.) Chut...
Elle prend un objet, semblable à un stylo, qu'elle met en fonction, ce qui a pour effet de neutraliser la caméra. Dans le même temps, l'infirmière ne se doute rien et l'écran devient noir, comme le voyant rouge qui s'éteint.
CLEMENT MACDONALD : (Voyant l'objet.) C'est quoi, ce truc ?
GWEN : Dans notre jargon, on appelle ça un machin.
Clement se met à rire et Gwen sourit en le rangeant dans sa poche intérieure de son manteau.
CLEMENT MACDONALD : (Continuant à rigoler, il retourne la tête sur le côté.) C'est vrai, non ?
GWEN : (Le voyant ému.) Je crois que, vous aussi, vous les avez vus. (Après une pause.) Comment vous vous appelez ? C'est quoi votre vrai nom ? (Dans un plan plus large.) Quand avez-vous dit votre nom pour la dernière fois ? (Retour en gros plan sur Clement et Gwen.)
CLEMENT MACDONALD : Jamais.
GWEN : Alors, dites-leur moi.
CLEMENT MACDONALD : Je n'étais qu'un enfant.
GWEN : Que s'est-il passé ?
CLEMENT MACDONALD : (Avec de l'émotion dans la voix.) Ils... Ils nous ont fait prendre le car. En pleine nuit. Dans le noir. (Continuant à tourner la tête.) C'est vrai, non ? C'est vrai. (Redevenant normal.) Ils nous ont dit qu'on allait dans notre nouvelle maison.
GWEN : Qui est-ce qui vous a dit ça ?
CLEMENT MACDONALD : Le personnel...
GWEN : (S'interrogeant.) De l'assistance sociale ?
CLEMENT MACDONALD : (Continuant son récit.) On a fait beaucoup de route, des kilomètres.
FLASH-BACK
1965.
Clement est un des enfants qui se trouve dans le bus. Celui-ci roule en pleine campagne sous la pluie.
RETOUR AU PRÉSENT
CLEMENT MACDONALD : (Levant les yeux au plafond.) Ils étaient là, dans le ciel.
GWEN : À quoi ils ressemblaient ?
CLEMENT MACDONALD : À une lueur.
FLASH-BACK
La lueur aveuglante enveloppe tous les enfants qui marche vers elle.
RETOUR AU PRÉSENT
CLEMENT MACDONALD : (Reniflant sur le côté et relève la tête vers le plafond.) La lueur. (Avec émotion.) Elle les a pris.
Flash-back sur les enfants emportés par la lumière.
GWEN : (Hors-cadre.) Elle a pris qui ?
RETOUR AU PRÉSENT
CLEMENT MACDONALD : Mes amis.
GWEN : Mais pas vous ?
Clement se souvient des événements de cette nuit-là.
FLASH-BACK
En 1965, Clement court pour échapper à l'existence inconnue.
RETOUR AU PRÉSENT
CLEMENT MACDONALD : Je me suis sauvé.
GWEN : Hmmm.
CLEMENT MACDONALD : (Se souvenant d'un détail.) Il y avait quelque chose, il y avait quelqu'un. (Flash sur ce qui semble être un adulte et retour sur Clement qui commence à paniquer.) C'est vrai, c'est vrai...
Gwen tente de le calmer en mettant sa main sur celle de Clement.
GWEN : Chut, chut, chut. Ça va aller, vous n'avez rien à craindre. Vous êtes en sécurité.
CLEMENT MACDONALD : Mais ils vont revenir bientôt. J'ai leur odeur dans le nez depuis des mois. (Reniflant.) C'est dans l'air. (Pris par le dégout.) Je le sens depuis un moment.
GWEN : Tim, je peux faire quelque chose. (Clement ferme les yeux alors elle tape délicatement sur son poing fermé.) Regardez-moi. Je vous assure, je peux. Si des enfants ont disparu, il y a forcément une trace écrite quelque part et je peux vous assurer que je la retrouverai. Mais pour y arriver, j'ai besoin de connaître votre nom. (Clement tape sur les doigts de Gwen, qui se met à sourire.)
CLEMENT MACDONALD : (Après une hésitation.) Je m'appelle Clem... Clement Macdonald.
Gwen sourit et agite les doigts de sa main pour que Clement la prenne.
GWEN : Enchantée Clem.
CLEMENT MACDONALD : (Prenant sa main.) Enchanté.
GWEN : Où est-ce que vous viviez ? C'était quelque part en Écosse, est-ce que vous vous souvenez ?
CLEMENT MACDONALD : Le Grand Saule.
GWEN : Le Grand Saule ? C'est le nom d'une ville, d'un petit village, ou ?
CLEMENT MACDONALD : (Se répétant.) Le Grand Saule.
GWEN : C'est l'endroit où tout s'est passé, c'est ça Clem ? Qu'est-ce que c'était le Grand Saule, hein ? Qu'est-ce que c'était ?
CLEMENT MACDONALD : (Reniflant vers Gwen.) Vous êtes enceinte.
GWEN : (Elle sourit puis est surprise par ce qu'il vient de dire.) Quoi ?
CLEMENT MACDONALD : Ouais, vous êtes enceinte.
GWEN : Non, je ne crois pas, non.
CLEMENT MACDONALD : Si, je le sens à plein nez. Trois semaines.
Une porte s'ouvre. C'est l'infirmière, inquiète de voir que la caméra ne fonctionne plus, qui est venu voir ce qui se passe.
INFIRMIÈRE : (Soufflant de soulagement.) J'ai eu peur, a caméra ne fonctionne plus.
La voyant, Gwen et Clement arrêtent leur conversation.
INFIRMIÈRE : Elle est morte. (En rejoignant la table, elle les regarde l'un après l'autre.) Est-ce que tout se passe bien ?
GWEN : (Regardant l'infirmière puis Clement.) Oui, ça va merci, tout se passe bien.
INFIRMIÈRE : Bon, vous avez assez discuté pour aujourd'hui. Il est temps de prendre vos médicaments, hein Tim ? (Se tournant vers Gwen.) Si ça ne vous ennuie pas ?
GWEN : (Remettant bien la chaise.) Non, pas du tout.
CLEMENT MACDONALD : (La regardant.) Félicitations.
Gwen quitte la pièce.
EXTÉRIEUR - PARKING DE L'HÔPITAL PSYCHIATRIQUE - JOURNÉE
GWEN : (Au téléphone.) Ianto, fais des recherches sur Clement Macdonald. Ça peut s'écrire M-C ou M-A-C. Recherche aussi "Grand Saule" et "Écosse".
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE INFORMATIQUE - JOURNÉE
GWEN : (Au téléphone.) Ça se passe dans les années 60. Ça va de ton côté ?
IANTO : (Au téléphone.) Ouais.
GWEN : (Au téléphone pendant qu'Ianto tape les noms sur l'ordinateur.) Et tu rechercheras aussi "Timothy White" ou "Timothy White's" avec un S, comme le nom du magasin.
IANTO : J'ai perdu la voiture.
EXTÉRIEUR - PARKING DE L'HÓPITAL PSYCHIATRIQUE - JOURNÉE
GWEN : (Continuant comme si elle n'a pas fait attention à ce qu'il lui dit, toujours au téléphone.) Ouais. Et si tu trouves...
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE INFORMATIQUE - JOURNÉE
GWEN : (Au téléphone.) ...quelque chose, tu me préviens immédiatement, tu n'as pas le choix.
IANTO : Des jeunes me l'ont volée.
EXTÉRIEUR - ANGLETERRE - SORTIE DE L'HÔPITAL PSYCHIATRIQUE - JOURNÉE
GWEN : (Au téléphone et ouvrant la portière de sa voiture.) D'accord, à tout à l'heure. (Elle raccroche puis entre à l'intérieur.)
INTÉRIEUR – DANS LE HUB – ZONE INFORMATIQUE - JOURNÉE
Ianto raccroche à son tour puis soupire de soulagement après lui avoir dit la vérité.
INTÉRIEUR - CENTRE D'APPEL - ENDROIT INCONNU - CONTRÔLE ASHTON - JOURNÉE
Sur un ordinateur, des fréquences téléphoniques sont détectées et l'une d'entre elles est mise en évidence, indiquée en rouge, ce qui interpelle l'opérateur.
OPÉRATEUR : (Au téléphone.) On vient d'intercepter une demande de recherche de la part de Torchwood, sur Clement Macdonald. (Les informations apparaissent sur l'ordinateur.) Vous pouvez l'identifier ?
VOIX MASCULINE : Bien reçu, Ashton. On lance tout de suite les recherches.
VUE AÉRIENNE SUR UN BÂTIMENT
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - BUREAU DE FROBISHER - JOURNÉE
À l'extérieur du bureau, Loïs, les doigts sur le clavier, regarde John Frobisher discuter avec Bridget Spears. Elle tente de lire sur les lèvres afin de savoir ce qu'ils disent.
JOHN FROBISHER : ...Vous trouverez les noms dans le dossier "456".
BRIDGET SPEARS : Et que voulez-vous que je fasse ?
Frobisher lui donne un dossier où une page blanche se trouve à l'intérieur. Elle comprend qu'elle doit tout effacer, donc les faire tuer. Sur ce, elle quitte le bureau. John, impassible, referme le bouchon de son stylo.
INTÉRIEUR - MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR - BUREAUX - JOURNÉE
Bridget, sous les yeux de Loïs, se remet à son bureau et commence à taper un message. Elle le frappe vite et, après une hésitation, tape sur "Entrée", puis quitte son poste. Loïs, voulant savoir ce que c'est, rentre le nom et le mot de passe de Bridget. Elle se rend dans la partie "Messages envoyés", ouvre celui destiné à "Page Blanche" et l'ouvre. C'est écrit "ORDRE DE TUER". Dans la liste de noms indiquée dans le message, elle aperçoit le nom du Capitaine Jack Harkness.
EXTÉRIEUR - PARKING DE L'HÓPITAL - JOURNÉE
Jack arrive rapidement en voiture, klaxonne puis se gare. Rupesh Patanjali arrive vers lui en courant pendant que Jack sort.
JACK : (Sur un ton pressé.) On peut effacer les souvenirs des gamins pour qu'ils oublient ce qui s'est passé et ils n'auront plus d'effets secondaires.
RUPESH PATANJALI : (Essoufflé, il l'interrompt.) Il y a un autre mort, il vient d'arriver.
Ils se remettent à courir.
INTÉRIEUR - HÔPITAL - DANS UN COULOIR - JOURNÉE
Jack et Rupesh entrent dans une pièce mortuaire via une barrière plastifiée en lanière.
RUPESH PATANJALI : (À un homme en uniforme qui est présent.) Excusez-nous, il est avec moi. Docteur Patanjali, des urgences. On va jeter un œil à Mr Chow Lee Jee.
INTÉRIEUR - HÔPITAL - PIÈCE MORTUAIRE - JOURNÉE
Jack lève le drap et regarde l'homme.
JACK : Lui, il n'a pas disparu.
RUPESH PATANJALI : Oui, je vous ça, c'est évident.
JACK : Il nous faut une analyse toxicologique, on va faire ça avec notre matériel, il est mieux que celui de l'hôpital.
Il pose sa main sur le front de l'homme et lui relève la paupière de l'œil gauche.
JACK : Il n'y a absolument plus aucune lésion de la peau, hormis quelques bleus, mais c'est tout... (Rupesh lui tire dessus et Jack, mortellement blessé, s'effondre au sol.)
RUPESH PATANJALI : (Baissant son arme et parlant à l'homme en uniforme.) Allez les prévenir et bouclez le secteur. (L'homme s'en va.)
INTÉRIEUR - HÔPITAL - DANS UN COULOIR - JOURNÉE
Des hommes lourdement armés courent et bloquent, comme prévu, le secteur. Ils mettent des rubans jaunes en forme de croix sur une porte. Deux hommes arrivent avec du matériel pendant que deux autres soulèvent Jack, inconscient, et l'installent sur la table.
INTÉRIEUR - ENDROIT INCONNU - CENTRE D'APPEL - JOURNÉE
OPÉRATEUR : Le nom de Clement MacDonald n'est plus actif depuis 44 ans, (avec les images de Clement sur l'ordinateur) mais c'est lui là. Torchwood l'a retrouvé sous le nom de Timothy White.
INTÉRIEUR - HÔPITAL - DANS UN COULOIR - JOURNÉE
JOHNSON : (Accompagnée de deux gardes.) C'est bien plus qu'une coïncidence. Faites-le venir. (Entrant dans pièce mortuaire, l'un des deux hommes se poste à l'entrée.)
RUPESH PATANJALI : (Redonnant l'arme, il s'adresse à Johnson.) Qui a changé le plan ? Il m'a fallu des mois pour en arriver là où je suis. Et, euh, ils ont fini par me croire. (Jack n’est pas revenu à lui et Johnson se tourne vers lui.) C'était l'infiltration parfaite. Je croyais que vous vouliez que j'intègre Torchwood pour voir les choses de l'intérieur.
JOHNSON : Qui est-ce qui a tué le Chinois, dites-moi ?
RUPESH PATANJALI : (Gêné.) C'est moi. Il le fallait, c'est tombé pile au bon moment et ça coller avec l'histoire.
JOHNSON : Alors, descendez de votre petit nuage. (Elle se retourne vers Jack.) Bon, ça donne quelque chose ?
RUPESH PATANJALI : Pas pour le moment. (Jack ne bouge toujours pas.) Vous croyez que c'est vrai ? Ce qu'on raconte à propos de lui.
Jack se met à reprendre vie mais Johnson, prenant son arme de sa poche, lui retire dessus et s'écroule à nouveau.
JOHNSON : (Elle range son arme puis se retourne.) Il faut le préparer.
HOMME : Bien.
L'homme en uniforme quitte sa place pour se mettre devant Jack, sous les yeux interrogateurs de Rupesh.
RUPESH : Mais comment il arrive à faire ça ?
JOHNSON : (Pendant que l'homme déboutonne la chemise de Jack au niveau de l'abdomen, et la remonte.) Personne ne le sait. En théorie, cette histoire de faille à un rapport avec Torchwood et sa base, et pour nous la cible, c'est tout ça.
RUPESH PATANJALI : Pourquoi avoir changé les ordres ?
JOHNSON : À cause des enfants.
L'homme, après avoir déboucler la ceinture, prend le laser puis pratique une fissure dans le ventre de Jack. Rupesh regarde avec intérêt ce qu'il fait.
EXTÉRIEUR - ROUTE MENANT À L'HÔPITAL PSYCHIATRIQUE - NUIT
Des fourgons de la police, gyrophare allumé, arrivent devant l'établissement où se trouve Clement. Trois hommes descendent et mettent leur képi, puis commencent à entrer.
INTÉRIEUR - HÔPITAL PSYCHIATRIQUE - DANS UNE PIÈCE COMMUNE - NUIT
Clement est debout, sentant qu'il est en danger, s'enfuit.
INTÉRIEUR - HÔPITAL PSYCHIATRIQUE - DANS UN COULOIR - NUIT
Pendant ce temps, l'infirmière escorte deux "policiers" vers le lieu où est censé se trouver Clement. Ils entrent dans la pièce, mais évidemment, il ne s'y trouve plus.
EXTÉRIEUR - ENTRÉE DE L'HÔPITAL PSYCHIATRIQUE - NUIT
Clement sort de l'hôpital puis se met à courir, tentant de les fuir, comme lorsqu'il était petit.
INTÉRIEUR - HÔPITAL - PIÈCE MORTUAIRE - NUIT
JOHNSON : (Jack qui a toujours l'abdomen ouvert.) Refermez-le.
L'homme s'exécute et l'abdomen est refermé grâce au laser.
JOHNSON : (En criant.) On ferme. Tout le monde dehors ! (L'homme referme la ceinture et la chemise de Jack.) Remettez-le où il était. (Les gardes s'exécutent.)
RUPESH PATANJALI : Il va se demander où je suis passé. Quelle excuse vous allez donner ?
JOHNSON : Vous n'allez pas disparaître.
RUPESH PATANJALI : Oui, mais il faut. Il va...
Comprenant qu'il est sur le point de se faire tuer, il s'enfuit en courant, dans le couloir, alors que tous les gardes commencent à partir. Johnson s'y rend également.
JOHNSON : (Sortant son arme et en criant.) On s'écarte !
Tout le monde se met sur les côtés, puis le vise et tire. Rupesh tombe au sol, mort. Elle range son arme dans l'étui puis deux hommes mettent son corps à côté de Jack. Ils s'enfuient.
INTÉRIEUR - HÔPITAL - DANS LA PIÈCE MORTUAIRE - JOURNÉE
Jack reprend à nouveau vie. Dans le couloir, les hommes retirent les bandes jaunes puis repartent. Jack se remet doucement de sa résurrection et, se relevant, voit à ses côtés le corps de Rupesh. Alors que Johnson s'enfuit, Jack touche le cou de Rupesh pour voir s'il est encore en vie, mais ce n'est pas le cas.
JACK : (L'air triste.) Oh, non.
Il se relève, regarde le corps puis quitte à son tour les lieux.
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE INFORMATIQUE - JOURNÉE
Gwen arrive en courant dans la base et se dirige vers la salle d'autopsie et prépare le matériel.
IANTO : (Parlant à Gwen, qui évidemment ne l'écoute pas.) J'ai trouvé ! Il y avait un Grand Saule non loin de Arbroath. C'est un hôtel maintenant. Mais jusqu'en 1965, c'était un orphelinat d'État. Et... il y avait un Clement MacDonald qui a été accueilli par l'orphelinat en avril 1965, à mort de sa mère. Il est de père inconnu.
EXTÉRIEUR - ENTRÉE DU BUREAU - PRÈS DE LA BAIE - NUIT
Jack descend des escaliers, pressé, pour accéder à la base.
HOMME : (Au téléphone.) Contrôle, Harkness s'approche...
EXTÉRIEUR - DANS UNE JEEP NOIRE - NUIT
HOMME : (Au téléphone.) ...de la porte n°1. À vous. (Johnson raccroche.)
JOHNSON : Il est à l'intérieur. Comme on ne connaît pas la profondeur de ce truc, laissons lui cinq minutes.
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - SALLE D'EXAMEN - NUIT
Gwen scanne sa main et obtient la confirmation qu'elle est enceinte.
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE PRINCIPALE - NUIT
JACK : (Arrivant en courant.) Il faut envoyer une équipe de nettoyeurs à Saint-Helen. Il y a un mort : Rupesh Patanjali. (Ianto se retourne.) Lâchement abattu.
IANTO : Que s'est-il passe ?
JACK : (Se tournant vers Ianto.) Je n'en sais rien. Je l'ai retrouvé à côté de moi. Visiblement, quelqu'un est arrivé à ses fins.
IANTO : Et ils t'ont tue, toi aussi ?
JACK : Oui. (Ianto s'approche de Jack et le serre contre lui, se tapant le dos.) Apparemment, que ce soit lui ou moi, on est des cibles. Mieux vaut rester sur nos gardes. Il faut prévenir Gwen.
IANTO : Elle est revenue, elle est en bas, au labo.
JACK : (La rejoignant dans la salle d'examen.) Gwen !
INTÉRIEUR - DANS LA SALLE D'EXAMEN - JOURNÉE
JACK : J'ai eu une sale journée.
Il s'arrête, voyant les radiographies du corps de Gwen, un voyant rouge clignotant au niveau du ventre, montrant qu'elle est enceinte.
JACK : Ce n’est pas vrai. Est-ce que... (Se mettant devant elle.) Tu en es à combien ?
GWEN : Trois semaines.
Ils regardent vers les radios.
JACK : C'est super, non ? (Après une pause.) De mon point de vue, en tout cas, c'est carrément super.
GWEN : (Ne s'en rendant pas vraiment compte.) Oui. (Commençant à réaliser.) Bon sang ! C'est merveilleux !
Tous les deux se mettent à sourire.
JACK : (En criant.) Ianto ! On va avoir un bébé.
Ianto descend les rejoindre et sourit.
JACK : (Hors cadre.) Tu l'as dit à Rhys.
GWEN : Non, c'est tout frais. Je viens de le découvrir.
JACK : Oh, tu me l'as dit à moi avant de lui en parler, il va adorer.
Gwen en rigole.
IANTO : Félicitations ! Je choisis bien le moment pour dire que j'ai perdu la caisse.
JACK : (Il se tourne vers Ianto, surpris.) Tu as fait quoi ?
GWEN : (Aux anges.) C'est carrément méga top génial. Ah ! Mais comment on va faire, avec mon boulot ?
JACK : (La rassurant.) On s'arrangera. (Posant sa main sur celle de Gwen, enclenchant le scanner.) On s'arrange toujours.
Le scanner de la main déclenche le système d'alerte de la base. La radio du corps de Jack, faisant apparaître un voyant rouge clignotant.
JACK : Ce n'est pas vrai.
IANTO : C'est une bombe. Tu as une bombe à l'intérieur de ton ventre.
Ianto quitte la zone et Jack prend Gwen par les bras.
JACK : (En criant.) Foutez le camp !
GWEN : (Refusant.) Non !
JACK : Tous les deux !
GWEN : Non !
JACK : Tout de suite !
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE INFORMATIQUE - NUIT
IANTO : (Regardant sur l'ordinateur.) Rayon de l'explosion, 1,5 kilomètre.
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - DANS LA SALLE D'EXAMEN - NUIT
JACK : (Faisant remonter Gwen dans la zone.) Tout de suite ! Dehors !
GWEN : (En criant.) Mais non, il y à forcément une solution ! On peut empêcher ça !
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE PRINCIPALE - NUIT
GWEN : (Rejoignant Jack.) Je suis sûre qu'on va pouvoir l'enlever !
JACK : Écoute-moi, je vous dis de foutre le camp d'ici !
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE INFORMATIQUE - NUIT
IANTO : C'est activée, deux minutes !
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE PRINCIPALE - NUIT
GWEN : Je ne peux pas m'enfuir comme ca !
JACK : Mais tu es enceinte !
Gwen commence à s'enfuir.
INTÉRIEUR - MAISON DES FROBISHER - NUIT
Les deux filles sont à nouveau figées.
HOLLY / LILLY : On va revenir... On va revenir...
Leur mère commence à paniquer et prévient John Frobisher.
ANNA FROBISHER : (En hurlant.) John ! John !
HOLLY / LILLY : On va revenir...
John Frobisher laisse tomber sa mallette et va la rejoindre.
HOLLY / LILLY : On va revenir... On va revenir...
INTÉRIEUR - MAISON DES CARTER - NUIT
Situation identique chez David.
DAVID : On va revenir...
ALICE : (Venant vers David, lui prenant le visage dans ses mains.) Arrête, s'il te plaît.
INTÉRIEUR - MAISON DES DAVIES - NUIT
Rhiannon et Johnny regardent Steven debout, répétant toujours la même phrase.
STEVEN : On va revenir... On va revenir...
Johnny se tourne vers sa femme, n'y comprenant rien.
STEVEN : On va revenir...
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE INFORMATIQUE - NUIT
Ianto essaye de mettre en route la commande manuelle du verrouillage de la base.
VOIX : Verrouillage.
JACK : Ianto, viens tu vas te faire enfermer à l'intérieur !
Alors que la porte de la base de ferme, Jack prend Ianto pour l'obliger à le faire sortir.
VOIX : Verrouillage de Torchwood
JACK : (En criant.) Ianto, dehors !
IANTO : (Voulant rester.) On peut passer en commande manuelle !
VOIX : Verrouillage de Torchwood.
JACK : Je te tiens, fous le camp !
IANTO : Il ne restera plus rien de toi !
JACK : Je peux survivre à n'importe quoi !
Jack l'amène près de l'ascenseur pour le remonter à la surface. Ianto se tourne et ils s'embrassent. Il enclenche le système de l'ascenseur, qui commence à monter avec Ianto.
VOIX : Verrouillage de Torchwood... Verrouillage de Torchwood...
JACK : Je reviendrais. Je reviens toujours.
INTÉRIEUR - MAISON DES CARTER - NUIT
Alice tente de rentrer en contact avec son fils.
ALICE : S'il te plaît, Steven, s'il te plaît.
STEVEN : On va revenir...
INTÉRIEUR - MAISON DES FROBISHER - NUIT
JOHN FROBISHER : (En hurlant.) Arrêtez ça !
HOLLY / LILLY : On va revenir...
JOHN FROBISHER : Arrêtez ! Arrêtez !
Se mettant à genoux et en pleurs, excédé d’entendre toujours la même phrase, sous les yeux ahurris d'Alice.
JOHN FROBISHER : Arrêtez !
HOLLY / LILLY : On va revenir... On va revenir... On va revenir...
INTÉRIEUR - DANS LE HUB - ZONE PRINCIPALE - NUIT
Pendant que Gwen sort du complexe, Jack voit Ianto remonter et comprend que sa fin est proche.
VOIX : Verrouillage... Verrouillage de Torchwood... Verrouillage de Torchwood...
L'ordinateur indique le décompte de 4, 3...
VOIX : Verrouillage de Torchwood...
EXTÉRIEUR - DANS LA RUE - NUIT
Gwen court le plus vite qu'elle peut, mais le complexe explose, la faisant tomber au sol du fait de la puissance de la déflagration.
INTÉRIEUR - MAISON DES FROBISHER - NUIT
HOLLY / LILLY : On va revenir... bientôt.
FIN